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Pas de traité pour limiter la production de plastique
La dernière semaine de novembre, les représentants des pays du monde entier se sont réunis dans le but de rédiger un traité sur le plastique. Après deux ans de négociations, ils sont arrivés à… rien.
Tout le monde est d’accord pour dire que le plastique est dangereux pour la santé et qu’il faudrait limiter drastiquement sa production. Des alternatives existent. Mais certains s’enrichissent, beaucoup, grâce à la production et la vente du plastique. Donc ? … on continue ! Les profits avant tout, c’est le fondement même du système capitaliste. Sans le remettre en cause, aucune solution aux problèmes environnementaux ne pourra jamais être appliquée.
Mainmise de l’impérialisme au Moyen-Orient
Depuis plus d’un an, Israël mène une guerre dévastatrice à Gaza et au Liban. Suite à l’annonce de la fuite de Bachar Al-Assad, Israël a envahi la zone tampon adjacente au Golan syrien, prétendument de façon temporaire. Cette zone, officiellement démilitarisée depuis 1974, était censée être protégée par l’ONU. Cependant, le régime de Netanyahou y a avancé ses troupes, invoquant la nécessité de prévenir une menace potentielle. Actuellement, des chars israéliens seraient présents à 20 km des faubourgs de Damas. Forte de son expérience, la population syrienne a des raisons de douter du caractère temporaire de l’occupation israélienne.
La « défense d’Israël » coïncide ici avec la défense des intérêts stratégiques des États-Unis dans la région. Il est évident que l’état-major israélien a profité de la chute du régime d’Assad pour prendre le contrôle du territoire syrien autant que possible, afin de renforcer sa domination et, par la même occasion, celle de l’impérialisme, principalement américain, sur le Moyen-Orient.
Licenciement boursier chez Barry Callebaut
Ce jeudi 28 novembre, un accord social entre le chocolatier Barry Callebaut et les syndicats ont entériné le licenciement de 150 travailleurs de son usine de Wieze en Flandre orientale. Les syndicats se gargarisent d’avoir réduit la saignée de moitié. Pas de quoi rassurer les 178 encore sur la sellette dans l’usine de Hal. Le premier fabricant mondial de produits à base de chocolat est déterminé à accroitre des profits déjà bien sucrés. Pour les travailleurs, la recette est toujours aussi indigeste : des centaines de postes à la trappe et une augmentation de la charge de travail.
La guerre… ceux qui en souffrent et ceux qui en profitent
Mi-novembre, le président des États-Unis a officiellement autorisé l’Ukraine à utiliser des armes américaines pour viser l’intérieur du territoire russe. Un pas de plus dans l’escalade guerrière, qui amènera son lot de morts, de destructions et de désolation dans les deux camps, mais aussi de juteux profits pour les marchands d’armes. Depuis l’année passée, les ventes d’armes ont explosé dans le monde : rien qu’en 2023, les 100 plus grands producteurs d’armes ont gagné plus de 600 milliards de dollars. C’est pour cela que les pays européens ne veulent pas être en reste et veulent aussi pouvoir vendre leurs engins de mort à l’Ukraine. Qu’importe pour eux la boucherie à laquelle sont condamnées les populations, pour peu que ça rapporte aux bourgeois.
Grève suivie dans l’enseignement
Le mouvement de grève mené ce 26 novembre dans le secteur de l’enseignement à l’appel des syndicats a été bien suivi. Le personnel des écoles est vent debout contre les économies que le gouvernement MR-Engagés veut lui imposer. Celles-ci ne feront qu’aggraver la dégradation du métier. Glatigny, en supprimant la 7ème qualifiante dans l’enseignement professionnel, s’attaque directement aux jeunes des milieux populaires et montre tout le mépris de ces politiciens bourgeois pour la classe ouvrière.
Nouvelles majorités communales : rien à en attendre
Le PTB est entré dans plusieurs majorités communales à Bruxelles et en Wallonie. Après avoir clamé partout qu’il représentait la « rupture » ou la gauche « radicale », les programmes annoncés montrent plutôt le contraire. Le PTB s’aligne aux conditions de son allié, le PS, un parti qui contribue à faire payer la crise aux travailleurs depuis plus de 50 ans ! Le maintien des impôts, la réduction de certaines taxes et la construction de logements sociaux est annoncée. Mais n’est pas ce que l’on promet toujours ? Il faut des sous pour financer de telles mesures et, à Forest, le bourgmestre a rappelé qu’il maintiendra la « rigueur budgétaire ». Ce sera le cas dans chaque commune, forcée de respecter le cadre que leur impose les banques et l’État. Le PTB ne se dit plus communiste et il ne l’est plus en effet. Plutôt que de mener les travailleurs vers de nouvelles déceptions en insinuant que des échevins, des députés ou des ministres pourraient améliorer leur sort, les communistes affirment au contraire que les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs propres forces !
