Les agents pénitentiaires de plusieurs prisons entreront à nouveau en grève les 7 et 8 mai prochains. Ils dénoncent le manque de personnel, la surpopulation dans les prisons et la vétusté des bâtiments.
Ces problèmes sont récurrents et les gardiens sont déjà entrés en grève à plusieurs reprises ces dernières années. Suite à la longue grève de 2016 (59 jours de débrayage), le ministre de la justice, Koen Geens, s’était engagé à assurer le maintien de 7075 équivalents temps plein. Revoyant le chiffre à la baisse en 2018, il garantissait la conservation de 6825 équivalents temps plein. Or, sur les 3 ans, ce chiffre n’a jamais été atteint !
Le ministre a purement et simplement laissé tomber ses promesses d’embauche. Koens Geen semble bien vouloir tenir sa promesse de briser les mouvements de grève des gardiens en instaurant le service minimum. Les travailleurs pénitentiaires semblent eux bien décidés à ne pas se laisser faire.
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Skeyes : non au service minimum !
Du 12 mars à début avril, les contrôleurs aériens de Skeyes sont à plusieurs reprises entrés en grève pour dénoncer le manque de personnel, l’organisation et la charge de travail, la gestion des horaires, etc. Depuis, de nombreux agents se sont déclarés malades tandis que d’autres refusaient de remplacer leurs collègues absents. Face à la pénurie, la direction a été obligée de fermer à plusieurs reprises l’espace aérien.
Crucke, le ministre wallon en charge des aéroports, après avoir menacé les grévistes de régionalisation et de privatisation de l’entreprise, veut instaurer le service minimum. Le vendredi 25 avril, la justice condamnait Skeyes à assurer son service tout le week-end, sous peine d’amende de 250 000 euros par heure d’interruption. Le ministre de la Mobilité, Bellot, quant à lui, menace de ne pas renouveler le contrat de gestion de Skeyes sur le contrôle de l’espace aérien.
Tous ces représentants de la bourgeoisie déplorent les millions perdus dans les aéroports par les compagnies aériennes et se moquent totalement du bien-être des travailleurs. Ils ont comme objectif de casser l’un des seuls outils de lutte efficace des travailleurs : la grève. Car, ce qui compte pour eux, ce n’est évidemment pas de satisfaire les revendications des grévistes mais bien de briser le mouvement au plus tôt.
Colère des enseignants en Pologne
Depuis le 8 avril, une grève nationale de 300 000 enseignants polonais provoque la fermeture de trois quarts des écoles du pays. C’est l’une des plus importantes grèves qu’ait connu le pays depuis la chute du Mur de Berlin en 1989. Les revendications sont essentiellement salariales : les enseignants polonais gagnent des salaires de misère allant de 420 à 700 euros par mois dans un pays où les frais de subsistance sont les mêmes qu’en Europe occidentale.
Les pourparlers entre le gouvernement et les représentants du plus grand syndicat en grève, le Syndicat des enseignants polonais, ont échoué à plusieurs reprises. Le parti ultra-nationaliste Droit et Justice (PiS) au pouvoir refuse la revendication de 30% de hausse de salaire des enseignants. La ligne gouvernementale du « zéro compromis » est motivée par la crainte que toute concession aux enseignants ne déclenche une extension de la grève à d’autres secteurs de la classe ouvrière polonaise. D’ailleurs, c’est bientôt plus de 40 000 travailleurs sociaux qui pourraient à leur tour se mettre en grève début mai pour les mêmes revendications d’augmentations salariales.
Le 26 avril, les syndicats appelaient à la fin de la grève pour permettre aux étudiants de passer leur baccalauréat. Initialement refusée par les enseignants, l’augmentation de 15% des salaires proposée par le gouvernement a finalement été acceptée par les syndicats. Cependant, les enseignants ne s’avouent pas vaincus et nombreux sont ceux qui comptent reprendre la lutte en septembre lors des élections prochaines.
Stop & Strike
31 000 employés américains de 246 magasins Stop & Shop du groupe Delhaize sont entrés en grève pendant 11 jours en avril. C’est l’une des plus importantes grèves que le secteur ait connu depuis près de 20 ans. La direction envisageait de réduire les coûts, notamment en augmentant le prix de l’assurance maladie et en supprimant la prime du dimanche. Elle a été obligée de plier et de retirer complètement son plan de réduction des coûts, tout en augmentant les salaires, prouvant encore par-là que ce sont uniquement les grèves massives, coordonnées et organisées qui sont seules à même de faire reculer les patrons.
