Une course aveugle vers la catastrophe

La propagande guerrière bat son plein. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a demandé aux pays membres d’accélérer leur production d’armes jusqu’à obtenir un rythme « de période de conflit ». Le chancelier Allemand, Scholtz, souhaite que l’Europe se lance dans la production de masse de matériel militaire. La ministre belge de la Défense, a appelé toute la population à devenir réserviste. On pourrait ainsi multiplier les exemples de cris d’alarme face à l’intention supposée de la Russie d’attaquer les pays européens.
Dans le même temps, ces politiciens temporisent en assurant que la guerre n’est quand même pas pour demain et que leur premier choix reste la paix. Il n’y a aucune raison de leur faire confiance et, en tout cas, ils préparent les esprits à une prochaine guerre.
L’OTAN n’est pas une alliance de défense mutuelle comme ses dirigeants le prétendent, c’est une coalition militaire qui représente les intérêts des pays les plus puissants qui la composent, en premier lieu les Etats-Unis, mais aussi bien sûr la France, l’Allemagne et la Grande Bretagne. Ces pays, ensemble ou séparément, ont participé à la plupart des conflits militaires récents, en Afghanistan, en Irak, en Syrie. Ils défendent tous le droit d’Israël à massacrer la population palestinienne à Gaza. Ils soutenaient même Poutine quand celui-ci envoyait son armée contre les travailleurs révoltés du Kazakhstan.
Les dirigeants des pays de l’OTAN, comme les autres d’ailleurs, sont prêts à envoyer des bombes sur les peuples de toute la terre si cela peut servir leurs intérêts. En réalité, ils ne défendent pas la liberté ou la démocratie, comme ils le prétendent. Ils défendent uniquement les intérêts financiers des grands groupes capitalistes qui dominent l’économie mondiale et qui ont colonisé économiquement l’ensemble de la planète.
Les conflits actuels ne sont pas le résultat de la volonté de quelques dirigeants fous mais la conséquence de la concurrence généralisée entre grands groupes capitalistes pour le contrôle des marchés des ressources de la planète.
Depuis plus d’un siècle, le capitalisme s’est mondialisé, de grands groupes industriels ont monopolisé la production et contrôlent l’immense majorité des capitaux. La concurrence entre entreprises a fait place à un combat de géants internationaux qui contrôlent toute la chaîne de production, de la mine à l’usine et de l’usine au magasin. Tout a pris des proportions gigantesques, ces groupes disposent de moyens supérieurs à la majorité des pays européens. Ce sont eux qui dictent la politique des États, pas le contraire.
Cependant, les marchés et les ressources ne sont pas infinis. Alors, quand, par exemple, des géants de l’électronique veulent mettre la main sur des mines de Coltan nécessaire à la production des semi-conducteurs, ils entrent en conflit par milices interposées et cela provoque une guerre au Congo. Quand les capitalistes américains et européens veulent agrandir leur marché à l’Est, au détriment des oligarques russes, cela engendre la guerre en Ukraine. Pour maintenir leur contrôle sur le Moyen-Orient, zone pétrolière stratégique, les USA et leurs alliés n’hésitent pas à soutenir les dictatures des pays du golfe et un régime d’apartheid en Palestine.
Tout cela n’est pas nouveau, mais les discours alarmistes des chefs militaires et la propagande antirusse et antichinoise montrent que la concurrence illimitée est en train de prendre une tournure militaire qui rappelle les moments qui ont précédé la Première et la Seconde Guerre mondiale.
Les guerres se font avec le sang des travailleurs et de leurs enfants ; ceux qui les déclenchent ne se retrouvent pas sur le champ de bataille, mais ils ont besoin de faire croire aux populations laborieuses qu’elles vont se faire tuer pour un noble idéal. C’est le rôle des discours nationalistes. Les ouvriers russes et ukrainiens qui se tirent dessus croient chacun défendre leur patrie. En réalité, ils ne défendent que les appétits de profits des richards des deux bords.
A un moment donné, les dirigeants européens tenteront à leur tour d’envoyer les travailleurs sur de nouveaux champs de bataille. Ils font leur beurre sur notre travail, et ils voudraient qu’on s’entretue pour leurs profits !
Il est urgent que les travailleuses et les travailleurs se préparent à ces guerres, pas pour les faire mais pour les empêcher, pour enrayer cette machinerie aveugle, pour changer du tout au tout l’organisation de la société et remplacer l’égoïsme et la folie du profit par l’entraide et le bon sens. Toute l’économie repose sur le monde du travail, il a le poids, la force et le nombre pour y arriver.

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