Archives pour la catégorie Entreprises

AIP : la compétitivité qui a bon dos

L’accord interprofessionnel 2019 a finalement été signé – au moins en partie – par les trois principaux syndicats du pays. La FGTB a demandé un délai pour la partie concernant le relèvement du salaire minimum, et évoque une vague journée de mobilisation au mois de mai. 10 centimes d’augmentation par heure, c’est moins que des miettes, c’est du vent ! Mais rien ne changera si nous ne nous battons pas pour inverser le rapport de force. Nous n’avons pas à nous sentir tenus par cet accord, ni d’ailleurs par l’arrêté royal du gouvernement fixant l’augmentation salariale à 1,1% maximum. C’est ridiculement peu, et c’est inacceptable. On n’en veut pas de leur aumône. On veut que les salaires permettent de vivre décemment.
C’est notre travail qui crée la richesse, et celle-ci ne cesse d’augmenter. Alors qu’ils ne viennent pas nous baratiner avec leur compétitivité à la noix !

Un beau ciel grève

Depuis février, les contrôleurs aériens de Skeyes, la société en charge du trafic aérien, sont entrés plusieurs fois en grève. Ils remettent en cause les abus de la direction. Par exemple, le règlement prévoit des coupures de 11h minimum entre deux services et deux jours de congé par semaine. Or, nombreux doivent prester jusqu’à 12 jours d’affilée ! Les chefs irresponsables surchargent tellement les travailleurs que ces derniers craignent pour la sécurité du trafic aérien. S’il y un jour un accident, c’est à eux qu’on fera porter le chapeau !
Les luttes chez Ryanair ont montré que les travailleurs du ciel sont capables de mener des luttes victorieuses contre leur patron. Les contrôleurs aériens ont bien raison de se défendre à leur tour !

Pas touche au salaire garanti !

La Stib essaie de faire des économies sur le dos des travailleurs malades. Les salariés bénéficient actuellement d’une garantie de salaire plein pendant les 6 premiers mois, puis de 75% du salaire pendant encore 6 mois. C’est déjà un recul car dans le passé la direction devait payer le salaire pendant 2 ans. Le nouveau plan prévoit de réduire à 3 mois la garantie de salaire plein. En plus, cela ne s’appliquerait que pour une seule période de 12 mois sur l’ensemble de la carrière !
Il n’est pas question d’accepter de négocier les acquis sociaux que nos anciens ont obtenu par la lutte !

L’hypocrisie de la direction

Chaque jour, des bus de la Stib sortent des dépôts avec des avaries.
La direction prétend qu’elle privilégie la qualité à la quantité mais, en réalité, elle impose des quotas aux brigadiers d’atelier. Pour que les bus roulent normalement, il faudrait faire toutes les réparations qui sont nécessaires. Dans les faits, seule l’avarie pour laquelle le bus est venu à l’atelier est réparée et il repart bien qu’il ait d’autres problèmes. Même s’il tombe en panne 5 minutes après être sorti, le quota est atteint. C’est le règne de l’absurdité bureaucratique.
Pour éviter ce type de problème, il faut plus de mécaniciens pour réparer toutes les pannes et c’est tout !

L’aéroport de Bruxelles est à l’arrêt

La grève générale du 13 février a été bien suivie à Brussels Airport, tant par les aiguilleurs du ciel que parmi les bagagistes et d’autres travailleurs, mettant le trafic aérien complètement à l’arrêt. Pourtant, tout avait été fait pour mettre la pression sur les travailleurs de l’aéroport, son président se fendant d’une déclaration sur ce qu’allait, d’après lui, coûter la grève. Les travailleurs ne se sont pas laissés impressionner et ils ont eu bien raison. Ce que montre une fois de plus cette grève, c’est que rien ne fonctionne sans les travailleurs et que les profits qui arrivent dans la poche des actionnaires se font uniquement sur notre dos, grâce à notre travail. Unis, nous sommes bien plus forts que toute leur morgue et tous leurs discours. Arrêtons de les laisser s’engraisser en nous usant à la tâche !

Moins d’emplois c’est plus de pression pour tous les travailleurs

Départs anticipés, gel des recrutements, BNP Paribas Fortis prévoit de se débarrasser de 2.500 employés sur les 13.000 que compte aujourd’hui l’entreprise, sur une période de trois ans. Soit un emploi sur six en moins. En plus de cela, les dirigeants de la banque exigent de ceux qui restent une heure de travail en plus par semaine, sans aucune augmentation de salaire. Et les syndicats chrétien et socialiste ont signé cet accord sans réserve ! Avec la soi-disant promesse qu’il n’y aurait pas de licenciements secs. Les travailleurs ont pourtant déjà vu leur charge de travail augmenter ces dernières années, et la pression au travail est importante. Des économies sur le dos des travailleurs, et qui servent à qui ? Le groupe BNP, ce sont 1.250.000.000 actions qui valent aujourd’hui plus de 40 euros chacune, et dont les propriétaires attendent un rendement à deux chiffres… pour pouvoir investir à nouveau. Stop ou encore ?

