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La saga des masques continue…

Depuis le début de la crise sanitaire, la politique du gouvernement à l’égard des masques est désastreuse. Il y a d’abord eu l’imprévoyance : les stocks de masques n’avaient pas été renouvelés et le gouvernement n’a rien préparé entre fin décembre et mi-mars. Au lieu de procéder à des réquisitions d’entreprises textiles pour la confection directe de masques en Belgique, il a alors négocié avec des importateurs hasardeux. Il y a eu l’affaire de l’arnaque par un fournisseur turc, les masques souillés par les déjections animales, les masques non conformes volés, etc.

Et aujourd’hui, on apprend que les masques distribués gratuitement depuis juin par l’Etat seraient toxiques et potentiellement cancérigène ! C’est le comble pour un objet censé nous protéger.

Comme pour l’affaire de l’inutile Remdezivir, le gouvernement préfère arroser d’argent public des charlatans plutôt qu’investir réellement dans la santé de la population !

Big Brother vous veut du bien

Le gouvernement prend prétexte de la campagne de vaccination pour essayer de mettre la main sur les bases de données de la sécurité sociale et des mutuelles, en contradiction avec le principe du secret médical. L’idée pourrait sembler légitime : croiser les données afin de convoquer automatiquement les personnes qui doivent être prioritairement vaccinées. Ce serait une bonne idée si c’étaient les travailleurs qui géraient la société mais nous n’avons aucun moyen de contrôler l’usage qui sera fait de nos données et aucune raison de faire confiance à un État inféodé au patronat pour ne pas en profiter pour ficher les travailleurs pour des motifs de contrôle et de répression. La Belgique n’est même pas en ordre par rapport au règlement européen sur la protection des données du fait que l’organisme censé, entre autres, mettre des limites à l’espionite gouvernementale est lui-même sous le contrôle du gouvernement. Big Brother est déjà là. 

Justice à géométrie variable

Près d’Anvers, sept jeunes de 14 ans qui s’étaient rassemblés chez l’un d’eux ont été arrêtés par la police et placés en détention au poste toute la nuit avant d’être interrogés le lendemain pour avoir organisé une soi-disant… « lockdown party ». Quand ils s’entassent à plus de 25 dans des classes exiguës, en mauvais état et parfois encore amiantées pour suivre des cours ou manger à midi, personne ne parle de festival clandestin. Et surtout, la police n’a jamais arrêté ceux qui les obligent à se réunir dans de telles conditions !  

Lenteur mortelle

Après s’être illustrée dans la gestion calamiteuse des masques, c’est au tour de la campagne de vaccination de démontrer l’incapacité gouvernementale. En administrant en moyenne 18 600 doses de vaccin par semaine, il faudrait au moins deux ans et demi pour vacciner 75% de la population belge ! En attendant, les jours passent et amènent leur lot quotidien de nouveaux malades et de décès.

Le mépris de classe, un virus à éradiquer

Pour une fois, le gouvernement a fait preuve de transparence en invitant les experts chargés de la lutte contre le coronavirus à présenter les modèles sur lesquels ils se basent pour anticiper l’évolution épidémiologique. Il n’en fallait pas plus pour que la coqueluche des plateaux TV, Yves Coppieters, critique l’initiative en la considérant comme trop complexe et trop anxiogène pour le grand public. Comme si la population était trop bête pour comprendre des graphiques ou pour remarquer la manœuvre politicienne derrière cette communication. Monsieur le professeur ferait bien de sortir de temps en temps de l’université pour se vacciner de son mépris élitiste.

Bouches cousues

Les scientifiques qui font partie du « Gems », le groupe d’experts chargés par le gouvernement de le conseiller pour gérer la crise sanitaire, ont reçu l’obligation de signer un accord de confidentialité. Ainsi, le gouvernement pourra librement interpréter les données fournies par ces scientifiques, tout en les menaçant de se retourner contre eux si jamais il leur venait à l’idée de révéler des choses gênantes. La vérité a toujours dérangé les politiciens…

Le virus du profit continue de sévir

Voilà un an que la pandémie sévit dans le monde et, bien sûr, en Belgique aussi. Les premières réactions des gouvernements de la plupart des pays ont démontré le manque total de préparation face à une situation qui était néanmoins prévisible. Pas assez de masques, plus de place dans les hôpitaux et autant de conséquences d’une politique d’économies au détriment de la santé publique. La suite des décisions chaotiques, un confinement total suivi d’un déconfinement prématuré ont permis à une deuxième vague de se répandre. 

Depuis un an, les regards sont rivés sur les chiffres de la pandémie, le nombre de malades, d’hospitalisés, de morts. Tous les regards ? Pas vraiment. Le patronat, lui, n’a jamais quitté ses profits des yeux, la santé des affaires passe pour lui bien avant celle de la population.

Même les indépendants et les petits patrons de l’Horeca par exemple, ont bénéficié des aides de l’état. Certes, si le ministre des classes moyennes a veillé au grain, c’est par calcul politique afin de soigner l’électorat du MR. Ces mesures n’empêcheront pas que le café du coin ou la marchande de vélo ne mettent la clé sous la porte.

