Tous les articles par La Lutte

Chantiers scolaires, écoles précaires

Un récent rapport confirme l’état de délabrement avancé des bâtiments scolaires en Wallonie et à Bruxelles. Pas moins de 500 nécessitent des travaux de démolition et de reconstruction ou de lourde rénovation. Et encore, le recensement est loin d’être complet. Les chantiers en matière d’économies d’énergie sont tout aussi colossaux et souvent bâclés à la va-vite. Après plus de quarante ans de sous-financement chronique de l’enseignement, la facture s’annonce lourde, et ce sont encore les classes populaires qui vont en payer le plus lourd prix.

Bruits de bottes et de tiroirs caisses

Après avoir annoncé qu’il dégagerait un milliard d’euros pour l’armée, le Premier ministre promet d’arroser encore bien plus les marchands de canon. En début d’année, le gouvernement s’était déjà accordé sur l’augmentation des dépenses militaires à 1,54 % du PIB d’ici 2030, avec son projet « star ». 

Maintenant, comme les autres pays de l’OTAN, De Croo voudrait les porter à 2 % en 2035. Ce n’est rien moins que 10 milliards d’euros par an ! Pendant ce temps, les hôpitaux attendent encore les belles promesses de la veille. Les gouvernements voudraient nous faire croire qu’ils « défendent la paix, la veuve et l’orphelin » mais ils se préparent surtout à faire la guerre et à semer la mort.

En Turquie, la réaction religieuse en action

Alors que la Turquie s’enfonce dans une crise économique toujours plus profonde, la propagande religieuse du régime Erdoğan n’hésite plus à surenchérir dans une offensive réactionnaire tous azimut contre les homosexuels, les femmes, les Kurdes et les milieux laïcs. Récemment, un concert de K-pop prévu pour célébrer l’amitié turco-coréenne a été annulé sous prétexte de promouvoir un mode de vie trop efféminé. Une stratégie qui vise à détourner l’attention des classes populaires des vrais problèmes et leurs principaux responsables !

Violences sexuelles, société poubelle

Un nombre record de victimes de violences sexuelles a été enregistré en 2021 par les centres de prise en charge hospitaliers, avec une moyenne de 193 signalements par mois au deuxième semestre, dont 65% de viols. Parmi les victimes, un tiers sont mineures d’âge ! S’il n’y a sans doute pas plus de violences sexuelles aujourd’hui qu’avant, les agressions abjectes commises contre des femmes, souvent très jeunes, en disent long sur l’état de cette société barbare où le corps féminin peut être consommé et exploité comme une vulgaire marchandise.

Patronat, gouvernement, même combat contre les travailleurs

La crise du Covid s’achève à peine, la guerre en Ukraine fait rage mais la guerre du gouvernement et du patronat contre le monde du travail n’a jamais cessé.

La ministre du Budget, Eva De Bleeker, a été claire là-dessus : le gouvernement a gardé en permanence l’objectif de limiter les dépenses, alors même que les soins de santé montraient la gravité de leur sous-financement et que les ménages sont écrasés par la hausse vertigineuse des prix.

Sous prétexte de mettre « plus de gens au travail », la ministre propose de faire la chasse aux malades de longue durée, d’augmenter la flexibilité, d’augmenter le travail de nuit, etc. Des mesures inefficaces mais qui feront plaisir au patronat.

Là où il serait urgent d’agir, comme, par exemple, le blocage des prix, la ministre renvoie au niveau européen, ce qui est une manière de reporter toute décision à un futur indéterminé, quand les travailleurs seront encore plus au bout du rouleau. 

Bien sûr, pour elle, il n’est pas question d’augmenter les impôts sur les grandes fortunes. C’est une promesse du gouvernement ! Ils ont fait des dizaines de promesses électorales, mais les seules qu’ils tiennent, ce sont celles qu’ils ont faites aux riches.

Le Conseil Supérieur des Finances va dans le même sens que la ministre dans une note d’orientation sur la fiscalité : baisse des impôts sur les salaires d’un côté, mais suppression des chèques repas de l’autre, et surtout une augmentation de la TVA de 1%. Experts et politiciens parlent d’une fiscalité plus juste mais la TVA est l’impôt le plus injuste de tous puisqu’il ne dépend pas des revenus. Et toujours pas question d’un impôt sur la fortune ou le patrimoine !

Or, la question des impôts est directement liée à celle des services publics : en réduisant la part des grandes fortunes ou des entreprises, le coût de l’école, de la santé ou des transports pèse encore plus sur les épaules des travailleurs.

L’injustice est donc double. La fortune des plus riches vient avant tout du travail des salariés qu’ils exploitent dans leurs entreprises. Non seulement les patrons s’approprient le fruit de notre travail, mais en plus, ils refusent de payer pour les services publics.

