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Un gouvernement contre les classes populaires

Les négociations sur le programme gouvernemental de la coalition entre le MR, la NV-A, le CD&V et le VLD, dite la suédoise, sont particulièrement discrètes. Les négociateurs sont conscients que leurs mesures, qui sont autant d’attaques contre les travailleurs, pourraient provoquer une explosion de colère sociale. Il est question notamment de saut d’index, de blocage salarial et de hausse de la TVA.
Les négociateurs envisagent un système de pension à points tel que le montant de la retraite sera fixé par le gouvernement en fonction de la conjoncture. Le projet consiste aussi à diminuer en particulier les pensions publiques en les calculant sur l’ensemble de la carrière et non plus sur les dix dernières années. L’accès à la pension anticipée serait réduit en exigeant 42 ans de carrière. En abaissant la pension légale, la coalition veut favoriser le système de capitalisation et offrir de nouveaux fonds aux spéculateurs de la bourse.
Il est aussi question d’accroître la dégressivité des allocations de chômage, d’imposer aux chômeurs longue durée du travail gratuit « au service de la communauté », ce qui est une manière de pallier à moindre coût les suppressions d’emplois dans les services publics. Avec le non-remplacement d’un départ sur deux, c’est en effet au minimum un quart du personnel des services publics qui disparaîtra à terme.
Pour satisfaire le patronat, la coalition propose une réduction des cotisations patronales de 33% à 25% ainsi que la suppression des charges pour les trois premiers emplois dans les PME, et cela dès 2015. Il y a aussi dans les cartons la privatisation de Belgacom et de Bpost. Par ailleurs, l’exploitation des centrales nucléaires Doel 1 et 2 va être prolongée de 10 ans jusqu’en 2025 pour atteindre 50 ans d’âge. Le coût de la rénovation étant répercuté sur le prix du kilowatt-heure, les actionnaires d’Electrabel vont pouvoir continuer à engranger de plantureux dividendes en exploitant des centrales obsolètes de plus en plus dangereuses.
Quant à une taxation des plus-values, il s’agit d’offrir un symbole à la gauche du CD&V. Cette mesure revient à chaque discussion budgétaire depuis la crise de 2008 et n’a jamais été concrétisée. De toute façon, le MR rassure les nantis en rappelant qu’entre proposition et mesure définitive, il y a la place pour « beaucoup d’aménagements et atténuations ».
Les sorties de Di Rupo sur la « catastrophe » du « gouvernement des droites » au fédéral ne trompent pas grand monde car la politique de la coalition PS-CDH aux gouvernements wallons et bruxellois est du même tonneau : non-remplacement de quatre fonctionnaires sur cinq, réduction des dotations aux organismes publics (Forem, TEC), etc.
De l’aveu même de la presse, chaque mesure gouvernementale possible ayant « fuité » pourrait à elle seule provoquer une grève : allongement des carrières, saut d’index, etc. Les dirigeants syndicaux reconnaissent que les mesures évoquées sont toutes négatives pour les travailleurs. Il est clair qu’attendre des précisions sur les détails des attaques contre les travailleurs au profit du patronat est une perte de temps.
Pourtant, la première mobilisation générale en front commun de ce mardi 23 septembre devant la Monnaie apparaît déjà comme un pas en retard par rapport à la mobilisation des policiers qui ont manifesté le 18 septembre et fait grève au niveau national ce même mardi pour défendre leur régime de pension.
Les organisations syndicales comptaient mobiliser moins de 5000 travailleurs en ne décrétant pas de grève nationale, c’est-à-dire surtout des délégués qui peuvent prendre sur leur temps syndical. Mais quelques 7000 militants ont fait le déplacement des quatre coins du pays, notamment de chez Delhaize.
Les travailleurs mécontents et révoltés par la politique anti-ouvrière des gouvernements successifs sont évidemment beaucoup plus nombreux, mais il ne faut pas compter sur les dirigeants syndicaux pour mener une offensive collective réelle contre le patronat et le gouvernement à son service.
Ce qui manque cruellement à la classe ouvrière aujourd’hui, ce sont des militants qui prônent et organisent la lutte de classe contre la bourgeoisie ; car les raisons de se mettre en colère ne manquent vraiment pas !