En revanche, les travailleurs n’ont rien vu venir. Le chômage économique profite surtout au patron et maintient à peine le salaire des travailleurs qui y ont droit. 

Les travailleurs n’ont pas reçu de prime, les chômeurs non plus et les travailleurs au noir, si appréciés des petits patrons, se sont retrouvés sans aucun revenu avec juste leurs yeux pour pleurer. Et si le personnel de santé s’est vu promettre quelques sous, les critères ne cessent de s’accumuler pour restreindre le nombre des bénéficiaires, comme dans le cas des infirmiers des prisons qui travaillent pourtant dans des endroits où les contaminations sont nombreuses et auxquels le gouvernement refuse la prime. 

Les actionnaires des grandes entreprises, eux, ont les moyens de voir venir. Le tourisme est à l’arrêt, mais la grande distribution, la pharmacie, la vente en ligne, le transport et l’agro-alimentaire se portent parfaitement bien, si pas mieux, sous le Covid. Le transport aérien des personnes est en chute libre, mais les marchandises circulent comme jamais auparavant. Les affaires, elles, n’ont jamais été confinées…

Ce sont pourtant ces patrons-là qui vont bénéficier des 4,9 milliards d’euros du plan de relance européen : cet argent ne va pas servir à embaucher des infirmières mais à financer des « investissements » sous le mauvais prétexte que quand l’économie va, alors tout irait bien pour les travailleurs aussi. En réalité, cet argent va juste grossir les bénéfices des actionnaires, comme avec tous les plans qui l’ont précédé.

Mais le sort réservé aux travailleurs ne fait jamais la une des journaux télévisés ! Or depuis le début de la pandémie, il y a une opposition entre les questions de santé publique et les questions économiques. Lors d’assemblées générales chez Carrefour, les travailleurs ont protesté contre le non-respect par la direction des mesures anti Covid. Il y a eu une journée d’arrêt de travail mais les CDD ont assuré l’ouverture. Ça gronde un peu partout, mais sans que cela ne débouche encore sur de vrais mouvements, même au niveau local d’une entreprise. Les syndicats se défendent d’ailleurs d’être pour quoique ce soit dans ce qu’ils appellent des « sautes d’humeur ». Comme d’habitude et sans surprise, il n’y a rien à attendre de la bureaucratie syndicale.

Bien sûr, on a parlé à juste titre du courage des travailleurs de la santé pendant la première vague. Mais depuis, le gouvernement n’a rien fait de sérieux pour alléger la pénibilité de leur travail. Tous les autres travailleurs qui ont dû continuer à aller travailler l’ont fait dans l’anonymat le plus complet. Ils ont été obligés de continuer à prendre des risques tandis que leurs patrons s’enfermaient bien à l’abri de leurs villas quatre façades pour discuter des plans de licenciements.

Solvay vient de licencier dans le monde entier, dont une centaine de travailleurs en Belgique ; à Tirlemont, Bosch licencie 400 travailleurs ; quelques jours plus tôt, Fedex avait annoncé 600 suppressions d’emplois à Liège. C’est le remerciement du patronat pour le dévouement des travailleurs. Le Covid a bon dos !

Le paradoxe est que le chômage augmente plus dans les communes riches que dans les communes pauvres ; pas parce qu’elles s’en sortent mieux, mais parce que les travailleurs pauvres sont plus vite exclus du système : pas d’Internet (30%), pas de mail (12%), pas de smartphone pour se connecter à Actiris. Dans une période comme celle-ci, où toutes les voies habituelles pour s’en sortir semblent bouchées, beaucoup de travailleurs décrochent et sombrent.

Encore et toujours, les travailleurs donnent tout et ne reçoivent rien. Pour que ça cesse, ils devront renverser ce système infecté jusqu’à l’os par le virus du profit.

Taper encore sur le clou

Au Carrefour de Mont-Saint-Jean, les travailleurs ont arrêté le travail ce 8 janvier pour dénoncer le relâchement de la direction quant au respect des mesures sanitaires. Alors que les chiffres restent mauvais, que de nouvelles souches plus contagieuses du Covid circulent et que les entreprises sont d’importants lieux de contamination, les patrons réduisent les dépenses en matière de sécurité. C’est que la santé des travailleurs coûtent toujours bien trop cher aux yeux de ceux qui préfèrent plutôt soigner leurs profits. Comme au début de l’épidémie, il n’y a qu’en se mobilisant que les travailleurs pourront leur imposer de payer pour de meilleures conditions de travail !

L’horeca à l’agonie, les banques en sourient !

Une récente sortie du patron de la banque Belfius au sujet de l’horeca n’a pas manqué de faire du bruit. Selon lui, la disparition de milliers de cafés et de restaurants serait un bienfait pour l’économie, puisqu’ils ne sont de toute façon pas assez rentables. La déclaration a au moins le mérite de la franchise. Et ce n’est pas l’indignation hypocrite des politiciens qui y changera quelque chose. Pourtant, après la crise de 2008, c’était Belfius qui était au bord de la faillite et elle avait été rapidement secourue à grands renforts d’argent public, sans devoir sacrifier le moindre de ses profits passés. Les salariés de l’horeca apprécieront que celui même que leur argent a sauvé les jette dans la misère le cœur léger. Ainsi marche le système capitaliste….