Selon que vous serez pauvre ou riche
Un reportage de la VRT a montré que les employés du CPAS d’Anderlecht étaient submergés de demandes d’aides. Les dossiers s’amoncèlent et les délais de réponse sont régulièrement dépassés. C’est dans cette situation pourrie que le président et l’ex-président se permettent de distribuer quelques passe-droits en échange de promesses de vote. C’est évidemment honteux. Mais le pire dans l’histoire, ce n’est pas qu’une poignée de politiciens ambitieux profitent de leur poste… Ils le font tous. Le véritable scandale, c’est l’abandon des CPAS par ces politiciens et par leurs gouvernements depuis des années. Les travailleurs sociaux, mal payés et en sous-effectif, doivent se démener. Et que dire des plus pauvres, forcés d’attendre de plus en plus longtemps une aide insuffisante.
La fin d’un dictateur, mais pas celle de la dictature
La chute de Bachar al-Assad réjouit à juste titre ceux qui ont subi sa dictature sanguinaire. Il avait conservé le pouvoir à Damas et sur une partie de la Syrie depuis la révolte de 2011, en utilisant contre la population une violence débridée, grâce à l’appui de la Russie et de l’Iran, mais aussi à la bienveillance des États-Unis et de l’Europe. Aujourd’hui, alors qu’Israël écrase Gaza et le Liban sous ses bombes, les soutiens russe et iranien ont fait défaut. L’armée d’Assad s’est effondrée en quelques jours et le groupe armé Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, s’est emparé de Damas.
Alep est tombée en trois jours, suivie dans la foulée de Damas, presque sans combat. L’armée de Bachar al-Assad n’a quasiment pas opposé de résistance. Cela a surpris dans une période où tous les projecteurs sont braqués sur les guerres d’Israël à Gaza et au Liban. Mais cette réactivation de la guerre syrienne, larvée depuis cinq ans après les violents combats et les centaines de milliers de morts de la décennie 2010, résulte directement des changements de rapports de force provoqués par les guerres d’Israël soutenues par les États-Unis.
Depuis 2011, la Syrie a été transformée en théâtre d’un affrontement entre les puissances, régionales et internationales, qui se disputent l’influence sur le Moyen-Orient. Après s’être toutes alliées pour combattre Daech, ces puissances se sont partagé la Syrie. Depuis le tournant des années 2020, le pays était découpé en plusieurs territoires. Le plus grand morceau était sous le contrôle de Bachar al-Assad soutenu par la Russie et l’Iran. Le Nord-Est est administré par les Forces démocratiques syriennes à majorité kurde, plus ou moins soutenues par les États-Unis. Le Nord-Ouest est contrôlé par des milices islamistes et par l’armée turque, tandis que la région d’Idlib, proche d’Alep, l’est par des milices semblables, en particulier l’organisation HTC, mais sans présence directe de l’armée turque. Ces milices sont soutenues notamment par l’Arabie saoudite.
Alep avait été reconquise en décembre 2016 par les troupes d’Assad, aidées par l’aviation russe, les Pasdarans iraniens et le Hezbollah libanais, au prix de terribles destructions et de déplacements de population. Mais depuis un an, le Hezbollah et l’Iran sont accaparés par la guerre que leur livre Israël. Depuis 2022, l’essentiel des forces militaires russes sont déployées en Ukraine. Le régime d’Assad s’en trouve affaibli. Selon plusieurs témoignages, les soldats d’al-Assad qui gardaient Alep, mal nourris, mal traités, n’ont opposé aucune résistance. Du fait de la corruption massive, de la répression systématique et des sanctions américaines qui perdurent, le régime d’Assad a perdu beaucoup du soutien qui lui restait dans la population. En outre, tout indique que les milices emmenées par HTC ont pu bénéficier de l’aide logistique et de livraisons d’armes venant de la Turquie.
Les dirigeants des pays qui justifient toutes leurs guerres par la lutte contre le terrorisme et l’islamisme, n’ont aucun scrupule à armer un groupe issu d’Al-Qaïda. Aujourd’hui, les dirigeants de HTC, toujours classés comme terroristes par les États-Unis, proclament qu’ils ont changé, qu’ils respectent tous les Syriens, qu’ils soient musulmans, chrétiens ou kurdes, pourtant menacés par l’armée turque. Pour se faire accepter de la population d’Alep et pour donner des gages aux dirigeants occidentaux, les chefs de HTC affirment que « la diversité sera une force et pas une faiblesse ».
L’avenir dira si les dirigeants impérialistes soutiendront le pouvoir de HTC et ses alliés. Aujourd’hui, ils se réjouissent de la chute d’al-Assad, mais ils se sont tous hypocritement tus quand il faisait le sale boulot contre Daesch et sa propre population. Rien ne les empêchera de pactiser avec HTC si ce groupe accepte de reprendre le rôle de gendarme régional. Israël a donné le ton en bombardant la Syrie et en envahissant le Golan : le nouveau pouvoir va devoir choisir son camp ; sinon, pour la population syrienne, ce sera la promesse de nouveaux affrontements, bombardements et destructions et peut-être du remplacement d’une dictature par une autre.
Personne ne peut dire ce que vont faire les vainqueurs et quelle sera l’attitude des États-Unis. Ce qui est sûr, c’est que dans un Moyen-Orient où l’impérialisme n’apporte que la guerre et les divisions entre peuples, la liberté et la paix ne pourront venir de ce type de « libérateurs », mais des travailleurs et de la population s’ils s’organisent pour exercer le pouvoir.