Ce 27 janvier, la direction d’Audi a conclu un accord avec les négociateurs syndicaux à propos des indemnités de licenciement. Les travailleurs n’ont participé à aucun moment à cette négociation et ils n’ont même pas eu le droit de voter l’accord ! Pour calculer les indemnités, les travailleurs ont été divisés en fonction de leur ancienneté ou de leur type de contrat. Les jeunes et les ouvriers touchent beaucoup moins… Les sous-traitants, rien du tout ! Sans la mobilisation des travailleurs, et avec la complicité des directions syndicales, les patrons d’Audi s’en tirent à bon compte.
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Les facteurs en grève
Les tournées des facteurs de Bpost sont revues tous les 18 mois et, à chaque fois, leurs conditions de travail empirent. Cette fois, la direction a prévu de supprimer plusieurs équivalents temps plein et de reporter toute la charge de travail sur ceux qui restent. Certains facteurs devraient desservir chaque jour 2000 boîtes aux lettres ! Mais les facteurs en ont marre d’être pressés comme des citrons au nom de la concurrence, et ils refusent cette nouvelle réorganisation. Le 28 janvier, les facteurs de Tournai et Mouscron se sont mis en grève, et après plus d’une semaine où ils ont tenu bon, ils ont été rejoints par leurs collègues de Mons et ceux de Visé. D’autres encore pourraient se joindre au mouvement dans les prochains jours. Vive leur lutte!
Faux miracle… ou vrai arnaque
Fin décembre, les dirigeants du groupe VW ont signé un accord avec ceux du syndicat IG Metall. Pour « sauver le groupe », qui aura tout de même distribué près de 36 milliards d’euros à ses actionnaires en deux ans, les salaires seront gelés et 35 000 suppressions d’emplois auront lieu d’ici 2030. C’est presqu’un travailleur allemand de VW sur trois ! Et les dirigeants syndicaux ont le culot de qualifier l’accord de « miracle de Noël » ! Pour les actionnaires du groupe, sans aucun doute. Pour les travailleurs, cela ne signifie rien d’autre qu’une aggravation des conditions de travail sans que cela ne les protège de nouvelles attaques. Les travailleurs n’ont que faire de « miracles ». La seule chose sur laquelle ils peuvent compter pour faire payer ceux qui les exploitent, c’est leurs propres luttes.
Les travailleurs sous-traitants en lutte contre Audi
L’usine Audi de Forest ferme à la fin février. Le plan de licenciement organisé par la direction se limitera aux 3000 salariés de la société. Pour les 1000 travailleurs employés dans l’usine par des sous-traitants, rien n’est prévu sinon des miettes. Le groupe VW compte s’en débarrasser à bon compte. Mais les ouvriers sous-traitants, dont ceux d’Imperial Logistics, n’ont pas dit leur dernier mot. Ce 17 janvier, ils ont occupé le stand Audi au Salon de l’Auto pour réclamer leur dû. Le patron veut diviser ses travailleurs jusqu’au bout. Seule la lutte peut lui faire plier genou.
Lunch Garden met la moitié de ses salariés sur la paille
Le 20 janvier, la chaîne de restauration Lunch Garden s’est déclarée en faillite. Les 800 salariés ont appris la nouvelle par la presse. Ils n’ont pas touché leur prime de fin d’année et se demandent qui va payer leur salaire de janvier. Presque la moitié d’entre eux vont perdre leur emploi. Un nouvel actionnaire a récupéré l’entreprise le jour même. Bien commode pour les patrons, la faillite permet à ce repreneur de ne pas payer les dettes passées, de se débarrasser sans frais de la moitié des travailleurs et de relancer la machine à profits avec ceux qui restent et qui auront certainement des conditions de travail plus difficiles !
Licenciement boursier chez Barry Callebaut
Ce jeudi 28 novembre, un accord social entre le chocolatier Barry Callebaut et les syndicats ont entériné le licenciement de 150 travailleurs de son usine de Wieze en Flandre orientale. Les syndicats se gargarisent d’avoir réduit la saignée de moitié. Pas de quoi rassurer les 178 encore sur la sellette dans l’usine de Hal. Le premier fabricant mondial de produits à base de chocolat est déterminé à accroitre des profits déjà bien sucrés. Pour les travailleurs, la recette est toujours aussi indigeste : des centaines de postes à la trappe et une augmentation de la charge de travail.
Les travailleurs d’Auchan face à la rapacité des Mulliez
Le 5 novembre, la direction d’Auchan a annoncé plus de 2000 suppressions d’emplois et la fermeture de 10 magasins. Certains travailleurs ont appris la suppression de leur poste par mail ou par SMS. D’autres sont toujours dans l’angoisse de connaître le sort que les patrons d’Auchan leurs réservent. La famille Mulliez, à la tête d’Auchan et d’une myriade d’autres enseignes, est une des plus grandes fortunes de France. Leur fortune personnelle est estimée à plus de 20 milliards d’euros ! C’est pour la préserver qu’ils s’apprêtent à jeter des familles à la rue. Il faut les empêcher de nuire !
Audi : les travailleurs défendent leur peau
Le 13 novembre, une réunion était organisée entre les délégués syndicaux et la direction de l’usine Audi pour discuter des indemnités de licenciement. Afin de soutenir les délégués et faire savoir à la direction qu’ils ne se laisseraient pas vendre à n’importe quel prix, une centaine de travailleurs ont débarqué dans la matinée. Voyant bien que les négociations piétinaient alors que les patrons ne proposaient que des miettes, les travailleurs ont décidé de se poster derrière la porte de la salle de réunion. La direction a eu la trouille et a appelé la police… qui était déjà dans l’usine ! Comme chez Delhaize, les flics ont rempli leur rôle de gardes patronaux en chargeant les ouvriers pour les évacuer de l’usine. Les travailleurs ont mille fois raisons de vouloir se mêler de ce qui les concerne. C’est leur peau qu’ils défendent ! Pour le faire, il faudra trouver le moyen de s’imposer aux patrons et à ceux qui protègent leurs profits.
Uber, la course des voleurs
Le jeudi 14 novembre, 400 chauffeurs de taxis utilisant l’application Uber sont partis en grève. Ils protestent contre la commission de plus de 25 % que la société leur soutire à chaque course. Le système mis en place par la multinationale américaine lui permet en plus de les mettre à tout moment en concurrence. À la fin, les chauffeurs prestent des horaires à rallonge pour un revenu de misère. Dans la course aux profits, le patronat u-beurré n’hésite pas à renouveler les pratiques des débuts du capitalisme. Il reste aux travailleurs à renouer avec les siennes : les grèves !
Une lutte qui peut faire tache d’huile
Chez Audi Forest, la direction vient de donner un coup d’accélérateur à la fermeture : les voitures devraient encore être produites jusqu’au 28 février 2025. Mais les 300 travailleurs d’Imperial Logistics, principal fournisseur de pièces, risquent de compliquer l’affaire ! Ils exigent des réponses claires sur leurs licenciements et viennent de voter une grève au finish qui paralyse la production chez Audi. Ce temps libre offre la possibilité aux travailleurs de discuter : ils sont tous confrontés à la rapacité de leurs propres patrons, derrière lesquels se trouve le groupe VW. Ce groupe s’apprête d’ailleurs à fermer trois usines et à licencier plus de 10 000 travailleurs sur les 120 000 dans le pays. Ces milliers de travailleurs en Belgique, en Allemagne et ailleurs représentent une force colossale. Unis, ils sont capables de faire plier leurs patrons et leur faire regretter leurs sales décisions.