Quand on est hospitalisé, une peltée de suppléments sont facturés aux malades et à ceux qui les accompagnent : le linge de lit, les repas, internet, le type de chambre… Pour ceux qui sont en chambre seul, il est habituel dans certains hôpitaux de compter jusqu’à 300 % de suppléments d’honoraires pour les médecins. Tous ces frais ont augmenté d’environ 10 % en un an ! C’est une façon pour les hôpitaux de combler le manque de moyens ou bien de faire… des bénéfices. Les malades paient toujours plus pour un service qui ne cesse de se dégrader et qui devient inaccessible pour de nombreux travailleurs.
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Une lutte qui peut faire tache d’huile
Chez Audi Forest, la direction vient de donner un coup d’accélérateur à la fermeture : les voitures devraient encore être produites jusqu’au 28 février 2025. Mais les 300 travailleurs d’Imperial Logistics, principal fournisseur de pièces, risquent de compliquer l’affaire ! Ils exigent des réponses claires sur leurs licenciements et viennent de voter une grève au finish qui paralyse la production chez Audi. Ce temps libre offre la possibilité aux travailleurs de discuter : ils sont tous confrontés à la rapacité de leurs propres patrons, derrière lesquels se trouve le groupe VW. Ce groupe s’apprête d’ailleurs à fermer trois usines et à licencier plus de 10 000 travailleurs sur les 120 000 dans le pays. Ces milliers de travailleurs en Belgique, en Allemagne et ailleurs représentent une force colossale. Unis, ils sont capables de faire plier leurs patrons et leur faire regretter leurs sales décisions.
Des réfugiés vite chassés
Depuis février, le commissariat général aux réfugiés et aux apatrides se débarrasse à la va-vite de la plupart des dossiers des candidats venant de pays qu’il catégorise de « sûrs ». Plus de 95 % des demandeurs d’asile qui ont fui des pays comme la RDC, l’Inde ou la Géorgie, où sévissent guerres, milices armées, corruption et misère, sont déboutés sur le champ. L’État belge ne se cache même plus de chasser les réfugiés. Ce sont autant de boucs émissaires bien utiles pour détourner les classes populaires des véritables responsables de la vie chère, du chômage et de l’austérité budgétaire.
Boeing, la grève qui fait bing !
Le 13 septembre, les 33 000 ouvriers des usines aéronautiques Boeing à Seattle se sont mis en grève. Ils exigeaient une revalorisation salariale et le retour à un système de retraite à montant garanti. Après 7 semaines d’arrêt de travail sans interruption, les grévistes ont fini par obtenir une augmentation de 38% sur 4 ans, avec une hausse immédiate de 13%. Ils toucheront aussi une prime de 12 000 dollars et une allocation correspondant à 4 % de leur salaire annuel. Les travailleurs de Boeing montrent que la lutte est possible même quand les syndicats tirent en arrière comme ce fut le cas.
USA : Après la victoire de Trump
Le 5 novembre, Trump a remporté nettement l’élection présidentielle et les Républicains semblent également en mesure de l’emporter dans les deux Chambres du Congrès. L’administration Biden-Harris et les démocrates sont sanctionnés.
Trump a élargi sa base, en gagnant non seulement la bataille du collège électoral, c’est-à-dire les grands électeurs, mais aussi celle du « vote populaire », avec peut-être 80 millions de suffrages. Il a sans doute bénéficié du bilan désastreux de l’administration Biden.
De nombreux Américains, en particulier dans les classes populaires, ont vu leur niveau de vie se dégrader, avec une inflation de 25 % en quatre ans et des salaires qui n’ont pas suivi. Des millions de personnes ont perdu leur travail et ont dû prendre deux, voire trois emplois précaires et mal payés. Dans les classes populaires, certains, faute de pouvoir payer un vrai logement, vivent dans une caravane, voire dans leur voiture. Des personnes âgées en sont réduites à distribuer des catalogues ou à dépendre de l’aide alimentaire. C’est ça le bilan des Démocrates et la défense du droit à l’avortement par Harris n’a pas suffi à le faire oublier aux travailleurs appauvris et précarisés.
