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La grève, le seul moyen pour faire changer les prisons

Les trois syndicats CGSP, CSC et SLFP ont déposé un préavis de grève pour toutes les prisons du pays. Le manque de moyens, le manque de personnel et la surpopulation carcérale font vivre les prisonniers dans des conditions insupportables. Pas étonnant que l’agressivité, les problèmes de violence et l’insécurité augmentent, rendant les conditions de travail du personnel pénitentiaire très difficiles. Les prisonniers n’ont aucun moyen de se faire entendre. Les seuls qui ont une chance de faire cesser les mauvais traitements dans les prisons, ce sont ceux qui y travaillent. Espérons qu’ils seront assez déterminés que pour faire entendre raison au gouvernement.

Grèves aux TEC

Les chauffeurs des bus de la TEC étaient en grève, ces 14 et 15 septembre dans les régions de Mons et du Centre. Les deux débrayages spontanés avaient pour cause le mauvais état du matériel roulant et le manque de personnel qui empêche les chauffeurs de prendre leurs congés. Une situation qui n’est pas nouvelle et qui ne s’arrange pas malgré les promesses de la direction, suite aux grèves du mois de mai. La direction a renouvelé ses belles promesses. Ce ne sera certainement pas la dernière fois. Mais chaque grève, même d’un jour ou deux, fait prendre un peu plus conscience aux travailleurs de leur force quand ils sont ensemble.

Maroc : les pauvres paient le prix fort

En dix secondes, le tremblement de terre qui a secoué le Haut Atlas a plongé des dizaines de milliers de Marocains dans le drame. Avec plus de 3 000 morts, des milliers de maisons écroulées et des dizaines de villages entièrement détruits, beaucoup ont tout perdu et se retrouvent littéralement sans rien.
Le bilan de la catastrophe, c’est aussi celui de la misère et de l’abandon par les pouvoirs publics des populations vivant dans cette zone.
La plupart des victimes comptent parmi les pauvres, parce que ce ne sont pas les palais de la monarchie ni les paradis pour touristes qui se sont effondrés. Ce sont les maisons et les villages construits en pisé, parfois accrochés à flanc de montagne. Et eux n’avaient aucune chance de résister au séisme !
Même à Marrakech, ce ne sont pas les quartiers riches qui ont connu les destructions importantes. Les riads prisés des touristes fortunés n’ont pas été touchés, ce sont les immeubles les plus vétustes de la Médina qui se sont écroulés. Le quartier populaire du Mellah a été particulièrement touché. Il avait pourtant fait l’objet de travaux de réhabilitation, pour un coût de 20 millions d’euros d’argent public, il y a huit ans. Mais les habitations « réhabilitées » se sont fissurées et effritées comme les autres lors du tremblement de terre. Résultat de la corruption et de la gabegie, la prétendue réhabilitation n’a consisté pour l’essentiel qu’en un coup de badigeon destiné à créer un joli décor pour les touristes.
Et comme toujours, les plus pauvres, surtout dans les régions les plus reculées, se sont retrouvés abandonnés avec leurs morts et leurs parents ensevelis. Deux jours durant, ils étaient bien souvent seuls à déblayer les gravats à mains nues pour retrouver des survivants. Encore aujourd’hui, beaucoup restent dans une détresse absolue, à dormir à même le sol avec une couverture pour seule protection, sans eau, sans nourriture.
Et le destin, invoqué par certains, a bon dos ! Le risque sismique et la fragilité des maisons étaient connus. Le tremblement de terre d’Al Hoceïma en 2004 avait déjà fait 600 morts dans la région du Rif. Il y a 60 ans, celui d’Agadir en avait fait 12 000…
Mais le roi, qui possède un splendide hôtel particulier de 1 600 mètres carrés sur le Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel, est sans doute plus intéressé par l’évolution de l’immobilier parisien que par un plan de prévention et de sécurisation des villages, des maisons et des infrastructures…
Exactement comme lors du séisme qui a frappé la Turquie, en février 2023, causant plus de 50 000 morts et celui de janvier 2010 en Haïti – 250 000 morts –, la population est non seulement victime d’une catastrophe naturelle, mais aussi et surtout de la misère et du sous-développement. Et que dire de l’effondrement annoncé des barrages de Derna en Lybie qui a causé 12 000 morts en quelques instants.
Tous les chefs de gouvernement ont fait assaut de bons sentiments pour venir en aide aux Marocains : la France, les États-Unis, le Qatar, le Royaume-Uni, l’Espagne, Israël… et bien sût la Belgique. Cet œcuménisme humanitaire est d’une hypocrisie sans nom ! L’Algérie a de son côté proposé son aide au « peuple frère marocain » alors qu’hier le président algérien et Mohamed VI s’invectivaient et brandissaient un nationalisme agressif visant à creuser un sentiment de haine entre Algériens et Marocains. Mais pas plus aujourd’hui qu’hier, le président algérien Tebboune ne s’intéresse au sort des paysans marocains !
L’hypocrisie des dirigeants européens est sans limite. Aucun ne veut pas rater l’occasion de se montrer généreux, mais ils refusent d’accorder des visas pour les Marocains qui veulent venir ici et ils contribuent à maintenir les travailleurs marocains dans la misère.
Alors, il faut prendre tout le tapage fait autour de l’aide internationale pour ce qu’il est : du cinéma !
L’exemple d’Haïti ou de la Turquie montre d’ailleurs qu’il y a un fossé entre les promesses d’aide et ce qui parvient réellement sur le terrain. La seule aide qui n’échappera pas aux victimes et qui répondra réellement à leurs besoins viendra de la solidarité entre travailleurs.
Celle-ci s’est mise spontanément en place, au Maroc, au travers des réseaux familiaux ou associatifs, où elle a souvent devancé la présence gouvernementale. Elle s’organise aussi, ici, à l’initiative des travailleurs d’origine marocaine, et c’est tant mieux, parce qu’elle donnera du courage aux sinistrés pour surmonter cette catastrophe et reconstruire.
Mais pour reconstruire sur du solide, il faudra bâtir une société dans laquelle les exploités puissent jouir des richesses qu’ils créent. Dans ce but, il faudra s’unir pour renverser tous les régimes au service exclusif de la grande bourgeoisie, les monarchies répressives comme les soi-disant démocraties occidentales !

