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Loyers indexés, locataires extorqués

Ce 14 octobre, la mesure qui, en région bruxelloise, interdisait aux propriétaires de logements à faible per-formance énergétique (PEB) d’indexer le loyer de leurs locataires, prendra fin. Ces marchands de sommeil pourront s’en donner à cœur joie avec le soutien d’un gouvernement à leur botte. Entre 2004 et 2018, le prix des loyers bruxellois hors indexation a déjà augmenté de 20 % alors que les salaires étaient gelés. En refusant de bloquer les loyers et de construire plus de nouveaux logements sociaux, les politiciens ont choisi leur camp : celui des exploiteurs.

Blanchiment public à grande échelle

Le gouvernement planche sur un « troisième plan de lutte contre la fraude fiscale et sociale ». C’est à se de-mander à quoi ont servi les deux précédents. L’une des mesures de leur plan consiste à prolonger l’amnistie fiscale qui existe depuis 2016 : elle permet à ceux qui ont un compte à l’étranger rempli d’argent noir de payer une taxe pour se régulariser et éviter les pour-suites judiciaires. Cette mesure, le gouvernement vou-drait aussi l’étendre aux capitaux fiscalement prescrits, ceux qui sont hors de portée du fisc. La belle affaire ! Voilà une bonne façon de blanchir l’argent de la drogue, de la prostitution ou autres combines dans les-quelles trempent de nombreux riches. Le gouvernement ne lutte pas contre la fraude… il la légalise !

Ne nous laissons pas diviser

Ce 13 octobre, un enseignant a été assassiné à Arras, en France, et trois autres personnes blessées. Il n’a pas fallu longtemps avant que des politiciens surfent sur ce drame pour répandre leur poison contre les immigrés et les musulmans. Ici comme en France, ils voudraient faire de chaque « étranger » un suspect islamiste ou terroriste. Ce racisme, qui rend responsable des atten-tats tous ceux qui n’ont pas « la bonne tête », ne man-quera pas d’attiser la haine et de favoriser le recrute-ment des djihadistes. Mais surtout, il divise les travail-leurs entre eux et les affaiblit ! Ne tombons pas dans ce piège.

Économies en vue

Le ministre régional du budget veut obliger la Stib à faire des économies de 3% sur son personnel et de 5% sur son fonctionnement. Comme si l’entreprise ne man-quait pas déjà de moyens ! Il y a de la richesse dans les poches des grands patrons. Au lieu de réduire la qualité des services publics, il faudrait plutôt aller puiser dans leurs poches !

En Palestine comme ailleurs, le capitalisme engendre la guerre

L’attaque du Hamas, lancée dans la nuit du 7 octobre dernier est un épisode sanglant de plus qui a relancé la guerre en Palestine – une guerre qui n’a jamais vraiment cessé depuis 70 ans.
La réponse d’Israël a été du même ordre : des milliers de civils palestiniens ont déjà péri sous les bombardements aveugles de l’armée. Or, le massacre de Palestiniens innocents n’est pas plus acceptable que le meurtre d’Israéliens innocents. Le terrorisme d’État d’Israël n’est pas plus légitime que le terrorisme du Hamas. Ce sont les deux faces d’un même monstre, dont les deux populations sont les victimes.
C’est un cycle infernal mais ni l’État israélien, ni le Hamas ne veulent en sortir. Les faucons des deux bords se maintiennent depuis des années au pouvoir grâce à cette guerre larvée permanente. La montée en puissance du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a été la conséquence de la politique agressive d’Israël où les tendances jusqu’au-boutistes n’ont cessé de se renforcer depuis vingt ans. Le mouvement islamiste représentait la résistance contre l’occupant et il était auréolé du sacrifice de ses militants. Dès le début, dès même les années septante, les dirigeants israéliens voyaient d’un bon œil ce concurrent à l’OLP, qui était à l’époque leur ennemi principal. Et depuis, ils utilisent l’extrémisme du Hamas comme prétexte pour durcir leur politique et refuser toute concession pour la création d’un état palestinien.
Le gouvernement israélien et le Hamas sont tous deux opposés à la paix. C’est une des raisons pour laquelle nous disons qu’ils sont avant tout les ennemis de leurs propres peuples.
Mais ils ne sont eux-mêmes que les marionnettes consentantes des intérêts des grands pays impérialistes. La guerre en Palestine n’est pas une guerre de religions, ni une guerre pour des « valeurs » comme voudraient le faire croire les dirigeants européens et américains. Comme en Ukraine, où la question de la religion n’est évidemment pas posée, la guerre de Palestine est avant tout la conséquence des rivalités des grandes puissances capitalistes pour dominer le monde.
La concurrence capitaliste n’est pas limitée aux prix de production, c’est avant tout une lutte implacable pour contrôler des marchés sur lesquels écouler la production, et pour disposer de la main d’œuvre et des matières premières pour les produire.
Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis sont devenus la première puissance mondiale. Il y avait d’une part la « guerre froide » contre l’Union Soviétique, mais aussi la concurrence entre les alliés occidentaux pour contrôler le Moyen-Orient et ses ressources infinies en pétrole. Pour obtenir les faveurs des pays arabes, l’Angleterre freinait la création de l’État d’Israël, qu’elle avait pourtant soutenue avant-guerre. De leur côté, les États-Unis voyaient bien l’avantage qu’ils pouvaient tirer de la création d’un nouveau pays qui dépendrait d’eux pour sa survie, tant il serait isolé au milieu de nations hostiles.
Ils ont dès lors donné leur feu vert à la création d’Israël et fermé les yeux sur les déplacements massifs de la population palestinienne, chassée par la guerre, enfermée et massacrée dans des camps, utilisée comme main d’œuvre à bon marché. La création de l’autorité palestinienne en 1993 a transformé l’ensemble des territoires de Cisjordanie et de Gaza en prisons à ciel ouvert. Le reste des pays riches a fini par s’aligner sur la politique américaine et si certains pays européens se faisaient les porte-paroles du droit des Palestiniens à un État, c’était plus pour courtiser les pays arabes que par un quelconque sentiment de justice.
Le soutien indéfectible des USA et de l’Europe à Israël n’a rien d’un combat contre l’antisémitisme, comme ils le prétendent. Il s’agit pour eux de protéger leur allié et défenseur dans la région. La politique de vengeance aveugle de l’État israélien n’a pas fini de faire son lot de victimes. Elle ne fera qu’accroître encore plus la haine entre les peuples pour des dizaines d’années encore. C’est une politique injuste et catastrophique, pour les deux populations.
La guerre fait déjà rage en Ukraine, elle se ravive en Palestine. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle se propage ailleurs tant les tensions internationales sont aigues.
La seule chose qui puisse mettre un terme à cette folie, ce serait que les peuples s’unissent contre leurs oppresseurs et mettent un terme définitif au capitalisme, à la misère et aux guerres