Derrière la concurrence politicienne, une même politique antiouvrière

Comme après chaque élection, voici venu le temps des grandes manœuvres pour la formation du gouver-nement. Et comme à chaque fois, les grandes déclara-tions et les promesses ne pèsent pas lourd devant la perspective de postes ministériels…
Le MR avait déclaré refuser d’avance toute alliance avec la N-VA, qu’il traitait de parti quasiment raciste il y a quelques mois. Cela ne les empêche pas de for-mer une coalition pour le gouvernement fédéral. Le PS et le CDH ont crié à la trahison, mais ils auraient tout à fait pu faire la même chose si on leur avait pro-posé. Ils ont simplement préféré cette fois-ci s’assurer du contrôle des gouvernements bruxellois et wallons aux dépens du MR.
Ces petits jeux ne sont pas nouveaux. Ils montrent encore une fois que les prétendus différents commu-nautaires Nord-Sud ne sont que des prétextes : la dé-fense des wallons par les uns et des flamands par les autres, laisse la place à la défense du patronat et à des attaques contre les travailleurs, wallons comme fla-mands. Sur ce point, tous les politiciens sont d’accord.
On verra bientôt comment les autres promesses éco-nomiques ou sociales vont à leur tour passer à la trappe, aussi bien côté MR que PS et CDH.
En effet, même si peu d’informations filtrent des né-gociations au niveau fédéral, on y retrouve une bro-chette de propositions libérales bien connues. D’abord la réduction des impôts pour les entreprises à 25% et la réduction des charges sociales sur les bas salaires. L’une comme l’autre sont présentées comme des ac-tions en faveur du développement des entreprises et donc de l’emploi. En réalité, depuis des années qu’on applique ce genre de mesures, les patrons empochent ces cadeaux et ne créent aucun emploi.
Il est aussi question de l’allongement de la durée de cotisation pour la pension, soit par un report de l’âge de la pension, soit par un système de points. Politi-ciens et patronat dénoncent en chœur le soi-disant « problème » des retraites. Mais son origine est à chercher uniquement dans la réduction des cotisations sociales des entreprises – le trou de la sécu, ce sont les patrons qui ne paient pas ! Oui, il y a plus de retraités aujourd’hui qu’il y a trente ans, mais la productivité a aussi augmenté et cela permettrait largement de payer les salaires et les retraites.
Plusieurs partis de la coalition ont aussi évoqué la limitation du droit de grève par l’instauration d’un service minimum. Evidemment, ces partis pro-patronaux veulent empêcher les travailleurs de se dé-fendre face aux prochaines attaques qu’ils préparent !
Enfin, l’inévitable question de l’équilibre budgétaire est au menu. Il est évident qu’à force de réduire les rentrées par des réductions de cotisations patronales, le budget ne peut pas être à l’équilibre. Mais la réduc-tion des budgets publics n’est qu’un moyen parmi d’autres de faire payer les travailleurs car cela touche avant tout les hôpitaux, les pompiers, les écoles, la poste et autant de services utiles à la population.
Le PS et la CDH ont beau jeu de dénoncer une « coalition de droite », mais ils ne font pas mieux. A Bruxelles et en Wallonie, ils sont au pouvoir sans les libéraux. Cela ne les empêche pas de vouloir eux-aussi réduire les dépenses publiques d’un milliard d’euros. C’est énorme, sachant que le budget total de la Région wallonne est de 13 milliards. Cela va impli-quer des coupes sombres dans le budget de l’enseignement et réduire encore un peu plus les pers-pectives d’avenir des enfants des couches populaires, qui ne peuvent pas se payer des écoles privées.
Le PS prétend que c’est à cause du manque de fi-nancement de la part du fédéral. Mais le PS était en-core au fédéral jusqu’à maintenant ! Et il s’y entendait très bien avec le MR ! Ce n’est donc qu’un argument pour faire porter sur les autres la responsabilité des mesures impopulaires.
Les politiciens se préocuppent de leur avenir, de savoir qui sera Premier ministre ou commissaire européen, et ils se préoccuppent bien sûr de l’avenir des profits patronaux. Alors si les travailleurs ne veulent pas une nouvelle dégradation de leur niveau de vie et de leurs conditions de travail, ils ne peuvent pas compter sur cette démocratie-là, il faudra qu’ils se mobilisent largement et fortement.

Brésil : coupe du monde et revendications !

La Coupe du monde de football fait la une de l’actualité, au Brésil sans doute encore plus qu’ailleurs. Les grèves et manifestations de ces dernières semaines ne « menaçaient » pas la Coupe, contrairement à ce que répètent le gouvernement et les médias. Les travailleurs qui y ont participé ne voulaient pas empêcher la Coupe, mais la mettre à profit pour souligner la corruption et le gaspillage qui l’accompagnent, et pour dire que la santé, l’éducation et les transports mériteraient d’être traités au moins à l’égal du football. C’est ce qu’ils ont tenu à affirmer le 12 juin, jour de l’ouverture. Continuer la lecture de Brésil : coupe du monde et revendications ! 

2500 licenciements chez Delhaize et des centaines de millions de profits : les actionnaires doivent payer !

La direction belge de Delhaize vient d’annoncer lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire le licenciement de 2500 travailleurs et la fermeture ou le passage en franchise de 14 magasins dans le pays. Tous les sites seront touchés par les licenciements, pas uniquement les 14 concernés par les fermetures. Mercredi, 17 magasins de Bruxelles sont partis en grève, mais aussi ceux de Eupen, Wavre, La Louvière, Herstal ou Diest en Flandre. Continuer la lecture de 2500 licenciements chez Delhaize et des centaines de millions de profits : les actionnaires doivent payer ! 

La classe ouvrière ne peut pas se passer des idées communistes

Les élections se sont déroulées sans surprise. Les négociations ont déjà commencé pour la formation d’un gouvernement. On ne peut pas savoir s’il comprendra des socialistes ou des nationalistes flamands. Mais au bout du compte, cela ne changera pas la vie des millions de travailleurs du pays. Nous aurons un gouvernement qui continuera à défendre les intérêts du patronat et mènera la vie dure aux travailleurs.
Les urnes ont moins de pouvoir que les luttes des travailleurs. Seules celles-ci pourront changer le rapport de force avec le patronat et permettre que les classes populaires imposent l’amélioration de leurs conditions d’existence. C’est le sens de notre participation à ce scrutin électoral. Continuer la lecture de La classe ouvrière ne peut pas se passer des idées communistes