Les attentats qui viennent d’avoir lieu à Paris et qui ont fait 129 morts et 350 blessés sont atroces et injustifiables. Leurs auteurs ont voulu faire un maximum de morts, aveuglément, pour semer la terreur.
Ces attentats ont été revendiqués par l’Etat islamique, qui utilise en Irak et en Syrie les mêmes méthodes barbares pour terroriser et mettre en coupe réglée des populations entières, réduire les femmes en esclavage et liquider tous ceux qui ne pensent pas comme eux.
En France, l’état d’urgence a été décrété et la police et l’armée ont été mobilisées. Les médias, les politiciens font semblant de découvrir que « la France est en guerre ». Mais ce qui vient d’arriver n’est que l’extension en Europe de la guerre que la France mène déjà en Syrie et en Irak aux côtés des Etats-Unis, de l’Angleterre et de la Belgique, parmi d’autres. Depuis quinze ans, ce qui vient d’arriver à Paris, les bombes, les attentats, les mitraillages aveugles sont le quotidien des populations de ces pays.
La lutte contre le terrorisme a permis de justifier les interventions armées des pays impérialistes dans leurs anciennes colonies. Il est évident qu’il ne s’agit là que d’un prétexte et que ce qui compte à leurs yeux, c’est de s’assurer du contrôle des circuits économiques liés au pétrole, ainsi que de s’assurer la plus grosse part du gâteau des échanges commerciaux avec ces pays.
Et pour arriver à leurs fins, tous les moyens sont bons, y compris la guerre, les assassinats, le soutien de dictatures sanguinaires, ou même d’organisations terroristes quand les régimes en place ne sont pas assez dociles à leur goût – en fermant les yeux sur leurs méthodes brutales et leur idéologie moyenâgeuse. De fait, les capitalistes américains et européens, n’ont jamais apporté autre chose aux peuples des autres continents que l’exploitation, la répression, l’obscurantisme et une misère sans fin.
Cette politique n’a pu que nourrir la haine des peuples contre leurs oppresseurs occidentaux et renforcer ainsi des groupes comme l’Etat islamique.
Le fait qu’un certain nombre de jeunes européens partent se battre en Syrie sous le drapeau de l’Etat islamique, ou qu’ils participent à des attentats comme celui-ci, est une conséquence de l’aggravation de la misère dans les pays riches européens. Toute une génération de jeunes se retrouve aujourd’hui sans avenir. Le niveau du chômage est tel qu’ils n’ont aucune perspective de trouver un emploi et de construire une vie décente, qu’ils soient d’origine belge ou pas. Mais pour les étrangers ou ceux qui sont d’origine maghrébine, la situation est pire : en butte au racisme, harcelés par la police et accusés d’être responsables du chômage, toutes les portes leur sont fermées. Il n’est dès lors pas étonnant qu’une partie finisse par nourrir de la haine contre ce système injuste.
A ces jeunes-là, les groupes islamistes proposent une échappatoire à défaut d’un avenir. Ils tournent leur colère contre tout ce qui est « occidental » confondant dans leur haine les vrais responsables, que sont les capitalistes et les politiciens, avec les travailleurs qui ne sont que d’autres victimes de l’économie capitaliste. En opposant travailleurs « européens » et « musulmans », les islamistes jouent le même jeu que les dirigeants occidentaux : celui de la division des travailleurs pour les dominer et les exploiter plus sûrement, pour les détourner de la lutte contre les injustices économiques qui sont à la source de tous leurs maux.
L’horreur des attentats de Paris renforce ceux que leurs auteurs prétendent combattre. Ils renforcent l’État français, qui instaure l’état d’urgence et accroît les mesures policières. Ils renforcent l’extrême droite, ses discours haineux vis-à-vis des musulmans et des immigrés, et sa revendication d’un État plus fort.
Les discours guerriers de Hollande, Sarkozy et Le Pen ne peuvent laisser aucun doute : le cycle infernal de la répression et de la violence va continuer. Ces politiciens se posent aujourd’hui en pompiers d’un incendie qu’ils ont allumé eux-mêmes, et ils n’ont rien d’autre à proposer que de remettre de l’huile sur le feu !
Dans ces combats fratricides, les victimes sont toujours et uniquement les travailleurs. Le communisme est la seule alternative politique qui s’offre à eux, car c’est la seule qui leur propose de s’unir par delà les frontières pour en finir une fois pour toutes avec ce système barbare qu’est le capitalisme.