Notre santé, otage des profits capitalistes

A peine lancée, la campagne de vaccination se heurte à un problème bien concret : les laboratoires ne suivent pas la cadence de livraison annoncée. Pour le vaccin AstraZeneca, il semblerait que la Belgique ne va recevoir que 650 000 doses en février au lieu des 1,5 millions promis. Pfizer et Moderna annoncent aussi des chiffres en baisse par rapport à leurs engagements.

Les annonces gouvernementales se veulent rassurantes mais il est visible que tout le calendrier est suspendu au bon vouloir des firmes pharmaceutiques. Au début, il était prévu de réserver des doses pour assurer les secondes injections, puis il a été question de prendre sur ces réserves pour avancer quand même selon le calendrier prévu ; finalement ce sera quelque chose entre les deux et il se pourrait que le délai entre les injections soit allongé, sans que personne ne semble vouloir s’engager sur les conséquences de ce retard sur la fiabilité du vaccin. Tout cela ressemble fortement aux cafouillages de l’an dernier quand les politiciens et les experts expliquaient que les masques n’étaient pas nécessaires, alors qu’il n’y en avait simplement pas…

Les laboratoires pharmaceutiques, eux, n’ont pas autant traîné pour empocher l’agent des commandes. Mais pour construire des lignes de production et embaucher, ils sont nettement moins rapides et efficaces !

L’obstacle auquel se heurte désormais la campagne de vaccination est celui de la concurrence et de la propriété privée. Pfizer et Moderna, les seuls à avoir un vaccin homologué en Europe, n’ont pas les capacités de production suffisantes. De leur côté, Sanofi, Merck ou GSK possèdent des usines, mais ils n’ont pas encore leur propre vaccin. Cela n’a malgré tout pas empêché les pays européens de signer les bons de commande pour des millions de doses de vaccins qui n’existent pas… Alors, pourquoi les labos s’en feraient-ils ?

Le bon sens et l’intérêt collectif voudraient que ces laboratoires travaillent ensemble et qu’ils mettent en commun brevets et moyens de production pour produire au plus vite et massivement les vaccins susceptibles de sauver des vies. Mais, concurrence et profit obligent, Pfizer et Moderna veulent garder le contrôle de la poule aux œufs d’or ; quant à Sanofi, il ne fera que ce que lui dictent ses profits et, pour l’heure, il continue de chercher à mettre au point son propre vaccin.

Les scientifiques ont mené une véritable course contre la montre et ils ont réalisé, en dix mois, ce qui prend habituellement plusieurs années. Maintenant, un temps précieux va être perdu à cause des calculs de rentabilité des uns et des autres. La propriété privée, la loi du profit et la concurrence sont les causes de ce gâchis.

Les États ont leurs plans de vaccination, mais les multinationales pharmaceutiques ont le dernier mot en fixant leurs prix, leurs délais et leurs volumes. Les gouvernements leur demanderont poliment d’accélérer les cadences, mais en bons défenseurs de la propriété privée, ils s’inclineront devant les choix des labos.

Les labos pharmaceutiques imposent leur diktat en vertu de la sacro-sainte propriété privée. Mais d’où viennent ces capitaux privés sinon de l’exploitation des travailleurs ! Et combien de ces capitaux proviennent du pillage de l’argent public ?

Le domaine de la santé est un de ceux que les États subventionnent le plus. Combien les gouvernements ont-ils dépensé pour aider la recherche sur les vaccins ? Combien ont-ils avancé pour qu’ils soient développés ? Combien de subventions les usines de production encaisseront-elles ? On n’arrive même pas à le savoir parce que toutes ces informations sont tenues secrètes.

Ce qui est exclusivement privé, ce sont les profits et les dividendes. Et cette crise sanitaire est le jackpot pour les labos. On le voit aussi avec les tests PCR : ils sont facturés 46 € en Belgique, 50 € en Allemagne, 30 à 40 € en Espagne… et 73,59 € en France. Pourquoi ces différences ?

En décembre, suite à une bourde, les prix des vaccins avaient été temporairement rendus publics et il a été possible de voir que le coût pour la sécurité sociale serait de 280 millions d’euros. C’est ce que vont empocher les labos, rien que pour la Belgique et rien que pour cette année.

A un moment ou à un autre, c’est à nous que la facture sera présentée, au plus grand bonheur des labos.

L’opacité des contrats et des prix, la rapacité des trusts pharmaceutiques, les difficultés de production et de livraison illustrent les tares du capitalisme. Il n’y aura rien de collectif et de constructif dans cette société tant que domineront la propriété privée des grands moyens de production, les lois du marché et la concurrence. Il faut les combattre parce qu’elles représentent un incroyable gâchis. Imposer la suppression des brevets et du secret commercial, imposer le contrôle ouvrier sur la production, et l’expropriation des grands groupes capitalistes, c’est une nécessité pour tous !