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Les aides aux patrons, la facture aux travailleurs

La Secrétaire d’État au Budget a annoncé la couleur : cesser les dépenses Covid au plus vite et… économiser trois milliards d’euros en 2022 ! Ainsi, après avoir copieusement arrosé les petits et surtout les grands patrons, le gouvernement veut renflouer les caisses sur notre dos. Pour payer la note, les services publics seront encore rabotés. Tant pis pour l’enseignement, les transports et la santé qui, même après le Covid, devront continuer à se contenter de cacahuètes ! Et le reste des économies, le gouvernement ira le chercher directement dans la poche des travailleurs… comme toujours.

Deux poids, deux mesures

Ce 21 septembre, les 17 syndicalistes condamnés en 2015 pour « entrave méchante à la circulation » font appel au jugement. Pour rappel, ils avaient été poursuivis parce qu’ils auraient empêché un chirurgien de se rendre au bloc et que le patient était décédé. Aujourd’hui, l’attaque et le prétexte apparaissent comme encore plus bidons qu’à l’époque. Avec le Covid, c’est plus de 25 000 morts qu’ont causé les politiciens qui se sont succédé au gouvernement et qui ont enchaîné les économies dans les soins de santé ! Sont-ils poursuivis en justice pour autant ? 

Les augmentations ne se gagnent pas sur le papier mais dans la rue

La FGTB appelle à une manifestation nationale ce vendredi 24 septembre contre la loi sur la marge salariale.

Cette loi, votée en 1996, vise à limiter les augmentations de salaires en Belgique en les alignant sur les salaires des pays voisins. Depuis lors, chaque année, l’augmentation des salaires que peuvent demander les salariés est limitée par la loi. Ce système a été mis en place sous le gouvernement Dehaene 2 auquel participait le PS. La loi a été durcie en 2017 par le gouvernement Michel et la norme salariale est devenue impérative alors qu’elle était auparavant indicative.

Ces lois sont toujours présentées comme devant servir à protéger l’emploi. C’est grotesque car cela veut dire que si les travailleurs ne trouvent pas d’emploi, c’est parce qu’ils demandent des salaires trop élevés et qu’il est donc logique que les patrons cherchent ailleurs des salariés qui leur coûteront moins cher. Toute la logique de ces lois injustes est que les travailleurs peuvent bien limiter leur salaire alors qu’il est inimaginable de demander aux patrons de limiter leurs profits.

La même chose est vraie pour les pensions : les travailleurs peuvent bien accepter de travailler deux ans de plus, mais jamais un gouvernement ne demandera au patronat de cotiser plus, parce que tous les efforts de tous les gouvernements vont justement dans le sens de réduire les cotisations patronales.

Ce que la loi sur les salaires de 1996 a de particulier, c’est d’ériger en règle de base le principe de la concurrence entre les travailleurs des différents pays. Il n’était évidemment pas nouveau que les patrons utilisent les différences de salaires entre pays pour mettre les travailleurs en concurrence, mais la loi en a fait la règle : pour sauver leur emploi, les travailleurs d’un pays doivent être moins chers que ceux des pays voisins.

Même si la FGTB est seule à appeler à la manifestation du 24 septembre, les autres syndicats demandent eux aussi une modification de la loi. Mais leurs demandes à tous se limitent essentiellement à revenir à avant 2017, quand la marge de négociation était plus souple, et à changer les règles de calcul. La CSC souhaite, une « discussion honnête » pour fixer la norme. La FGTB, comme la CGSLB, voudraient intégrer d’autres éléments dans le calcul. Aucun des trois ne remet en cause le principe même d’une norme salariale, tous acceptent le principe que les travailleurs doivent se plier à la concurrence voulue par le patronat. Alors que les syndicats prétendent unir tous les travailleurs et mettre en avant la solidarité de tous, ils trouvent normal que les travailleurs belges doivent coûter moins cher que leurs voisins. Certes, aucun syndicat ne le dit aussi crûment, mais quand ils avancent comme argument que les travailleurs sont plus productifs en Belgique qu’en France ou en Allemagne pour justifier un assouplissement de la norme, cela veut bien dire qu’ils rentrent dans le jeu de la concurrence capitaliste.

