Ici ou ailleurs, le capitalisme c’est la guerre

La guerre qui fait rage en Ukraine depuis deux ans a causé la mort de centaines de milliers de personnes, auxquelles s’ajoutent les blessés, les déplacés, les destructions sans fin. En Palestine, Israël a repris son opération meurtrière contre la population de Gaza.
Dans ces deux conflits, il est évident que les prétextes invoqués par les gouvernements russes, européens, américains ou israéliens, n’ont rien à voir avec les causes réelles de ces catastrophes. La Russie et les pays occidentaux sont en conflit pour la domination d’une zone économique et, plus généralement, pour défendre leur place dans l’économie mondiale. Des soldats russes et ukrainiens meurent tous les jours pour leur pays ou pour la démocratie, mais ils défendent en réalité les intérêts des grands groupes industriels, financiers ou pétroliers, dont Poutine et Zelenski ne sont que les sinistres serviteurs.
Le gouvernement de Netanyahou prétend assurer la sécurité des juifs israéliens et brandit le droit de se défendre. Si l’État israélien voulait la sécurité de ses citoyens, il ferait la paix. Au contraire, il entretient la guerre, dans le pays, en Palestine et contre ses voisins, afin de mobiliser sa population pour la défense du parrain américain. En face, le Hamas se présente comme le défenseur de la cause palestinienne, mais il brigue en réalité une place à la table des dirigeants reconnus.
Le rouleau compresseur médiatique présente ces guerres comme la lutte du bien contre le mal, de la civilisation contre la barbarie. Nos gouvernements soi-disant civilisés ont soutenu depuis toujours les pires dictatures, les Pinochet, les Mobutu, y compris les Poutine quand ça les arrange. Fabriquer des millions de tonnes de munitions destinées à être déversées sur des populations civiles, des écoles et des hôpitaux, détruire la planète, réduire des populations à la misère et à la famine, c’est ça la civilisation pour laquelle nous devrions nous battre ?
Cette « civilisation », c’est le capitalisme, et c’est la pire des barbaries que l’histoire ait produite.
Les guerres qui se mènent aujourd’hui ont pour premières victimes les classes populaires. Ce ne sont pas les riches sultans ou les oligarques qui se retrouvent sur les champs de bataille ou sous les bombes, mais de simples travailleurs qui n’ont aucune raison de se battre les uns contre les autres.
Derrière les politiciens qui commandent les armées, il y a des fabricants d’armes, des financiers, des industriels de l’acier, du béton et du pétrole. Chaque mort, chaque immeuble détruit, leur rapportent de l’argent.
Oui, les capitalistes mènent une guerre atroce aux peuples. Ils la mènent à l’échelle de la planète, par les armes, mais aussi par toutes les destructions que leur économie cause sur l’environnement.
Et ici, même si ce n’est pas la guerre, ils mènent une guerre sans pitié aux couches populaires. Certes, cela prend une forme en apparence plus « soft », mais combien de familles vivent dans des conditions inacceptables, en ayant du mal à se chauffer, à remplir le caddie au supermarché, à nourrir et soigner les enfants. C’est une mort à petit feu.
L’année dernière et cette année ont été marquées par une inflation ravageuse – ce qui n’empêche pas les patrons belges de réclamer la fin de l’indexation afin de précariser encore plus les travailleurs et les rendre encore plus corvéables. Des patrons qui se sont enrichis par milliards justement grâce à cette inflation, en particulier les groupes agro-alimentaires et pétroliers, dont les profits ont augmenté de façon faramineuse.
Ce sont ces mêmes groupes pétroliers qui continuent obstinément à polluer parce que cela leur rapporte, et ces mêmes groupes agro-alimentaires qui répandent des produits chimiques dans les champs et empoisonnent leurs travailleurs et les réserves d’eau.
Ces mêmes patrons, grands et petits, réclament la fin de l’indexation des salaires afin de précariser encore plus les travailleurs et de les mettre encore plus à leur merci. Et ils trouvent des politiciens complaisants pour les aider à coups d’austérité et de politiques antisociales.
Il y a des guerres et des luttes locales mais une seule lutte de classes et elle est mondiale. Les milliards des travailleuses et travailleurs de la planète y sont confrontés à quelques grands capitalistes qui les exploitent, les oppriment et parfois les tuent. Nos dirigeants voudraient qu’on se haïsse pour des raisons de frontières, d’origines ou de religion. Cette division ne sert qu’à mieux nous exploiter. Elle est un piège et si le monde du travail parvient à l’éviter et à s’unir par-delà les différences pour chasser les capitalistes du pouvoir, alors il sera possible de mettre en place une société juste dans laquelle chacun aura sa place et personne ne devra s’inquiéter pour sa survie ou son avenir

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