Certains travailleurs, désorientés, se sont donc rabattus sur Trump, pourtant leur ennemi patenté. Il est le digne représentant des milliardaires : arrogant, sans scrupules et surtout déterminé à enrichir la classe capitaliste. Du coup, il prend pour cible les plus pauvres, les migrants qui franchissent la frontière en quête d’une vie meilleure, qu’il traite de « vermine ». À l’inverse, il promet aux plus riches d’alléger encore les impôts.
Kamala Harris n’était pas en reste. Elle n’a cessé de clamer « je suis capitaliste » aux milieux patronaux pendant la campagne. Sous l’administration de Biden, dont elle est la vice-présidente, l’indice boursier a doublé et les milliardaires se sont enrichis comme jamais.
Les milieux d’affaires ont l’habitude de l’alternance et certains capitalistes financent même les deux candidats. Eux, ils ont deux partis à leur service, alors que les travailleurs américains, n’en ont aucun, et c’est bien là le problème.
Alors, que va-t-il se passer maintenant ? La presse européenne présente la victoire de Trump comme une catastrophe. Mais Trump sera dans la continuité de Biden pour défendre les intérêts de la bourgeoisie américaine, aussi bien dans le pays, face aux travailleurs américains, que dans le reste du monde, face aux concurrents capitalistes.
Dans la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine, les dirigeants européens craignent que Trump impose à Zelenski un règlement négocié. Mais, malgré les discours isolationnistes de Trump, les États-Unis ne cesseront évidemment pas de soutenir militairement leurs alliés et leurs pions. L’impérialisme américain ne peut renoncer à défendre ses intérêts, notamment face à la Chine dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est. En outre, le militarisme fait tourner l’industrie de défense américaine, que Trump et les Républicains soutiennent ardemment.
Au Moyen-Orient, Trump est un soutien inconditionnel d’Israël, mais Kamala Harris l’a été à sa manière avec Biden, et pendant la campagne elle a réaffirmé son soutien à la guerre d’Israël contre les Palestiniens, les Libanais et peut-être demain l’Iran.
Aux États-Unis mêmes, il est probable que le succès de Trump se traduise par un racisme plus décomplexé, divisant les travailleurs encore plus qu’ils ne l’étaient, en fonction de la couleur de leur peau, de leur nationalité, ou encore de leur date d’arrivée. Une victoire de Harris n’y aurait pas forcément changé grand-chose, mais le fait qu’un homme qui compare les migrants à des animaux obtienne 80 millions de voix est un problème pour la classe ouvrière. Ces dernières années, elle n’a guère été présente politiquement. Les grèves dans l’automobile ou plus récemment chez Boeing, certes dispersées et menées par des directions syndicales bureaucratiques, ont néanmoins montré que les travailleurs américains peuvent se battre pour leurs intérêts, au moins sur le terrain économique. C’est là que réside le seul espoir, pour l’ensemble des classes populaires, de voir s’ouvrir d’autres perspectives politiques que cette éternelle alternance entre deux représentants de leurs exploiteurs.
Les révoltes des années 1960 eurent une portée mondiale. Un renouveau des luttes aux États-Unis, la première puissance mondiale, aurait un impact dans le monde entier. Alors, espérons que les travailleurs américains ne se laissent pas appauvrir et diviser, et qu’ils retrouvent le chemin de la lutte de classe.
Manques de postes à Bpost
Début octobre, les trois syndicats en front commun ont déposé un préavis de grève à Bpost. Si les syndicats mettent en avant le “manque de concertation sociale”, comme s’il était surprenant que la direction ne demande pas leur avis avant de rendre la vie impossible aux travailleurs, on comprend surtout le ras-le-bol des travailleurs face aux cadences infernales, aux conditions de travail qui se dégradent, au manque d’effectifs et aux économies qui se font toujours sur leur dos. Le bureau de distribution de Wetteren a montré la voie avec une grève qui a duré une semaine. Il en faudra au moins autant au niveau national si les travailleurs veulent se faire entendre.