Les camionneurs luttent pour leur salaire
Les camionneurs réclament une augmentation salariale de 15 à 20 %. La fédération patronale sectorielle, Febetra, a poussé de hauts cris en prétendant que c’est irréaliste. Mais il y a bien suffisamment d’argent dans le portefeuille des patrons pour augmenter les salaires de tous ! Surtout quand on sait à quel point les patrons de ce secteur ne se sont pas gênés pour contourner les lois sociales, à l’exemple de la compagnie Jost qui emploie en Belgique des centaines de chauffeurs au tarif des pays de l’Est. Les chauffeurs de camions ne s’en sont pas laissé compter et ont d’ailleurs déjà déposé un préavis de grève et annoncé une manifestation.
Le Contrôle qualité
Cette année, la direction a mis en place ce qu’elle appelle des “contrôles qualité”. Elle prétend que les mécaniciens refont plusieurs fois le même boulot et perdent inutilement du temps. C’est absurde ! Les ouvriers mettent un point d’honneur à ce que le travail soit bien fait. Mais il n’y a pas assez de mécanos et il faut souvent laisser les bus sortir avec de multiples défauts. Voilà le vrai problème !
216 familles sur le carreau
Encore un peu plus de 200 emplois supprimés cette année. Cette fois par Munters, une entreprise de la région de Verviers spécialisée dans les systèmes de déshumidification, et qui envisage tout bonnement de cesser ses activités en Belgique en septembre. Les travailleurs, qui étaient déjà contraints de prester des heures supplémentaires et de travailler le week-end, ont dû bloquer les expéditions de produits finis pendant toute une journée pour obtenir… la simple garantie que leurs salaires seraient payés jusqu’à la fermeture et le financement du plan social ! Cela démontre à suffisance le mépris avec lequel les dirigeants, belges et suédois, considèrent les travailleurs.
La digitalisation au service des travailleurs et non du patron !
Max Jadot, le PDG de BNP Paribas Fortis, a annoncé la fermeture de 267 agences et le départ de 2600 à 3000 travailleurs d’ici 2021. Le patron justifie ces suppressions d’emplois par les progrès de la digitalisation, la diminution de la fréquentation des agences et le remplacement des travailleurs par des robots. Ainsi, alors même que les techniques progressent, ce sont des milliers de travailleurs qui vont perdre leur emploi et s’appauvrir.
Les machines devraient permettre aux hommes et aux femmes de travailler moins et d’avoir une meilleure qualité de vie. Au contraire, les patrons les utilisent comme prétexte pour licencier et augmenter la charge de travail de ceux qui restent.
BNP Paribas Fortis a réalisé de juteux profits en 2018 : 1,9 milliard de bénéfices net. Il y a donc bien assez d’argent pour maintenir l’emploi et réduire le travail de tous. C’est cette perspective que les travailleurs et leurs organisations devraient défendre et non accepter de se laisser mener à la sortie de l’entreprise.
Grève du 12 mars
Vendredi 8 mars, une bagarre a éclaté entre passagers à la station Lemonnier de la Stib et l’un d’eux a été poignardé. Le mardi 12 mars, les chauffeurs des lignes 4, 9, 19, 51, 81, 82, 92 et 97 sont entrés en grève en matinée : ils refusent de prendre le risque d’être agressés lors de leur changement de service. La direction a accepté de déplacer provisoirement l’endroit de la prise de service. Les travailleurs n’ont pas à prendre de risques, c’est à la direction de faire le nécessaire pour sécuriser le site.
Négligence incendiaire
La direction de la Stib, la plus grande entreprise de Bruxelles, n’a pas d’expert incendie au SIPPT. C’est une négligence grave ! Il y a d’ailleurs eu plusieurs incendies ces dernières années (Haren et Petite Île) qui ont été mal gérés. Avec l’arrivée des nouveaux bus hybrides et électriques, il est d’autant plus nécessaire que de nouvelles normes soient mises en place. Les travailleurs n’ont pas à prendre des risques face aux incendies !