Les espagnoles disent non au sexisme

Des milliers de personnes ont manifesté à Madrid contre le machisme. En colère, ils dénonçaient l’attitude de Luis Rubiales, président de la fédération espagnole de football, qui s’est permis, devant les caméras, de prendre à deux mains la tête de la joueuse Jennifer Hermoso et de l’embrasser sur la bouche sans son consentement. Cela alors que les joueuses dénoncent depuis des années les comportements et discriminations sexistes dont elles sont victimes. Elles ont annoncé qu’elles ne joueraient plus dans l’équipe nationale tant que Rubiales ne serait pas démis de ses fonctions. Grâce à leur pression et à celle de la rue, d’autres acteurs du football et du gouvernement ont eux-aussi dû prendre position. Elles ont bien raison de ne pas se laisser faire !

Les patrons voudraient encore plus de flexi-galère

Le président de la fédération patronale UCM, Pierre-Frédéric Nyst, est revenu à la charge : il voudrait généraliser les flexi-jobs à tous les secteurs. Ce n’est pas étonnant : ces contrats permettent aux patrons d’embaucher des travailleurs, sans minimum d’heures, avec des charges patronales réduites. Les travailleurs, eux, sont soit des pensionnés qui ne peuvent pas vivre avec le montant de leur pension, soit des travailleurs engagés ailleurs, à qui le salaire ne suffit pas et qui doivent multiplier les petits boulots.
Les patrons n’en ont jamais assez. Tant que nous ne les arrêterons pas, ils essayeront de nous faire travailler plus, plus longtemps et en nous payant moins. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de pouvoir multiplier les flexi-jobs, mais d’un salaire et d’une pension décents qui nous permettent de vivre.

Des réfugiés bons à exploiter

Au fédéral comme dans les régions, les gouvernements au service de la bourgeoisie ne reculent devant aucune ignominie pour mieux exploiter les réfugiés. La semaine passée, pour faire face au manque de place en centre d’accueil, la secrétaire d’état à l’asile donnait instruction à Fedasil de ne plus en fournir aux hommes seuls. En juillet, le ministre-président wallon proposait de conditionner la régularisation des sans-papiers à l’acceptation par eux d’un job en pénurie. Sous le couvert d’un faux humanisme hypocrite, c’est toujours la même chanson : marche ou crève !

Un traitement inhumain et dégradant pour les prisonniers

Les conditions de vie dans les prisons belges vont se dégrader encore un peu plus, suite à la réforme du ministre de la justice qui veut que, depuis le 1er septembre, les condamnés à de courtes peines soient systématiquement incarcérés. La situation est déjà catastrophique et les prisons sont depuis longtemps surpeuplées. Les détenus s’entassent à plusieurs dans quelques mètres carrés de cellules insalubres, où ils sont parfois confinés 23h sur 24 par manque de personnel. Il est inacceptable que des êtres humains soient traités de cette manière, et ce scandale doit cesser !

Ce qu’il faut combattre, c’est la misère !

Samedi 26 août, le gouvernement a lancé son « plan de lutte contre l’insécurité » dans le quartier de la gare du midi à Bruxelles. Plus d’une centaine de policiers ont encerclé la gare et arrêté petits voleurs, sans papiers et SDF qui s’y trouvaient. Quelques jours plus tard, une soixantaine de policiers refaisaient le même manège. Et après ? Ils auraient voulu remplir encore un peu plus les prisons, les centres d’accueil ou d’asile, mais ils étaient déjà plein à craquer ! La source de l’insécurité qui règne dans ce quartier, comme dans les autres, c’est la misère. Ce n’est pas à coups de menottes qu’ils en viendront à bout.

Il fait chaud, surtout pour les prolos

Avec le réchauffement climatique, les chaleurs d’été deviendront plus longues, plus fréquentes et plus intenses. En ce domaine comme en bien d’autres, riches et pauvres ne sont pas logés à la même enseigne. Dès aujourd’hui, les zones urbaines les moins vertes et les plus surpeuplées peuvent enregistrer la nuit des températures jusqu’à 8°C supérieures à celles des campagnes. Ces îlots de chaleur sont aussi plus exposés aux risques d’inondation, d’incendie et de mortalité. Face aux menaces écologiques à venir, que ce soit à l’usine ou dans les quartiers, nous ne serons jamais sur le même bateau.

Les enseignants contre-attaquent

Le lundi 28 août, quatre des cinq syndicats enseignants ont lancé un préavis de grève jusqu’à la fin de la législature. Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles veut leur imposer un nouveau système d’évaluation et de sanctions, pouvant aller jusqu’au licenciement sec. Les écoles restent largement sous-financées, leurs infrastructures délabrées, les classes surpeuplées et la pénurie de personnel endémique, et ce seraient encore aux enseignants d’en faire les frais !? Ils refusent d’être les dindons de cette farce grossière. Soyons solidaires de leur lutte !