Inégalités homme-femme, chez nous aussi
Nul n’est besoin d’aller jusqu’en Afghanistan ou en Iran pour voir l’oppression des femmes. Rien que chez nous, les inégalités hommes-femmes s’accroissent d’année en année. En 25 ans, le nombre de travailleuses en invalidité a triplé. Et elles ont deux fois plus de risques de tomber en incapacité de travail de longue durée. Si le capitalisme n’a pas inventé la barbarie sexiste, il continue à l’entretenir de façon décomplexée. En tirant salaires et conditions de travail vers le bas ou en repoussant l’âge de la retraite, ce sont encore les femmes qu’il condamne en premier !
Nouvelle grève chez De Lijn
Ce vendredi 11 octobre, les chauffeurs de bus des dépôts de Louvain et de Tielt-Winge de la société de transport public De Lijn sont repartis en grève. Ils protestent contre le nouvel horaire de travail coupé que la direction veut leur imposer d’ici janvier. Avec des horaires éparpillés du matin au soir, ils n’auront plus de vie en dehors du travail. Sans compter qu’avec la diminution des services, les bus seront tout le temps bondés. Les chauffeurs de De Lijn ne se laissent pas faire, et ils ont bien raison. Ce n’est ni à eux ni aux voyageurs de payer la rapacité capitaliste.
Seules les mobilisations comptent
Chez Audi, le cirque de la procédure Renault se poursuit. Les syndicats et le PTB critiquent la bonne foi des patrons qui feraient semblant de se conformer à la loi. Rien de nouveau ! Pour les contraindre, les uns voudraient saisir la justice, les autres monter une commission parlementaire. Combien de fois faudra-t-il encore entendre ces foutaises ? Ces propositions ne sont que des impasses qui détournent l’attention des travailleurs et qui permettent, en fin de compte, aux patrons de continuer à licencier tranquillement. C’est le cas aussi de la procédure Renault ! La seule chose qui compte, que craignent les patrons et qui les oblige à puiser dans leurs fortunes, c’est la mobilisation des travailleurs.
Élections communales
MR, PS, Engagés, NVA, Vlaams Belang, tous les partis se déclarent vainqueurs des élections communales et les marchandages vont bon train pour les postes de bourgmestre. Tant la droite que les socialistes ont fait campagne sur l’insécurité. Mais la vraie insécurité, elle est sociale, c’est celle de se faire licencier, de ne pas voir son contrat d’intérim renouvelé de semaine en semaine, de ne pas parvenir à joindre les deux bouts à la fin du mois et de vivre dans des logements trop petits ou insalubres, ni le MR ni le PS n’en disent un mot.
Dans les milieux populaires, certains se réjouissent des scores du PTB, qui semble bien décidé à aller au pouvoir lorsque les partis bourgeois se résignent à s’associer à eux comme le PS à Molenbeek. Le pouvoir communal semble plus proche des électeurs et la possibilité d’exercer une influence sur la vie de la population plus réaliste. Et le PTB fait croire qu’en votant pour lui, il arrangera les choses à la place des travailleurs. Pourtant, c’est une illusion. Dans cette société capitaliste, le pouvoir réside dans les conseils d’administrations des grandes entreprises et pas dans les gouvernements, qu’il soit national ou local.
C’est pourquoi les communistes révolutionnaires s’y présentent en défendant l’idée que seuls les travailleurs ont la force de renverser ce système capitaliste car ils occupent une place centrale dans la production. C’est notamment ce qu’ont défendu les listes Lutte Ouvrière à Mons et à La Louvière. 700 électeurs à La Louvière et 500 à Mons ont votés pour ces listes. C’est bien sûr insuffisant, mais cela montre que ces idées rencontrent un écho parmi les travailleurs.