Chez Ores, le principal gestionnaire de gaz et électricité en Wallonie, les travailleurs de plusieurs sites débrayent les uns après les autres. Cela a commencé avec Louvain-la-Neuve, Montignies et Gosselies le mardi 7 mai. Frameries a suivi le 10 mai. C’est Leuze-en-Hainaut qui a débrayé le 14 mai.
Les travailleurs dénoncent le non-respect des conventions de travail et la nouvelle méthode d’évaluation dont le but pourrait être de déboucher sur des licenciements. C’est bien tous ensemble, unis malgré leur distance, que les travailleurs sont à même de battre en brèche le patron !
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Ça roule pour les profits
Alors même que le groupe Ford a engrangé un bénéfice net de 1,1 milliard d’euros seulement pour le premier trimestre de 2019, il a annoncé le 20 mai la suppression de 7 000 emplois dans le monde, soit 10% de ses effectifs. Comme d’habitude, la direction justifie les licenciements par les difficultés de l’entreprise et la soi-disant nécessité de s’adapter à l’évolution du marché. C’est un discours plus qu’usé, utilisé par tous les patrons du monde. Il ne doit pas tromper les travailleurs : ces licenciements ont pour seul but d’augmenter les profits des actionnaires, en diminuant la masse salariale et en augmentant la charge de travail de tous les travailleurs qui restent dans l’entreprise.
Travailleuses en lutte !
Des travailleuses de l’hôtel NH Collection de Marseille sont en grève depuis mi-avril. Elles réclament de meilleures conditions de travail, un treizième mois et le paiement d’heures impayées. La direction d’Elior, la société sous-traitante pour laquelle elles travaillent, a toujours répondu par le mépris à leurs revendications. Elle ont donc installé un piquet à l’entrée de l’hôtel. Le patron s’est directement saisi de la justice pour harceler les grévistes, jusqu’à faire venir la police avec casques et boucliers pour disperser le piquet. Elle n’a d’ailleurs pas hésiter à les brutaliser. Cependant, les travailleuses sont bien décidées à continuer à se battre et la justice n’a pas encore réussi à briser leur volonté.
La lutte a fait payer Ryanair
Après les séries de grèves des pilotes et du personnel de cabine de l’an dernier, Ryanair a dû reculer et admettre que les travailleurs étaient bien protégés par les conventions collectives de leur lieu de travail. Jusqu’alors, la compagnie embauchait indifféremment tout le monde avec des contrats de droit irlandais et avec des salaires « irlandais » pouvant descendre jusqu’à 900 euros par mois !
Pendant longtemps la peur du licenciement a régné mais la combativité a repris le dessus et des mouvements ont cloué les avions au sol dans toute l’Europe. Ce n’est que quand elle a vu la détermination des grévistes et leur solidarité que la direction a reculé.
Le 3 juin dernier, les salariés ont accepté le protocole d’accord de la direction, qui prévoit une hausse jusqu’à 25% pour les salaires les plus bas !
PSA : de quel côté est la justice ?
En France, 900 emplois sont menacés à l’usine de PSA de Poissy. Les travailleurs ne comptent pas se laisser licencier et se sont mis en grève pour forcer le patron à conserver l’emploi.
Or, la direction s’est empressée de répliquer et a fait convoquer par le tribunal neuf militants syndicaux de la CGT pour avoir soi-disant séquestré un chef d’équipe. Ils sont menacés de 6 mois de prison avec sursis !
La justice est une arme aux mains des patrons. Elle n’a aucun problème à enfermer les ouvriers qui se battent pour leur avenir, mais ne compte pas s’attaquer aux employeurs licencieurs qui condamnent des centaines de travailleurs à la misère.
Les patrons espèrent intimider les travailleurs et mettre fin à leur mobilisation. Cependant, les plus engagés ne sont pas dupes et ils étaient nombreux à manifester devant le tribunal pour soutenir leurs camarades.
