Il est impossible de ne pas voir que la crise sanitaire se double déjà d’une crise économique et sociale, dont le pire reste peut-être à venir. Tandis que le gouverne-ment ouvre largement sa bourse aux organisations pa-tronales qui se plaignent haut et fort, des millions de travailleurs subissent la crise sans aucun soutien : ceux qui ont perdu leur emploi ou qui doivent survivre au chômage partiel ou économique, les intérimaires ou les travailleurs au noir qui n’ont plus rien et ne peuvent même pas prétendre à une allocation, etc. Les chiffres du chômage augmentent, de même que la pauvreté et les files devant les banques alimentaires.
Avoir un emploi n’a jamais réellement protégé de la pauvreté ; aujourd’hui, c’est clair. Quant à la santé des travailleurs, la manière dont cette crise a été gérée a bien montré que c’était le cadet des soucis du gouvernement comme du patronat.
Il faudrait être naïf pour espérer qu’ils fassent quoi que ce soit pour limiter la casse sociale – au contraire, leur intention est de maintenir le blocage des salaires en 2021.
La nourriture, l’énergie, les médicaments pourraient être accessibles à tous mais leur production dépend des profits qu’ils peuvent en tirer et pas des besoins de la population, quitte à laisser les épidémies se répandre.
En plus de traiter les humains comme des marchan-dises, le capitalisme a créé une course effrénée aux pro-fits où celui qui en fera le plus pourra éliminer ou ra-cheter ses concurrents. C’est cette fuite en avant qui a gonflé la finance, créé des bulles boursières et qui a été la cause de toutes les crises économiques. Les capita-listes cherchent à y échapper en créant de nouveaux produits, en ouvrant de nouveaux marchés, en utilisant les jeux financiers. Mais la crise les rattrape toujours et alors, avec la complicité des États, ils la font à chaque fois payer aux travailleurs – ici par des plans d’austérité, ailleurs par des guerres.
Les gouvernements se présentent comme des protec-teurs face aux crises. Mais, évidemment, ils sont com-plices. La démocratie actuelle n’est qu’un mot creux. La puissance réelle, économique, est aux mains des capita-listes, l’État n’est là que pour organiser les affaires pu-bliques. Il n’est pas un arbitre au-dessus de la mêlée mais le concierge des capitalistes.
Les socialistes, censés défendre les travailleurs, les ont menés dans une impasse. Sous prétexte de chercher une voie pacifique, ils leur ont demandé de faire des concessions, soi-disant pour éviter le pire. Les travail-leurs ont fait les concessions, mais le pire est arrivé quand même. Il n’y a pas de voie pacifique car le pa-tronat ne veut pas de paix avec le monde du travail, il lui mène une guerre sans pitié, c’est la lutte des classes.
Voilà pourquoi les communistes pensent qu’il est né-cessaire d’en finir avec le capitalisme.
Le communisme est, au fond, une idée simple : mettre en commun les outils de production et organiser le fonctionnement de l’économie de façon collective et consciente, en répartissant le travail entre tous de façon à satisfaire les besoins légitimes de chacun.
Il est évident que cette idée est à l’opposé du capita-lisme. Pour qu’elle puisse se réaliser, il faut renverser le système économique et politique actuel. Il faut que le pouvoir passe des mains d’une minorité dans celles de la majorité. Et cela ne se fera pas sans une lutte entre les travailleurs et les capitalistes.
Ce n’est pas facile. Les capitalistes sont organisés, ils ont le pouvoir, ils disposent des médias et surtout ils profitent de leur monopole sur le travail pour mettre le couteau sous la gorge des travailleurs. L’État est à leur service, avec sa justice, sa police et, au besoin, son ar-mée. On voit avec quel zèle la moindre manifestation est réprimée.
Mais de leur côté, les travailleurs ont pour eux leur nombre et leur rôle central dans l’économie : ce sont eux qui produisent toutes les richesses. Ce sont donc eux les seuls à pouvoir changer les choses.
Pour cela, ils doivent arracher le pouvoir économique à ceux qui l’ont aujourd’hui, leur reprendre la gestion des usines, des mines, des terres, de l’énergie et des transports. Alors, il deviendra possible de commencer à réfléchir collectivement à la meilleure manière de gérer l’économie.
Une telle transformation se prépare, s’organise. C’est le rôle d’un parti communiste, qui reste à construire. Les communistes ne sont pas des politiciens, mais des travailleurs conscients de la nécessité de changer le monde, conscients qu’on ne peut pas s’accorder avec le patronat et qu’il faut absolument rétablir un rapport de force favorable aux travailleurs pour à terme mettre en place une société juste et égale, pour les hommes et les femmes de tous les pays.