Grève chez Proximus

Suite à l’annonce faite par Proximus de son intention de supprimer près de 2000 emplois et réaliser 240 millions d’euros d’économies, les travailleurs de l’entreprise se sont mis en grève le mardi 15 janvier. 1 500 personnes se sont rassemblées devant le siège de l’entreprise à Bruxelles. Mais seule une grève de 24h avait été prévue. Les représentants syndicaux ont demandé́ au gouvernement « d’empêcher les licenciements. » C’est un leurre.
Aucun ministre ne lèvera le petit doigt pour empêcher un licenciement ! L’entreprise fait des bénéfices et verse de généreux dividendes à ses actionnaires.
Elle a largement de quoi maintenir l’emploi, mais seule une vraie mobilisation des travailleurs pourra l’y contraindre.

NLMK-Clabecq, le combat continue

Le 17 janvier, la direction de NLMK, les anciennes « Forges de Clabecq », annonçait la suppression de 290 postes sur son site de Clabecq au cours d’un conseil d’entreprise épique à la suite duquel les dirigeants se sont enfuis à pied de peur d’être pris en otages !
Outre le licenciement de la moitié du personnel, le plan prévoit aussi une polyvalence accrue, l’allongement de la journée de travail à 12 heures et le blocage des salaires pour ceux qui resteraient.
Le jour même, les travailleurs en colère se sont mis en grève et ont bloqué l’accès à l’usine. Et il y a de quoi être fâché au vu du milliard et demi d’euros de dividendes qui a été versé aux actionnaires l’an dernier ! Jusqu’au 18 février dernier, ils bloquaient aussi l’accès des camions au site NLMK de La Louvière. Des huissiers envoyés par la direction ont fait lever les piquets. Comme toujours, la justice a vite choisi son camp…
Les syndicats cherchent une solution négociée pour sortir du conflit. Mais la direction se moque bien de négocier et refuse de reculer sur l’essentiel : les licenciements et le blocage des salaires. Les ouvriers, qui l’ont bien compris, ont refusé de voter l’accord bancal entre les syndicats et la direction et de participer au référendum pour la reprise du travail.
Au fil des jours et des négociations secrètes, la direction n’a lâché que des miettes. Elle est revenue à la charge en organisant un nouveau vote, par correspondance cette fois. Elle accusait un « noyau dur » de bloquer les négociations. Cette accusation est complètement hypocrite de la part d’un patron qui ne veut ni plus ni moins que licencier la moitié du personnel et ramener l’autre moitié à un esclavage moderne. Les ouvriers les plus mobilisés ont eu bien raison de faire monter la pression et de vouloir rester unis.
Face au pourrissement de la situation par la direction et à l’inertie des syndicats, ces ouvriers ont commencé à organiser eux-mêmes des assemblées générales pour se mettre d’accord entre eux sur leurs revendications et reprendre le contrôle de leur propre mouvement !
C’est ce moment-là que le patron a choisi pour faire évacuer les piquets par la police et les huissiers. Oubliées les promesses, les référendums et la fausse démocratie : place à la politique du bâton.
Malgré l’indifférence des médias et l’absence de mobilisation syndicale autour de leur lutte, les ouvriers de Clabecq n’ont pas baissé les bras et qu’ils gagnent ou pas, leur combat est celui de tous les travailleurs.

Le retard s’accumule !

La Stib s’est lancée dans un grand projet pour réorganiser la majorité de ses lignes mais elle accumule déjà du retard pour aménager les arrêts de bus et terminus. Si la direction continue sur cette lancée, les sanitaires et les aubettes ne seront pas prêts pour septembre 2019. Il est scandaleux pour les clients d’attendre sous la pluie et pour les chauffeurs d’aller dans les cafés parce que les sanitaires ne sont pas construits aux terminus !

Grève du zèle des agents de douane

Le SPF Finance est en sous-effectif depuis des années. Le déficit est d’environ 2600 agents. En dix ans, 30% des emplois ont disparus. Il y a des réorganisations incessantes pour gérer la pénurie en personnel.
Dans le service des douanes en particulier, la charge de travail est en hausse constante et il y a une explosion des burn out, alors que le Brexit promet du travail supplémentaire. Les promesses de recrutement de Johan Van Overteldt de juin 2017 n’ont pas été tenues. En fait, les plans de personnel de 2016 et 2017 n’ont pas encore été exécutés.
Les agents des douanes ont décidé de marquer le coup mardi 11 décembre par une grève du zèle au garocentre de La Louvière et à l’aéroport de Charleroi. Ils ont ainsi signifié au nouveau ministre Alexander De Croo qu’ils en ont marre d’être menés en bateau.
Les agents des douanes exigent l’exécution immédiate du recrutement promis et planifié, le remplacement 1 pour 1 du personnel qui quitte le SPF Finance, la suppression de l’économie annuelle de 2% sur les crédits du personnel, le départ à la retraite anticipé puisque le métier est reconnu comme pénible, des moyens supplémentaires pour le Brexit.
Cette action isolée n’a évidemment pas été suffisante pour obtenir satisfaction, mais elle a déjà permis de mettre en avant les revendications. Il faudra sans doute passer de la grève du zèle à la grève tout court et pas seulement dans le service des douanes pour réduire le sous-effectif et la surcharge de travail qui mine la santé des travailleurs