Le patronat veut aller encore plus loin. Comme par coïncidence, il vient de publier sa propre liste de mesures pour les années qui viennent. Les gros morceaux, ce sont la fin de l’indexation automatique des salaires, la réduction des cotisations sociales et la régionalisation des politiques de chômage. Pas besoin de faire un dessin, l’index, même truqué comme il l’est aujourd’hui permet que les salaires suivent plus ou moins les prix. Supprimer l’index, c’est revenir à des négociations, branche par branche, voire entreprise par entreprise. Isolés, forcés à se battre pour chaque cent, les travailleurs seront toujours perdants. Cela va dans le même sens que la régionalisation du droit du travail : en divisant les travailleurs, en les mettant en concurrence au sein même du pays, le patronat renforcera sa capacité à leur imposer ses chantages.

Les politiciens répètent inlassablement que la compétitivité et la croissance seront bénéfiques à tout le monde car ils créeront de l’emploi. Chaque année qui passe prouve le contraire. Le patronat a empoché les réductions de charges sociales, il a profité de la déréglementation, mais ni les emplois, ni les salaires n’ont suivi. Alors qu’une inflation galopante ronge le pouvoir d’achat des travailleurs, les patrons ne parlent que de supprimer l’indexation.

Le patronat en veut toujours plus. Quoiqu’on leur cède, cela ne suffit jamais. Il se moque bien des conséquences pour la population. Pendant que les pauvres font la file dans des hôpitaux débordés, pendant que leurs enfants s’entassent à plus de vingt pas classe, les riches vont dans des cliniques privées et envoient leurs enfants dans des écoles d’élite.

La ministre De Bleeker dit dans sa conclusion : « l’État ne peut pas aider tout le monde à n’importe quel prix ». C’est évident, l’État est au service du patronat ! Les travailleurs devront s’aider eux-mêmes. Exigeons pour commencer le blocage des prix, l’augmentation des salaires et que les plus riches paient des impôts à la hauteur de leur fortune. C’est le monde du travail qui fait tourner l’économie, qui crée toutes les richesses. Ce rôle central lui donne une force énorme.Et puis, on verra, peut-être que les travailleurs aussi, se mettront à en vouloir toujours plus… et ils auraient bien raison !

Frontex, l’agence de la honte

Un document interne de l’agence européenne Frontex avoue comment celle-ci couvre depuis des mois le refoulement de réfugiés depuis la Grèce en les faisant passer pour des opérations de prévention au départ de la Turquie. Cette réalité, déjà documentée par de multiples témoignages et vidéos, prouve une fois de plus l’hypocrisie et la duplicité criminelle des dirigeants européens si prompts à dénoncer les violations des droits de l’homme partout dans le monde, sauf chez eux. Et ce n’est pas la démission d’un directeur bouc émissaire qui y changera quelque chose !

Afrique du Sud : un 1er mai de lutte

A l’occasion du 1er mai, les mineurs sud-africains ont donné une bonne leçon au président de la république Ramaphosa, un ancien syndicaliste devenu un gros capitaliste. Invité à s’exprimer à un rassemblement syndical organisé dans la ville minière de Rustenburg, il a été copieusement chahuté par les mineurs grévistes en lutte pour l’augmentation de leurs salaires, avant de devoir piteusement quitter la tribune. 

Dix ans après le massacre de 34 des leurs par la police appelée par le même Ramaphosa, les mineurs n’ont rien oublié, et encore moins leur ennemi de classe. 

Shell ou Petrobras, le capital amasse

Le groupe pétrolier britannique Shell vient d’annoncer un bénéfice net de 7,1 milliards d’euros pour le premier trimestre de cette année, soit une hausse de 26%. Le géant pétrolier brésilien Petrobras fait encore plus fort. Il a multiplié son bénéfice net par 38 sur la même période pour atteindre les 8,4 milliards d’euros, et annonce déjà de nouvelles augmentations de prix. Pendant que les classes populaires peinent à payer leurs factures d’énergie, les multinationales se gavent toujours plus au seul profit d’une petite poignée d’actionnaires.  

Hausse des prix :  ils nous roulent dans la farine

Le groupe belge de boulangerie industrielle La Lorraine vient d’annoncer un chiffre d’affaires record pour l’année 2021 : 885 millions d’euros ! Et, pour 2022, les prévisions sont encore meilleures. Aucun soucis avec l’augmentation du coût de l’énergie et des matières premières : le groupe annonce qu’il répercutera ces hausses par… l’augmentation de ses prix. Cela a le mérite d’être clair : c’est en vendant plus cher le pain, qu’ils feront leur beurre. Ces grands groupes ne connaissent pas la crise, puisqu’ils la font payer aux travailleurs !