De nombreuses voix réclament la levée des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins anti-Covid. Seule une telle mesure permettrait de produire rapidement et à moindres frais les doses nécessaires à la population mondiale. Sans surprise, les sociétés pharmaceutiques s’y opposent, en criant à la mise en péril du secteur. L’apparition rapide des vaccins ne doit pourtant rien au big pharma et à ses brevets. La recherche a été essentiellement financée avec de l’argent public. Les grandes sociétés se contentent d’en empocher les profits, sans avoir pris le moindre risque. Au plus grand plaisir de leurs actionnaires qui, une fois encore, se sucrent sur notre dos.
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AIP : des miettes et des promesses
Les partis au gouvernement ont trouvé un accord sur la question de l’AIP. Les laquais gouvernementaux ont bien écouté leurs maîtres. Sans surprise, leur « compromis » reprend trait pour trait les revendications patronales : pas plus de 0,4 % d’augmentation salariale et pas de modification du salaire minimum. Pour couronner l’injure, les entreprises qui ont fait de juteux profits pendant la crise, sont autorisées à verser une prime unique de 500€… sur base volontaire et sous forme de chèques consommation. On pourrait en rire si ce n’était pas aussi insultant.
Discipline policière
Après avoir refusé de cautionner les méthodes brutales pratiquées par ses collègues et couvertes par la hiérarchie, le commissaire Eric Claessens a fini par les dénoncer publiquement. Dans son témoignage, il évoque les pressions et le harcèlement dont il a été victime pendant plusieurs années pour la simple raison qu’il refusait d’obéir aux chefs qui lui ordonnaient de se taire. Pour avoir brisé le secret et révélé la brutalité, le racisme et les méthodes mafieuses des policiers, il risque aujourd’hui la révocation. Pour maintenir « l’ordre » dans cette société, la police réprime les pauvres et les travailleurs… et aussi les flics désobéissants.
Il faut des accords luttes interprofessionnelles
Les accords interprofessionnels ont toujours été des accords de dupes où les bureaucraties syndicales s’engageaient à empêcher les grèves en échange de cacahuètes. Après la Seconde Guerre mondiale, le patronat y a trouvé son compte en s’achetant la paix sociale alors que la classe ouvrière était combative. Pour les travailleurs, le seul avantage, en théorie, est de permettre que le poids des secteurs essentiels de l’économie bénéficie aussi aux autres.
Aujourd’hui, les AIP encombrent la bourgeoise. Elle se sent forte. Elle ne voit pas l’utilité de prendre une assurance contre des grèves puisqu’elle estime que la probabilité qu’elles se déclenchent est faible et sans danger. Alors, elle traîne des pieds ; elle trouve que ça ne vaut pas le coup de signer des AIP. Évidemment, ça ne fait pas les affaires des bureaucraties syndicales. Elles se sentent humiliées par le dédain du patronat qui n’a plus besoin de ses services. À force d’avoir baladé les travailleurs dans des manifestations sans lendemain, d’avoir fait reprendre le travail après chaque débrayage, d’avoir expliqué mille fois que les miettes lancées par les patrons étaient des grandes victoires, les directions syndicales ont découragé les travailleurs.
Pour cet AIP, le patronat a uniquement donné son accord pour une « enveloppe bien-être » qui ne lui coûtera pas un sou. Tu parles d’une victoire ! Sinon, il continue de refuser une augmentation des salaires supérieure à 0,4% et toute hausse du salaire minimum. Alors, les directions syndicales peuvent bien pleurer que ce n’est pas juste car les travailleurs se sont dépensés sans compter dans cette crise sanitaire. Mais depuis quand vit-on dans un monde juste ? Depuis quand les intérêts des travailleurs sont-ils défendus par autre chose que leurs luttes ? On n’a jamais rien obtenu parce que c’était juste ! On a eu que ce qu’on a pris et on l’a pris de force. Même les miettes on les a eues par la force. Ceux qui disent le contraire sont des menteurs, des enfumeurs.
Énième épisode de brutalité policière
Face au rassemblement de plusieurs milliers de jeunes au Bois de la Cambre ce 1er avril, la police n’a pas lésiné sur les moyens : huit autopompes, des cavaliers et la brigade canine. Les images montrent la brutalité de l’intervention policière. Le gouvernement profite de la crise pour renforcer la répression et, si elle s’est abattue cette fois-ci sur la tête de quelques jeunes, demain elle sera dirigée contre les travailleurs en lutte.