Alors, oui, il faut participer à cette manifestation, il faut nous mobiliser contre cette loi qui maintient des millions de travailleurs la tête sous l’eau. Mais pas pour la remplacer par une version adoucie qui redonne simplement l’illusion que les syndicats vont pouvoir obtenir quelque chose de la part du patronat simplement parce que la loi a changé. 

Il n’y a pas de « discussion honnête » possible avec le patronat car son seul objectif est la maximisation des profits. C’est à ce niveau que se place la concurrence entre les entreprises, à celle qui en fera le plus, sous peine d’être exclue du marché des capitaux. Cette concurrence capitaliste élimine toute possibilité d’un équilibre entre patronat et travailleurs. Cela supposerait qu’il existe un niveau de profit « raisonnable » qui mettrait tout le monde d’accord. C’est une illusion.

Donc, même si la loi changeait comme le demandent les syndicats, ça ne voudra certainement pas dire que les salaires vont augmenter ! Loi ou pas, le patronat cherchera encore et toujours à raboter les salaires, éviter les taxes, réduire ses cotisations sociales, etc. Contrairement à ce que laissent entendre les syndicats, ce ne sont pas les lois qui font la force du patronat, mais à l’inverse, c’est la faiblesse du monde du travail qui permet au gouvernement de graver les dictats patronaux dans la loi. 

Pour que cela change, il faudra nous imposer au patronat, par des grèves et des mobilisations. Les augmentations ne se gagnent pas sur le papier mais dans la rue.

Une catastrophe pas si naturelle que ça…

En juillet, des milliers de familles ont tout perdu à cause des inondations. Il y a eu près de 40 000 immeubles touchés ; des villes et des villages entiers le long de la Vesdre et de l’Ourthe ont été dévastées… Près de 200 communes ont été touchées.

Dès le 10 juillet, le système d’alerte européen pour les inondations notifiait à la Belgique de hauts risques d’inondations. Le barrage d’Eupen aurait dû être vidé préventivement avant la catastrophe pour pouvoir contenir les précipitations. L’État aurait pu mobiliser de manière préventive la protection civile et l’armée, informer la population, évacuer les immeubles les plus menacés… Il n’en a rien fait. 

Les années précédentes, les services de secours ont été considérablement réduits et désorganisés. En 2017, le gouvernement a supprimé quatre des six casernes de la protection civile et réduit de 30% les effectifs. Sur les 18 000 pompiers que compte la Belgique, seuls 6 000 sont des professionnels à temps plein, les autres sont des bénévoles qui n’ont pu aider que de manière limitée les sinistrés. Cela fait des années que les pompiers dénoncent leur sous-effectif et le manque de matériel.

Plusieurs mois après la catastrophe, l’intervention de l’État pour le relogement et la reconstruction reste totalement insuffisante. Pour le moment, seulement 2 milliards d’euros ont été débloqués, soit moins de la moitié de ce qui a été dépensé pour acheter des avions de chasse ! Dès les premiers jours de l’inondation, les milliers de logements et résidences secondaires vides qui appartiennent aux riches auraient dû être saisis pour reloger les sinistrés de manière décente… Le gouvernement, au service des plus riches, s’est bien gardé d’y toucher. 

Dans une société dirigée par les travailleurs, tous les logements vides auraient été réquisitionnés dès les premiers jours des inondations pour loger les sinistrés. Comme les capitaux n’auraient plus été dans les mains d’une minorité, ils auraient été utilisés pour embaucher massivement et se fournir en matériaux de construction. Les entreprises de construction auraient été saisies pour fournir un effort coordonné national et international de reconstruction. Cette dernière aurait alors été l’affaire de quelques semaines. 

A plus long terme, les travailleurs auraient mis fin à la spéculation foncière qui pousse à construire en zone inondable. Ils auraient adapté les moyens de la protection civile aux nécessités de la prévention des catastrophes et pris les mesures nécessaires pour diminuer les risques liés aux inondations (interdiction de construction en zone inondable, suppression du bétonnage des sols, création de zones humides, etc.).

