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Manques de postes à Bpost
Début octobre, les trois syndicats en front commun ont déposé un préavis de grève à Bpost. Si les syndicats mettent en avant le “manque de concertation sociale”, comme s’il était surprenant que la direction ne demande pas leur avis avant de rendre la vie impossible aux travailleurs, on comprend surtout le ras-le-bol des travailleurs face aux cadences infernales, aux conditions de travail qui se dégradent, au manque d’effectifs et aux économies qui se font toujours sur leur dos. Le bureau de distribution de Wetteren a montré la voie avec une grève qui a duré une semaine. Il en faudra au moins autant au niveau national si les travailleurs veulent se faire entendre.
Inégalités homme-femme, chez nous aussi
Nul n’est besoin d’aller jusqu’en Afghanistan ou en Iran pour voir l’oppression des femmes. Rien que chez nous, les inégalités hommes-femmes s’accroissent d’année en année. En 25 ans, le nombre de travailleuses en invalidité a triplé. Et elles ont deux fois plus de risques de tomber en incapacité de travail de longue durée. Si le capitalisme n’a pas inventé la barbarie sexiste, il continue à l’entretenir de façon décomplexée. En tirant salaires et conditions de travail vers le bas ou en repoussant l’âge de la retraite, ce sont encore les femmes qu’il condamne en premier !
Nouvelle grève chez De Lijn
Ce vendredi 11 octobre, les chauffeurs de bus des dépôts de Louvain et de Tielt-Winge de la société de transport public De Lijn sont repartis en grève. Ils protestent contre le nouvel horaire de travail coupé que la direction veut leur imposer d’ici janvier. Avec des horaires éparpillés du matin au soir, ils n’auront plus de vie en dehors du travail. Sans compter qu’avec la diminution des services, les bus seront tout le temps bondés. Les chauffeurs de De Lijn ne se laissent pas faire, et ils ont bien raison. Ce n’est ni à eux ni aux voyageurs de payer la rapacité capitaliste.
Seules les mobilisations comptent
Chez Audi, le cirque de la procédure Renault se poursuit. Les syndicats et le PTB critiquent la bonne foi des patrons qui feraient semblant de se conformer à la loi. Rien de nouveau ! Pour les contraindre, les uns voudraient saisir la justice, les autres monter une commission parlementaire. Combien de fois faudra-t-il encore entendre ces foutaises ? Ces propositions ne sont que des impasses qui détournent l’attention des travailleurs et qui permettent, en fin de compte, aux patrons de continuer à licencier tranquillement. C’est le cas aussi de la procédure Renault ! La seule chose qui compte, que craignent les patrons et qui les oblige à puiser dans leurs fortunes, c’est la mobilisation des travailleurs.
Élections communales
MR, PS, Engagés, NVA, Vlaams Belang, tous les partis se déclarent vainqueurs des élections communales et les marchandages vont bon train pour les postes de bourgmestre. Tant la droite que les socialistes ont fait campagne sur l’insécurité. Mais la vraie insécurité, elle est sociale, c’est celle de se faire licencier, de ne pas voir son contrat d’intérim renouvelé de semaine en semaine, de ne pas parvenir à joindre les deux bouts à la fin du mois et de vivre dans des logements trop petits ou insalubres, ni le MR ni le PS n’en disent un mot.
Dans les milieux populaires, certains se réjouissent des scores du PTB, qui semble bien décidé à aller au pouvoir lorsque les partis bourgeois se résignent à s’associer à eux comme le PS à Molenbeek. Le pouvoir communal semble plus proche des électeurs et la possibilité d’exercer une influence sur la vie de la population plus réaliste. Et le PTB fait croire qu’en votant pour lui, il arrangera les choses à la place des travailleurs. Pourtant, c’est une illusion. Dans cette société capitaliste, le pouvoir réside dans les conseils d’administrations des grandes entreprises et pas dans les gouvernements, qu’il soit national ou local.
C’est pourquoi les communistes révolutionnaires s’y présentent en défendant l’idée que seuls les travailleurs ont la force de renverser ce système capitaliste car ils occupent une place centrale dans la production. C’est notamment ce qu’ont défendu les listes Lutte Ouvrière à Mons et à La Louvière. 700 électeurs à La Louvière et 500 à Mons ont votés pour ces listes. C’est bien sûr insuffisant, mais cela montre que ces idées rencontrent un écho parmi les travailleurs.
GAZA : un an de massacres et de dévastations
Après un an de bombardements et le lancement d’une invasion terrestre ayant mobilisé plusieurs centaines de milliers de soldats, l’armée israélienne a rasé la plus grande partie du territoire de Gaza, tuant plus de 42 000 Palestiniens, selon la dernière estimation du ministère gazaoui de la Santé.
