Archives pour la catégorie Entreprises

Le petit marché des capitalistes 

Suite au rachat par ArcelorMittal de l’entreprise sidérurgique italienne Ilva, la commission européenne a imposé au groupe de revendre plusieurs usines afin de « préserver la concurrence. » Le groupe a annoncé son intention de revendre notamment 4 usines dans la région de Liège. Les 450 travailleurs concernés sont inquiets à juste titre. Lors de ces changements de direction, les patrons essayent toujours d’en profiter pour raboter les salaires et aggraver les conditions de travail. Les travailleurs n’ont aucune raison de l’accepter. Ces messieurs achètent et vendent les travailleurs comme s’ils jouaient au Monopoly, seule notre mobilisation leur fera ravaler leur morgue.

Les « entraves méchantes » aux profits

Depuis quelques années, les attaques judiciaires se multiplient contre les actions syndicales. Dernièrement, deux délégués anversois ont été inculpés « d’entrave méchante à la circulation ». Ils avaient organisé un piquet de grève au port, la police les en avaient violemment dégagés et maintenant, ils risquent entre 5 et 10 ans de prison. Évidemment, cela sera avec un sursis, mais cela pèsera dans le casier judiciaire. L’État use de ses nombreux outils pour décourager les travailleurs à se battre. Au service de la bourgeoisie, les magistrats ne font qu’assurer la bonne marche des affaires et des profits…

Grève des travailleurs d’Amazon en Espagne

Depuis son ouverture en 2012, c’est la première fois qu’une grève touche le plus grand centre logistique d’Amazon en Espagne. C’est à 98% que les travailleurs se sont mis en grève pour réclamer le maintien de leurs conditions salariales que la direction remet en cause. Alors que Jeff Bezos s’est hissé au sommet de la pyramide des riches, les travailleurs voient leur exploitation augmenter. Cela n’est pas sans rapport !
Ce ne sont pas les premières luttes chez Amazon, l’année passée, en Italie et en Allemagne, les travailleurs s’étaient mobilisés. Il est à espérer que les travailleurs pourront renouer avec les luttes passées et les organiser au niveau international.

La mobilisation des travailleurs d’Air France

Après le succès d’une première journée de grève le 22 février, puis d’une deuxième le 23 mars, l’ensemble des salariés d’Air France, des ouvriers aux commerciaux et aux manutentionnaires en passant par les pilotes, les hôtesses et les stewards, est à nouveau appelé à des journées d’action.
Alors que les profits de la compagnie ont explosé, la direction refuse d’entendre parler de l’augmentation uniforme de 6 % réclamée par l’ensemble des catégories de personnel.
Dans le bras de fer qu’ils ont entamé contre la direction, les travailleurs d’Air France savent qu’il leur faudra se montrer déterminés pour qu’elle lâche une augmentation digne de ce nom, après des années de blocage et des plans d’économies que l’ensemble du personnel a payés par des suppressions d’emplois et des reculs des conditions de travail.

Non au service minimum pour le rail !

La FGTB et la CSC ont annoncé leur intention d’aller en justice contre le service minimum qui sera imposé d’ici peu aux cheminots. Cette exigence de service « garanti » selon les mots du ministre, par laquelle les travailleurs devront déclarer 3 jours à l’avance au patron leur intention de se mettre en grève, est un recul inacceptable. Mais il est illusoire de penser que c’est par la voie judiciaire qu’on pourra s’y attaquer. La seule façon efficace de lutter pour le droit de grève, c’est la grève !

Pas de bras, pas d’avion

Il n’y a pas assez de personnel chez Belgocontrol, l’entreprise qui gère le contrôle aérien belge. Les travailleurs sont pressurés, ils multiplient les heures sup’ et reportent toujours plus leurs congés. C’est le résultat de la politique de la direction qui, pour réaliser des économies, n’a pas effectué de recrutement pendant des années. Le gouvernement wallon, au lieu de prendre des mesures pour régler le problème, se décharge de la responsabilité en menaçant de rompre son contrat avec la société.
Puisque la direction ne bouge pas, les travailleurs de Charleroi ont décidé de restreindre les mouvements aériens et fermer de temps en temps la tour de contrôle. C’est un premier pas, il n’y a que la grève qui fera prendre de vraies mesures aux responsables de cette situation.

Grève du 27 février

La grève nationale des services publics à l’appel de la CGSP a été bien suivie par les travailleurs à la STIB. L’assemblée générale de la CGSP du 20 février avait voté la grève du 27 février à l’unanimité. De nombreux travailleurs affiliés à la CGSLB et à la CSC ont également fait grève. Plus de trois quarts des bus et des trams et plus de deux tiers des métros ne sont pas sortis des dépôts. Il n’y a pas eu de véritables piquets de grève, seuls quelques délégués syndicaux ont temporairement occupé le terrain à la porte de certains dépôts. Les basses températures n’expliquent pas tout, la CGSP n’a donné aucune directive d’action. Les travailleurs en grève sont restés à la maison alors qu’ils auraient pu participer par exemple à une distribution de tracts.

Les attaques gouvernementales se multiplient : augmentation de l’âge de la pension, diminution du montant de la pension, manque de budget pour reconnaître les métiers pénibles, pénibilité calculée au rabais… Ce ne sont pas les raisons de faire grève qui manquent donc. Bien sûr une journée de grève ne va pas changer immédiatement le rapport de force. Mais nous pourrions profiter de ce rare moment où nous pouvons être tous ensemble pour discuter justement de la nécessité de préparer une mobilisation au-delà d’un jour.

Il vole vos droits !

