La Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg) a calculé que les ménages qui avaient des contrats d’énergie variables risquaient de voir leur facture de gaz et d’électricité augmenter de plus de 700 euros par an. Les prix de l’essence et du diesel ont aussi fortement augmenté, ce qui pourrait se traduire par des dizaines d’euros de surcoût par mois pour ceux qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller au travail.
Et pourquoi ? Par le miracle des « lois du marché » qui permettent à quelques spéculateurs de profiter de la moindre pénurie pour se gaver. L’an dernier, c’était sur les masques, cet été sur le blé, aujourd’hui sur le pétrole et le gaz. Et demain ? Rien n’échappe à leur soif de profits, quitte à affamer des populations.
C’est inacceptable. Pour tous ceux qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts, c’est-à-dire la majorité des travailleurs, chômeurs et pensionnés, cela va se traduire par une dégradation de leur qualité de vie. Sur quoi vont-ils devoir encore rogner pour s’en sortir ? Les soins de santé ? La nourriture ? Le chauffage ?
Ces augmentations arrivent alors que beaucoup ont souffert financièrement pendant la crise du Covid, en particulier tous ceux qui ont dû subir du chômage économique, complet ou partiel. Quand on touche 65% de son salaire, on doit quand même payer 100% de son loyer !
Elles arrivent aussi juste après que les accords interprofessionnels ont acté le quasi-blocage des salaires. Pas besoin de savants calculs pour se rendre compte que l’index ne reflète pas qu’en réalité le pouvoir d’achat diminue année après année. Ce ne sont pas les malheureux 0,4% négociés en juin dernier qui vont y changer quelque chose.
De nouvelles augmentations, plus générales, s’annoncent. En effet, le tarif des transports maritimes a augmenté de 500% en un an. Or, 80% des marchandises importées sont transportées par bateau. On imagine bien que les distributeurs vont tenter de reporter ces augmentations sur les prix au détail.
Voilà à quoi ressemble dans les faits la « reprise économique » que les politiciens comme les médias faisaient miroiter aux yeux des travailleurs, comme un espoir après la crise du Covid. Ce qu’on voit pour l’instant, c’est la reprise de la vie chère.
La crise liée au Covid a surtout touché économiquement les couches populaires ; les patrons qui ont subi des restrictions ont reçu des aides et la plupart des actionnaires des grandes entreprises se sont enrichis, en particulier dans les secteurs de la distribution, du transport et, évidemment, de la pharmacie. La reprise, si les travailleurs se laissent faire, n’en sera une que pour les profits patronaux.
Pire encore, toutes les aides versées au patronat, toutes les réductions de charges et même les allocations de chômage versées aux travailleurs pendant la crise, ont été ponctionnées sur le budget l’État et ont aggravé le déficit public. Dans le monde où nous vivons, rien n’est gratuit et, à un moment donné, l’État va devoir rembourser. Et à ce moment-là, qui va payer ? Les travailleurs ou le patronat ?
Eh bien justement, le gouvernement vient d’établir le budget pour l’année prochaine et sa réponse est claire : il n’a pas l’intention de faire payer les riches.
Alors que la crise a montré l’insuffisance des services publics de santé, le gouvernement a décrété une économie linéaire sur tous les services publics.
Alors que les travailleurs font face à l’augmentation du prix de l’énergie, De Croo et ses acolytes proposent un chèque de 80€ pour les ménages les plus pauvres. C’est insuffisant mais surtout, au lieu d’exiger que les prix baissent, le gouvernement va payer les profits des producteurs d’énergie avec de l’argent public. Encore un cadeau pour les patrons, avec de l’argent public, et c’est aux travailleurs qu’on demandera demain de rembourser !
Cette société capitaliste est organisée pour exploiter les travailleurs à tous les niveaux : dans les entreprises, ils produisent les richesses, dans les magasins ils subissent la spéculation sur les prix, leurs pensions font faire des bénéfices aux assurances et l’argent public de leurs impôts est dilapidé dans des cadeaux fiscaux au patronat tandis que les services publics auxquels les impôts devraient servir sont réduits année après année.Toute l’année les travailleurs s’épuisent au travail mais ils doivent quand même faire face avec angoisse aux fins de mois ingérables. Tout ça pour que les riches continuent à s’enrichir. A un moment donné, ça suffit, il faudra mettre ce système pourri à bas.