Depuis un an, le gouvernement israélien met en œuvre tous les moyens dont un État moderne peut disposer pour détruire et tuer massivement. D’après un organisme des Nations unies, plus de 60 % des bâtiments, du réseau de distribution électrique et des routes ont été partiellement ou totalement détruits. Fuyant les bombes et les combats, plus de 90 % des 2,3 millions d’habitants ont été contraints de vivre au milieu de ruines, sous des bâches en plastique ou dans des camps de toile, sans accès à l’eau ni à l’électricité, menacés de mourir de faim et de maladies du fait de l’effondrement du système de santé.
Cette guerre se poursuit sans qu’on en voie la fin, car aucun de ses objectifs officiellement proclamés, la libération des otages et « l’éradication » du Hamas, n’a été atteint. Le Premier ministre israélien Netanyahou a beau avoir affirmé, le 27 septembre à la tribune de l’ONU, que la quasi-totalité des bataillons du Hamas avaient été détruits, la poursuite des opérations militaires montre qu’il n’en est rien. Ainsi, dimanche 6 octobre, l’armée israélienne a encerclé le camp palestinien de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, déclarant que le Hamas y avait reconstitué ses capacités militaires, et a ordonné à tous les Gazaouis présents d’évacuer « immédiatement » vers le sud.
Loin d’avoir été détruit, le Hamas semble même être parvenu, d’après de nombreux témoignages, à maintenir dans le nord de Gaza un semblant d’appareil d’État, capable de contrôler la distribution d’une bonne partie de l’aide humanitaire, malgré des mois de combats et de bombardements.
En réalité, les autorités israéliennes savent parfaitement qu’il leur est impossible de faire disparaître le Hamas. Le porte-parole de l’armée lui-même avait reconnu publiquement, en juin, que faire une telle promesse était de la « poudre aux yeux ». Ce n’est d’ailleurs pas le véritable objectif des dirigeants israéliens qui seraient parfaitement capables de composer avec le Hamas afin de lui faire jouer le rôle de gendarme pour mettre au pas sa population, comme ils l’ont déjà fait lorsque l’organisation islamiste a pris le pouvoir à Gaza en 2007.
De son côté, le Hamas est tout à fait disposé à un tel accord. En lançant les attaques du 7 octobre, il a cherché à s’imposer comme un interlocuteur incontournable vis-à-vis des dirigeants d’Israël, et, au-delà, des grandes puissances impérialistes, sans se préoccuper le moins du monde du prix que la population palestinienne aurait à payer. Il était en effet prévisible que les massacres commis le 7 octobre allaient entraîner un déchaînement de violence à l’encontre des habitants de Gaza.
Pour le moment, un tel accord n’est pas du tout d’actualité. Afin de conserver le soutien de l’extrême droite, dont il a besoin pour se maintenir au pouvoir, Netanyahou s’est engagé au contraire dans une politique de guerre à outrance à Gaza, a ouvert un nouveau front au Liban et menace d’un conflit avec l’Iran.
Mais, en jouant les va-t’en guerre, Netanyahou ne défend pas seulement son avenir politique. Il se comporte en gendarme de l’ordre impérialiste contre les peuples de la région, mais aussi contre les intérêts de la population israélienne condamnée à vivre en état de guerre et dans l’insécurité permanente. Terroriser les peuples et les massacrer en masse, ce sont les méthodes auxquelles les États impérialistes ont recours pour maintenir leur domination.
Bulletin Stib du 3 octobre
🎼 Ils ont r’culé, ils ont r’culé…
Ces 12 et 13 septembre, aucun avion n’a pu décoller ou atterrir à l’aéroport de Charleroi. La quasi-totalité des travailleurs ont arrêté le travail. Épuisés, ils réclament de meilleures conditions de travail et des embauches pour compenser l’augmentation de la charge de travail due à l’augmentation du nombre de vols et de passa-gers. Alors qu’ils dénoncent cela depuis de longs mois, sans aucun résultat, deux jours de grève ont suffi pour que la direction ait tout à coup des propositions à mettre sur la table. Les travailleurs devront sans doute encore se mobiliser s’ils veulent voir ces propositions réelle-ment appliquées et leur charge de travail diminuer. Mais ils ont au moins pu constater que le seul langage que les patrons comprennent, c’est la grève et la déter-mination des travailleurs à aller jusqu’au bout !
Les patrons ne sont pas à plaindre
Les patrons de l’automobile sont tous pareils. Renault prétend être en mode survie et Stellantis annonce des économies. Mais pour les actionnaires, ce qu’ils appellent des difficultés, a un tout autre sens que pour nous. C’est pas qu’ils perdent de l’argent car ils vendent moins de voitures, c’est qu’ils gagnent moins que ce qu’ils avaient espéré ! La nuance est de taille. En gros, Stellantis a fait 10,9 milliards de profit au premier semestre 2023, mais en 2024, ils n’étaient plus que de 5,6 milliards ! C’est ce qu’on appelle des problèmes de riches…