La 26ème grand-messe pour le climat a démarré le 31 octobre à Glasgow. Comme toujours, les chefs d’État vont promettre et jurer, main sur le cœur et larme à l’œil, qu’ils feront mieux demain. La réalité est qu’ils nous conduisent à la catastrophe.
En 2015, lors de la COP21 à Paris, ils avaient recon-nu la nécessité de contenir le réchauffement pour limiter l’augmentation de la température à 1,5° C. Mis à part la Gambie, aucun État n’a tenu ses engagements, la Bel-gique pas plus que les autres.
Cela fait près de 30 ans que les chefs d’État se réunis-sent dans l’objectif de lutter contre le réchauffement climatique et 30 ans que les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter. Même les promesses financières destinées à aider les pays du Sud à faire face au changement climatique n’ont pas été tenues, alors que des centaines de milliards sont engloutis dans la spéculation et les grandes fortunes !
Les commentateurs appellent à « passer des paroles aux actes ». « Nous partageons la planète, alors il faut plus de coopération internationale », entend-on aussi. C’est vrai, mais les tensions entre les USA et la Chine, ou entre l’Angleterre et la France nous rappellent que tous les gouvernements placent les intérêts de leurs industriels, la course aux profits et la guerre commer-ciale au-dessus de tout. Ils les placent au-dessus des salaires, des droits et des conditions de vie des travail-leurs. Et ils les font passer avant les considérations climatiques.
C’est ainsi qu’en Belgique, le glyphosate est toujours autorisé pour les entreprises ; que, depuis des années l’offre de trains va en diminuant, au profit du transport routier et des marchands de pétrole. Les tergiversations autour de la sortie du nucléaire, prétendument justifiées par la « sécurité énergétique », ont surtout été guidées par la protection des profits d’Engie. Et ce n’est pas fini quand on voit les récentes déclarations du MR ou de la N-VA.
Quand on voit que la Belgique est incapable d’arriver en ordre de marche à la COP26 parce que les régions se disputent sur le partage des coûts de la politique en-vironnementale, il y a de quoi douter sérieusement de la volonté des dirigeants politiques de faire quoi que ce soit tant. Pour eux, le moindre contrôle sur les déci-sions des capitalistes paraît être un sacrilège.
Autrement dit, il faudrait accepter les décisions prises dans le secret des conseils d’administration des grands groupes capitalistes qui sont les principaux pollueurs, quand bien même elles sont nuisibles pour les hommes et la planète !
Tant que les intérêts du grand patronat s’imposeront, c’est sur la population et sur les travailleurs que pèse-ront les sacrifices. Du matin au soir, on nous dit que « chacun est responsable » et que l’on consommerait mal et trop. Cela revient à dédouaner les responsables qui nous dirigent. Et c’est surtout une façon de nous faire payer la crise climatique avec des mesures aussi injustes que l’interdiction de rouler pour les voitures Euro 3 à Bruxelles ou l’obligation d’acheter un véhi-cule électrique en Flandre à partir de 2027. L’environnement y gagne beaucoup moins que les fa-bricants automobiles !
Si l’on veut être responsable, il faut remettre en cause l’organisation capitaliste de l’économie. Toute politique écologique se heurte à la folie de ce système et à la spé-culation. Un exemple en est qu’avec la flambée actuelle du prix du gaz, le charbon devient plus compétitif pour produire de l’électricité. Les grandes puissances, qui reprochent à la Chine d’ouvrir de nouvelles centrales au charbon, sont elles-mêmes en train de relancer son ex-ploitation. Cette année, sa part dans la production euro-péenne d’électricité a bondi de 14% à 19%.
Alors que le MR propose la prolongation des vieilles centrales nucléaires, nous ne pouvons leur faire con-fiance sur la maîtrise de ce genre de production, elle aussi soumise aux lois de la rentabilité plus qu’à celles de la sécurité.
On ne sauvera pas la planète sans arrêter la course au profit et sans en finir avec ce système basé sur la pro-priété privée des grands moyens de production, sur la concurrence et le marché, sources d’anarchie et de gas-pillage incroyable.
Cette lutte correspond aux intérêts de tous les travail-leurs qui sont les premières victimes de ce système. La crise climatique et la nécessité d’y répondre ne peuvent que nous conforter dans la perspective d’exproprier les grands groupes capitalistes pour les gérer collective-ment et planifier l’économie à l’échelle planétaire. C’est le seul moyen de satisfaire les besoins présents et fu-turs de l’humanité.