Les profits d’abord
Selon le SPF Emploi, au premier trimestre de cette année, une trentaine d’entreprises privées ont mis en place une procédure de licenciements collectifs, menaçant plus de 2000 emplois. Et ces chiffres ne font pas mention des suppressions d’emplois chez Proximus ! C’est donc près de 4000 postes qui sont en passe d’être liquidés. C’est autant de travailleurs qui se retrouvent au chômage, avec des revenus réduits et qui sont contraints de se serrer la ceinture. Quant à ceux qui restent dans l’entreprise, les patrons leur font subir le chantage à l’emploi pour augmenter leur charge de travail et réduire leur salaire.
Ils n’ont d’autre objectif que d’augmenter encore les profits, avec la peau des salariés.
Amazon : la propagande patronale et la réalité…
Jeff Bezos, le dirigeant d’Amazon, dont la fortune atteint plus de 100 milliards de dollars, ose se vanter de payer à ses travailleurs des salaires plus élevés que ses concurrents.
Cependant, même à un niveau minimum de 15 dollars de l’heure, les salaires d’Amazon restent dérisoires. D’ailleurs, les travailleurs de quatre centres logistiques allemands n’en sont pas restés là et sont entrés en grève le 15 avril pour obtenir une revalorisation salariale. Espérons qu’ils fassent ravaler sa morgue à leur patron !
Proximus : on ne les convaincra pas !
En janvier, Proximus annonçait son intention de supprimer 1900 emplois. Depuis, syndicats et direction ont multiplié les réunions pour arriver à un accord. Le 15 avril, lors d’une commission paritaire, les syndicats ont déposé quarante propositions pour l’avenir de l’entreprise destinées à convaincre le patron de ne pas licencier. Le patron n’a pas besoin des syndicats pour savoir ce qui est bon pour ses profits et il n’a cure des intérêts des travailleurs. Il ne sert à rien d’essayer de le convaincre sur tel ou tel plan. Ce ne sont pas les bons conseils des syndicats qui feront revenir le patron sur sa décision mais bien la lutte des travailleurs.
Stib : Les mécaniciens disent Non !
Il y a trop peu de mécaniciens le matin pour le bureau de sortie des bus de Haren. Avant la mise en place des équipes de nuit, ils étaient une dizaine à travailler dans l’atelier, maintenant ils ne sont plus que cinq.
La goutte d’eau a été la tentative de la direction de ne plus permettre aux ouvriers de s’arranger entre eux pour les horaires.
C’en était trop et les mécaniciens ont débrayé le jeudi 4 avril pendant deux heures. Une réunion s’est tenue le 9 avril entre les organisations syndicales et la direction, qui a brandi la menace des absences injustifiées. Sur ce point, elle a dû reculer et a accepté de négocier. Mais elle compte bien revenir à la charge.
Si la direction a reculé, c’est parce que les mécaniciens se sont mobilisés et qu’ils l’ont fait de leur propre initiative. C’est bien plus efficace que les négociations dans les bureaux !
Les pilotes en première ligne
Le 26 avril, les pilotes de l’entreprise Scandinavian Airlines System (SAS) sont entrés en grève simultanément en Suède, en Norvège et au Danemark. Leurs conditions de travail se sont détériorées ces dernières années, les horaires sont toujours plus imprévisibles et l’insécurité de l’emploi augmente.
Ils réclament des augmentations salariales et une meilleure organisation des horaires de travail. Des mois de négociations entre syndicats et direction n’ont abouti à rien et les pilotes sont finalement entrés en grève.
Ces dernières années, les travailleurs du ciel ont toujours été plus nombreux à enclencher des luttes contre leur direction, que cela soit chez RyanAir, Skeyes, Brussels Airlines, Swissport, AviaPartner, etc. Ils ont d’ailleurs souvent fait reculer leurs directions et ravaler leur morgue à leur patron, comme cela a été le cas chez RyanAir.
Les travailleurs du ciel pourraient bientôt unifier leurs luttes et alors, c’est une sacrée frousse qu’ils pourraient ficher aux patrons !