Israéliens et Palestiniens dans le piège sanglant de l’impérialisme

Le Moyen-Orient est à l’image d’un monde soumis à la domination impérialiste de la bourgeoisie : un immense brasier. Après l’Irak et la Syrie, la guerre embrase de nouveau Israël et Gaza, menaçant toute la région d’une nouvelle conflagration.
Cette situation a été créée par les manœuvres des puissances impérialistes, au siècle dernier, où elles découpaient le monde en traçant les frontières garantissant leur hégémonie. Et le Moyen-Orient, riche en pétrole, était l’objet de toutes leurs convoitises.
C’est ainsi que les Palestiniens et les immigrants juifs se sont retrouvés au milieu d’un champ de bataille. Les premiers vivaient sous la domination britannique, déjà contestée par la puissance américaine. Quant aux seconds, ils arrivaient dans la région, fuyant les pogroms antisémites ou rescapés des camps d’extermination.
Il y avait de la place pour les deux peuples. Mais les prétendus protecteurs de la région n’ont rien fait pour favoriser cette coexistence. Ils ont, au contraire, joué un peuple contre l’autre, pour assurer leur influence.
En 1948, les États-Unis soutinrent la création d’Israël en tant qu’État juif. Les Palestiniens en furent chassés en masse, transformés en réfugiés à vie dans des camps surpeuplés ou en citoyens de seconde zone en Israël. Les Israéliens devinrent les gardiens de cette prison.
Les Palestiniens ont été spoliés de leurs terres, expulsés de leurs maisons et enfermés, notamment dans cette prison à ciel ouvert qu’est Gaza. Les deux millions de Gazaouis sont collectivement punis par un blocus qui leur impose des conditions de vie innommables, quand leurs immeubles ne sont pas bombardés par l’armée d’Israël. Cette politique a un nom : le terrorisme d’État.
Dans les deux camps, les politiques nationalistes ont contribué à porter au pouvoir les plus extrémistes. En Israël, Netanyahou gouverne désormais avec les ultranationalistes religieux et racistes. Son gouvernement a intensifié la colonisation de la Cisjordanie, aggravé les mesures d’apartheid et encouragé les milices d’extrême droite à terroriser les Palestiniens.
À cette terreur d’État, le Hamas a opposé une politique qui mène les Palestiniens dans l’impasse. Celle-ci ne témoigne pas seulement d’un mépris pour la vie des civils israéliens, mais aussi pour la vie de son propre peuple, les Palestiniens de Gaza, de nouveau soumis à l’enfer des bombardements. Ceux-ci n’ont d’ailleurs pas le choix car le pouvoir du Hamas s’exerce comme une dictature.
Si le Hamas a soudé nombre de Palestiniens derrière lui, c’est qu’il est le seul à offrir une issue à la révolte qui bouillonne dans la jeunesse palestinienne. Mais la politique du Hamas, comme celle de Netanyahou, ne fait que creuser un fossé de sang entre les deux peuples.
Ces 75 années de politiques nationalistes de part et d’autre, des plus modérées aux plus extrémistes, ont conduit à la situation terrifiante actuelle. Elles démontrent qu’un peuple qui en domine un autre ne peut vivre en sécurité, ni être un peuple libre.
Le drame, c’est que les pires nationalistes sont encouragés par le climat guerrier créé par la guerre en Ukraine et les discours belliqueux des dirigeants des grandes puissances. C’est vrai en Azerbaïdjan, au Haut-Karabakh ou au Kosovo, où s’affrontent Albanais et Serbes.
Contre cette évolution catastrophique, affirmons que des peuples différents, parlant des langues différentes et ayant des coutumes ou des religions différentes, peuvent parfaitement vivre côte à côte. Ils l’ont souvent fait au cours des siècles passés.
Pour y réussir, il faut combattre les dirigeants actuels de la société, et d’abord la bourgeoisie impérialiste qui dresse les peuples les uns contre les autres. Diviser pour régner est la base de sa politique de domination. Ne marchons pas !
Ni les peuples ni les travailleurs n’ont d’intérêt à ces divisions. Ils partagent tous la même aspiration à vivre en paix. Ils peuvent trouver un terrain d’entente dans le fait qu’ils partagent tous une vie de labeur, une vie d’exploitation. Nos dirigeants nous rassemblent dans l’exploitation, ne les laissons pas nous diviser !
Partout il y a, comme ici, des travailleurs en butte à leurs gouvernants. Assimiler le peuple palestinien à la politique du Hamas, ou identifier les Israéliens à la politique de Netanyahou et des colons est aussi stupide que ranger les Belges derrière De Croo ou Bouchez.
En Israël, des travailleurs palestiniens et israéliens travaillent souvent ensemble. Il faut qu’ils retrouvent la conscience de leurs intérêts communs. Seule cette fraternité de classe pourra créer l’élan susceptible de dépasser les haines accumulées au cours de décennies d’affrontements