Chez Volvo, plus de 200 travailleurs se sont mis en grève dénonçant les cadences infernales et la pression des chefs. 16 d’entre eux ont été licenciés. La motivation du renvoi : « ils n’ont plus leur place dans l’organisation ». Or, ces travailleurs étaient là depuis des années ! Le groupe compte bien faire régner l’ordre chez lui et il veut punir ceux qui osent remettre en cause ses décisions. On ne peut pas attendre de la loi qu’elle nous défende. Elle n’est pas de notre côté et c’est à nous de faire respecter nos droits.

Carrefour amasse les profits et licencie les travailleurs

Carrefour a annoncé la suppression de 1200 emplois en Belgique, dont 1052 dans les hypermarchés et 180 au siège, soit 11 % des effectifs totaux.
Les employés ont répondu le 26 janvier par la grève dans 24 des 25 hypermarchés du pays. Depuis, le travail a partiellement repris mais des grèves d’un jour sont organisées par les travailleurs dans différents magasins.
La direction a évoqué une ” année difficile ” et prétend que la restructuration est nécessaire pour des raisons de ” digitalisation “. Il y a 10 ans, le groupe avait déjà fermé des magasins et licencié 1700 personnes pour de soi-disant problèmes de ” rentabilité “. En réalité, quel que soit le prétexte invoqué, la vraie raison est évidemment l’augmentation des profits : Carrefour a fait un bénéfice de plus d’un milliard d’euros sur l’année écoulée, avec un chiffre d’affaires mondial de plus de 88 milliards. En Belgique, l’entreprise a fait 65 millions d’euros de bénéfices. C’est ce qu’ils appellent une année difficile !
Les actionnaires prélèvent chaque année 45 à 50 % du résultat sous forme de dividendes et ils comptent bien continuer à le faire. Alors, de quoi se plaignent-ils ? De rien, ils en veulent simplement toujours plus. Et ils ont marqué leur satisfaction devant le bain de sang social puisque l’action du groupe a immédiatement gagné 3%. Chaque salarié licencié signifie des bénéfices en plus pour eux.
Et il ne s’agit pas de petits poissons : parmi les gros actionnaires, on trouve au premier rang la famille Moulin, propriétaire entre autres des Galeries Lafayette à Paris, suivie de la famille Arnault, propriétaire de LVMH, première fortune de France, détenteurs respectivement de 11,5 et 9 % du capital de Carrefour. C’est pour garantir leur immense richesse que les actionnaires de Carrefour décident de sabrer dans les effectifs partout dans le monde.
Face au choc que subissent les travailleurs, les politiciens belges se sont une fois de plus ridiculisés et aplatis devant le patronat. Ils sont gluants d’hypocrisie : ” Je suis aux côtés des travailleurs ” a déclaré Pierre-Yves Jeholet (MR), le ministre wallon de l’Emploi, pour le fédéral, c’est Kris Peeters (CD&V) dont le ” soutien va vers les travailleurs et leurs familles “. Rassurant, le ministre Bruxellois de l’Emploi, Didier Gosuin (Defi), explique qu’il ne s’agit pas d’une restructuration mais d’une ” transformation “. Les travailleurs transformés en chômeurs apprécieront la différence !
Tout le soutien que ces politiciens ont donné, c’est aux patrons. La politique ” jobs jobs jobs ” de Charles Michel permet aux patrons de profiter de la détresse des chômeurs pour recruter des salariés de plus en plus précaires et de plus en plus mal payés. Toutes les mesures qui ont été prises pour réduire le ” coût ” des travailleurs. Carrefour en a profité et a reçu des aides dont le ministre Gosuin ne va évidemment pas réclamer le remboursement.
Tous ces messieurs prônent maintenant la concertation. Ils prétendent vouloir limiter les pertes d’emplois mais dans la pratique ils ont tous les mêmes mots à la bouche : nous sommes impuissants. Quand il s’agit d’attaquer les droits de millions de familles, de baisser les salaires ou de couper dans les budgets de services publics, de l’éducation ou des hôpitaux, il n’y a pas de problème ! L’impuissance de la classe politique est évidemment feinte. Son rôle est de garantir au patronat la possibilité d’exploiter les travailleurs en réprimant toute résistance, en limitant le droit de grève, en aggravant la précarité et en faisant régner la peur du chômage et de la pauvreté.
Par principe, on ne peut rien attendre du gouvernement.
Les travailleurs de Carrefour l’ont bien compris. Beaucoup sont partis en grève dès le premier jour. Sur les piquets, personne n’a d’illusion sur les intentions de la direction, ni sur le soutien des politiciens. Certains travailleurs ne comprennent pas pourquoi les syndicats attendent. Il disent attendre d’en savoir plus, d’avoir des chiffres, de connaître les intentions de Carrefour etc. En réalité, il n’y a rien à attendre. Ce qu’il faut, ce n’est pas des discussions de salon entre directions syndicales et patronale, mais que les travailleurs montrent leur force collective et leur colère. Cela seul pourra faire reculer le patronat. Carrefour compte 375 000 travailleurs dans plus de 30 pays. Leur force, c’est leur nombre. Leur arme, la mobilisation et la grève.

Grève des coursiers de chez Deliveroo

Les membres du collectif des coursiers, qui regroupe 200 travailleurs de chez Deliveroo, ont mené des ac-tions de grève le week-end dernier. La colère des li-vreurs à vélo vient de l’obligation qui leur est faite de devenir indépendants à partir du 31 janvier. Payés 5 eu-ros bruts la course, ils n’auront alors plus droit à au-cune protection sociale ou couverture en cas d’accident. De quoi rendre leurs conditions de travail, déjà pré-caires, vraiment dignes de celles des journaliers du XIXème siècle. A Bruxelles, à Liège et dans d’autres villes, ils se sont rassemblés pour faire le tour des res-taurants ” partenaires ” de Deliveroo et les faire fermer l’application internet afin de soutenir leur mouvement.