Qu’elles soient privées ou publiques, les maisons de repos se sont transformées ces derniers mois en de véritables mouroirs. Début juin, Sciensano dénombrait 6 183 décès de résidents de maison de repos causés par le coronavirus, soit deux tiers des victimes du virus ! Avant la crise, la situation n’était déjà pas terrible, le virus l’a rendue carrément insoutenable. Avec des équipes réduites et des horaires à n’en plus finir, les soignants ont dû combattre un ennemi invisible sans matériel et sans tests, au péril de leur propre santé mais aussi de celle de leur famille. Dans certains homes, les employés malades étaient tellement nombreux qu’il a fallu les remplacer par des militaires. Pour ne pas engorger les hôpitaux, les anciens ont été confinés, seuls, dans leur chambre, les condamnant ainsi à une mort certaine dans des homes qui manquaient d’oxygène et d’infirmiers. A part quelques « merci », le personnel soignant des homes n’a toujours rien reçu et nombreux sont ceux qui craignent qu’un scénario semblable se reproduise.