Les profits polluent, les profits tuent

La norme « euro 7 », cette loi qui devait contraindre les producteurs automobiles à faire des investissements pour diminuer la pollution causée par les voitures fabriquées en Europe à partir de 2025, a finalement été vidée de sa substance sous la pression des industriels de l’automobile. Les conséquences de la pollution de l’air, ce sont pourtant des dizaines de milliers de morts par an, rien qu’en Europe.
C’est ça, le système capitaliste : privilégier la « compétitivité des entreprises », c’est à dire les profits d’une poignée d’actionnaires déjà millionnaires, au détriment de la santé de millions de travailleurs.

Conditions de misère dans les crèches

D’après un recensement en cours de réalisation par le gouvernement wallon, la moitié des crèches en Wallonie sont en piteux état. Les bâtiments sont vétustes, avec des problèmes d’humidité, des lacunes au niveau de la sécurité, de l’équipement ou du confort pour les enfants et le personnel. Qu’un pays riche, comme le nôtre, ne soit pas capable d’élever des enfants dans des conditions matérielles décentes, voilà encore une preuve du pourrissement de ce système.

Grève ciblée dans l’automobile aux États-Unis

Depuis trois semaines, 3 usines et 38 centres de distribution de pièces détachées des groupes automobiles Ford, General Motors et Stellantis aux USA sont à l’arrêt. Leurs ouvriers réclament notamment une hausse de salaire de 40 %. Le syndicat UAW a commencé à appeler 13.000 de ses adhérents à se croiser les bras, avant de durcir son action avec plusieurs milliers de grévistes supplémentaires chaque semaine. Face à une grève ciblée qui frappe par ricochet d’autres sites, Ford a contre-attaqué en licenciant temporairement quelques centaines d’ouvriers. Pas de quoi ébranler pour autant les grévistes qui savent que leur action fait encore plus mal au patron.

Contre les « départs acceptés »… des « débrayages volontaires »

La direction de la banque ING a invité les syndicats en conseil d’entreprise pour leur présenter les nouvelles conventions collectives de travail (CCT) qu’elle a concoctées. L’une d’elles concernait les restructurations… Rien qui ne sente très bon. La nouvelle trouvaille, c’est d’avoir remplacé les « départs volontaires » par des « départs acceptés ». Quelle hypocrisie ! Ce que les patrons cherchent, c’est à se dédouaner de leur responsabilité et à licencier à bon compte. Pour faire « accepter » les licenciements aux plus hésitants, ils ont toujours su se montrer persuasifs : mensonges, menaces, chantages… sont des techniques bien connues. En s’en prenant individuellement aux travailleurs, les patrons montrent avant tout ce qu’ils craignent : une réaction collective de ceux à qui ils veulent faire « accepter » leurs sales méthodes.