La prise en mains du pouvoir par les travailleurs est une nécessité historique, dictée par l’incapacité du capitalisme à dépasser sa soif de profits et à gérer rationnellement la planète et l’économie humaine dans l’intérêt de tous. La gestion calamiteuse des crises récentes, que ce soit le Covid, ou la crise climatique, en rappellent toute l’urgence.

Le mythe de la gratuité scolaire

Chaque année, à la rentrée des classes, on a droit au même constat désolant : si l’école est en théorie gratuite, les frais de scolarité, eux, coûtent très cher. C’est la galère dans de nombreuses familles pour payer le matériel ou les activités scolaires, surtout que depuis le covid, il faut aussi du matériel informatique. Chaque année, les politiciens font mine de découvrir le problème mais refusent d’augmenter les subsides publics.

Les prix augmentent, et les salaires ?

Les prix de l’électricité et du gaz sont en train de flamber. En un an, ils ont augmenté respectivement de 15 % et de 40 % ! Et tout cela s’ajoute notamment à l’augmentation du diesel ou à celle des produits alimentaires qu’on a connue en début d’année. Les factures ne cessent de gonfler, contrairement à nos salaires… et c’est bien ça le problème !    

Les profits abondent, les salaires fondent

Les entreprises belges cotées en bourse sont à la fête. Les vingt plus grosses ont augmenté leurs bénéfices de 87% au cours du deuxième trimestre de l’année. En y incluant les autres, la hausse atteint les 160% ! A l’inverse, les salaires stagnent alors que les prix ne cessent de monter. Dans la plupart des secteurs, les salaires moyens des nouveaux engagés sont inférieurs à ceux payés en 2019. Les patrons et leurs larbins politiques vont une fois encore exiger des travailleurs qu’ils se serrent la ceinture. C’est hors de question ! 

Pension minimum… minimum !

De Croo a vidé de son contenu la promesse d’une pension minimum à 1500 euros : seuls ceux qui auront travaillé au moins 20 ans y auront droit. Chômeurs, femmes au foyer et malades de longue durée resteront avec leur pension de misère ! Et tout ça pour « inciter les gens à travailler », dit-il. Quels propos de bourgeois méprisant et malhonnête, car le boulot, c’est le patronat qui le contrôle ! ! Le PS, lui, se contente de discuter de détails : il propose 15 ans au lieu de 20. Rien d’étonnant pour un parti qui a organisé la chasse aux chômeurs en son temps. 

La vérité, c’est qu’ils refusent tous de faire payer le patronat pour augmenter les pensions.  Ce qu’il nous faut, c’est une vraie pension pour tous. Pour l’avoir, on ne peut compter que sur nous-mêmes. Nous devrons nous battre pour puiser directement l’argent où il se trouve : dans la poche des plus riches.

Vers un permis d’intoxiquer ?

L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire procède actuellement au rappel de nombreux produits. Glaces, sauces, épices, fromages à tartiner, saucissons, la liste s’allonge de jour en jour. Tous contiennent des traces d’oxyde d’éthylène, un pesticide cancérigène interdit en Europe. La fédération de l’industrie alimentaire se plaint du dommage financier qu’elle subit. Au nom de ses profits, elle revendique un assouplissement de la réglementation sur la sécurité alimentaire. Le capitalisme est un poison. Il ne recule devant rien pour amasser toujours plus. 

Tests PCR : les labos s’en frottent les mains

Depuis le début de la pandémie de Covid, l’État belge a déboursé 838 millions d’euros en tests PCR. Ceux-ci lui sont facturés entre 40 et 50 euros par les labos privés qui se sont ainsi faits un sacré pactole, surtout que les grands groupes ont déjà largement rentabilisés leurs machines à tester. La politique de remboursement des États a été essentiellement conçue pour les favoriser. Pourtant, des alternatives publiques à moindre coût existaient. Mais dans la jungle capitaliste, les lois favorisent toujours les plus gros. Et elles délient comme par magie le cordon des dépenses publiques.