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France : les leçons de la réforme des retraites

Sans surprise, le Conseil constitutionnel français a donné son feu vert au report de l’âge légal de la pension de 62 à 64 ans. Face au rejet massif de la mesure dans la population, tout l’appareil d’État a fait bloc pour imposer ce diktat. La démocratie bourgeoise a montré son vrai visage : celle de la dictature d’une petite minorité tirant toutes les ficelles. Grâce à une forte mobilisation sociale, des millions de travailleurs ont démontré la supercherie des voies légales et éprouvé la lutte des classes. C’est cette conscience qu’il faut approfondir et propager, chez nous aussi.

Un ministre qui adore les syndicats… Sans blague ?

Le ministre du Travail Dermagne a vanté les mérites des syndicats dans la presse début avril. On comprend pourquoi : il les voit comme des outils permettant d’encadrer les travailleurs et de canaliser leur colère pour maintenir la « paix sociale ». Si même lui le voit comme ça. Vraiment, il nous ôte les mots de la bouche ! Alors, si lui et les patrons y trouvent leur bonheur, c’est peu dire que c’est une vraie plaie pour les travailleurs. Combien de fois lors d’une grève, les syndicats nous font des coups bas, traficotent dans notre dos ? On l’a tous vécu au moins une fois. Cette histoire est un éternel recommencement.
Mais d’une certaine façon, on a le syndicat qu’on mérite. Si on leur laisse le champ libre, pas étonnant que des bureaucrates et des opportunistes en profitent. Si on veut un syndicat qui marche droit, qui reste du côté des travailleurs, il faut que les travailleurs s’en mêlent, il faut imposer la démocratie ouvrière.
Bien sûr, dans ce cas, il faudra se passer des éloges du ministre !

Brutalité gouvernementale

La colère ne retombe pas en France. La semaine dernière, les travailleurs étaient encore deux millions à manifester dans le pays. Les grèves se poursuivent dans les secteurs des transports, du nettoyage ou de l’énergie, et les débrayages se sont multipliés un peu partout pour soutenir le mouvement. Pour intimider les travailleurs, le gouvernement envoie sa police réquisitionner dans les entreprises et réprimer dans les manifestations. Les arrestations se multiplient et les violences aussi : un cheminot vient de perdre un œil et une manifestante une main! De quoi attiser la colère et encourager les travailleurs à poursuivre leur combat.

Sous le capitalisme, les crises sont inévitables

Début mars, deux banques américaines ont fait faillite. Quelques jours plus tard, c’était le tour du Crédit Suisse, une des 30 plus grandes banques du monde. Malgré les déclarations rassurantes de tous les chefs de gouvernement, et leurs promesses de financements publics quasi illimités, personne ne sait si cette crise va se généraliser à l’ensemble du secteur bancaire. Pas même les capitalistes eux-mêmes. Car le capitalisme est un système économique absurde et incontrôlable, et il est régi seulement par la recherche du profit immédiat de quelques-uns.

Des trains pour tous!

La SNCB parle de supprimer une vingtaine de petites gares, là où moins de 50 personnes embarquent en semaine. Pour ceux qui habitent près de ces gares et qui en ont besoin, cette décision rendra la vie quotidienne encore plus compliquée qu’elle ne l’est déjà. Pour faire passer la pilule, les dirigeants prétendent que ce serait la condition pour que les trains soient plus ponctuels. C’est n’importe quoi ! L’humanité a conquis l’espace et a envoyé des milliers d’engins en orbite autour de la terre. En y mettant un peu de moyens, bien sûr qu’il est possible d’offrir des services publics de qualité ET accessibles à tous. Mais ce n’est pas la volonté de notre gouvernement.

Profiteurs de guerre, semeurs de misère

La guerre en Ukraine fait les beaux jours des marchands de canon. Le grand groupe allemand d’armement, Rheinmetall, qui produit les chars Leopard, s’attend pour 2023 à une croissance de son chiffre d’affaires de 17 % pour atteindre les 7,5 milliards d’euros. Quant à ses bénéfices, ils devraient croître de 61 % ! Et avec les cent milliards d’euros d’investissements promis par le gouvernement allemand pour les prochaines années, les actionnaires se frottent déjà les mains et n’espèrent qu’une seule chose : de nouvelles guerres.

Petits larcins et gros voleurs

Avec la flambée des prix, les travailleurs ont de plus en plus de mal à boucler les fins de mois. En Belgique, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 19 % en un an, bien plus que dans les pays voisins. Partout en Europe, les vols de nourriture se multiplient dans les supermarchés sans qu’on en connaisse l’ampleur exacte. Les grands groupes de la distribution se gardent bien d’en faire la publicité ! Car avec l’envolée des prix et les juteux bénéfices qu’ils se font en ce moment, tout le monde se rend bien compte qui sont les véritables voleurs.

Gaz-électricité, encore des factures à payer

Les prix de l’énergie ont beau avoir baissé, ils restent toujours trois fois plus élevés qu’il y a deux ans. En 2021 déjà, un ménage sur cinq n’avait plus la capacité de payer ses factures. Si on ne dispose pas encore des chiffres pour 2022, le service fédéral de médiation des dettes a déjà, à lui seul, enregistré trois fois plus de cas. Pour beaucoup de travailleurs et de pensionnés, les miettes du gouvernement ne suffiront pas à payer des arriérés de factures qu’ils devront encore rembourser durant plusieurs années. Les actionnaires, en revanche, continueront à bien se gaver.

Incurie mortelle

Le 8 mars, une grève générale a mis la Grèce à l’arrêt. 65 000 personnes ont manifesté pour protester contre l’état pitoyable dans lequel se trouvent tous les services publics à la suite des coupes successives dans leur budget. Le déclencheur a été l’accident de train du mois précédent qui a fait 57 morts et des dizaines de blessés. De façon bien commode, le premier ministre a d’abord rejeté la faute sur « une erreur humaine », et quatre employés ont été arrêtés. Mais la population ne s’y est pas trompée : cet accident mortel est dû au manque de personnel et à son manque de formation, au manque d’entretien du réseau et au manque d’investissements dans les systèmes de sécurité. A de nombreuses reprises, les cheminots avaient tiré la sonnette d’alarme sur l’état du réseau. Cette catastrophe n’était que trop prévisible. Alors quand la population descend dans la rue et crie sa colère contre le gouvernement aux cris de : « Assassins ! », on ne peut que lui donner raison.

Baisse des prix et des profits !

Elia, le gestionnaire du réseau électrique, veut investir dans les années à venir, notamment dans les éoliennes et dans le réseau à haute tension. Elias a fait 150 millions de bénéfices en 2022, une hausse de 25% en un an ! Mais l’entreprise à l’intention de financer l’opération par une hausse de 80% du prix de l’électricité d’ici 2027. Tout ça avec la bénédiction du gouvernement. La guerre en Ukraine a bon dos.