Violences sexuelles à l’université : la fin de l’omerta
Un collectif féministe a décidé de mettre fin à la loi du silence qui régnait à l’université catholique de Louvain sur les agressions sexuelles. Sur leur compte Instagram, les témoignages affluent sur les attouchements, harcèlements et viols, commis le plus souvent par des auteurs connus des victimes. Dans certains cas, ces violences émanent de membres du corps académique. L’université prétend ne rien pouvoir faire s’il n’y a pas de plainte à la police. Mais combien de jeunes filles auraient le courage de porter plainte là où, à l’université comme au palais de justice, les fonctions d’autorité continuent à être monopolisées par des hommes ?
Grande distribution : c’est au tour des patrons de passer à la caisse
La grève nationale du 29 mars a été particulièrement bien suivie dans la grande distribution. De quoi faire sortir Comeos, la fédération du commerce, de ses gonds. Selon elle, la grande distribution ne se porterait pas aussi bien qu’on le dit. La bonne blague. Le seul groupe Delhaize a fait 1,4 milliards d’euros de bénéfice et son patron a augmenté son salaire de 1,6 million d’euros l’an dernier. Les travailleurs ne se contenteront certainement pas d’une petite prime Covid de 500 euros après avoir pris tous les risques en première ligne, ni des miettes d’une norme salariale plafonnée à 0,4% pour les deux années à venir. C’est au tour des patrons de passer à la caisse !
Après la grève, préparons la suite !
La grève nationale du 29 mars dernier a été extrêmement bien suivie. Dans les transports en commun, la Stib, De Lijn et les TEC étaient quasiment à l’arrêt. A la SNCB, seule une partie des trains circulait. La grande distribution, les services et l’industrie étaient quasi-complètement fermés.
Ce n’était pas évident de s’en rendre compte car la grève n’a pas été très visible : sous prétexte de Covid, les piquets étaient limités à quatre personnes et il n’y a eu ni rassemblements ni manifestations. Il est regrettable que les syndicats aient été dans ce sens, appelant les travailleurs à rester chez eux plutôt qu’à se retrouver aux piquets, pour discuter des revendications, des actions et renforcer la solidarité entre travailleurs.
Malgré tout, la réussite de la grève montre que les travailleurs sont nombreux à être fâchés, contre le patronat et contre le gouvernement. Ceux-ci avaient pourtant tout fait pour démobiliser, accusant les grévistes de mettre en danger la future reprise économique. Une reprise bien théorique et qui, si on les laisse faire, ne profitera de toute façon qu’aux plus riches.
Alors, oui, les travailleurs ont raison d’être en colère car le refus patronal d’augmenter les salaires de plus que 0,4 misérables pourcents prend une dimension particulière en ces temps de pandémie.
La « loi de compétitivité » derrière laquelle le patronat et le gouvernement se retranchent pour refuser les augmentations date de 1996 et elle a été durcie en 2017. Elle prétend interdire les augmentations de salaires supérieures à la moyenne des pays voisins. C’est ainsi que les travailleurs de France, de Belgique ou d’Allemagne se voient opposer le même argument : impossible de vous augmenter car vous êtes déjà plus chers que vos camarades. Cela va évidemment toujours dans le même sens, celui de bloquer les salaires en mettant en concurrence les travailleurs des différents pays.
C’est une loi absolument injuste, comme toutes les lois de ce régime de pseudo-démocratie bourgeoise. Il n’y a aucune règle qui limite les profits des patrons ou qui les empêche de se verser des dividendes pharaoniques ! Mais comme toutes les lois que font les politiciens au service des bourgeois, elle peut être défaite pour peu qu’ils trouvent face à eux une mobilisation de l’ensemble des travailleurs.
Cette fois-ci, le mécontentement des travailleurs n’est pas seulement dirigé contre l’avarice patronale, mais aussi contre la manière dont le gouvernement a géré la pandémie.
Il est évident que le poids des mesures ne pèse pas de la même manière sur toutes les épaules. Les travailleurs ont plus souvent été confinés dans un petit appartement que dans une villa quatre façades avec jardin ! Les entreprises de la grande distribution ont continué à fonctionner et engranger des profits tandis que leurs salariés n’avaient même pas de mesures de protection adéquates. Bien des travailleurs se retrouvés au chômage économique avec un salaire amputé, voire pas de salaire du tout pour ceux qui devaient se débrouiller au noir. Les patrons, eux, ont reçu des aides financières et vont bientôt être arrosés par les milliards d’euros du plan européen de relance, plan que les travailleurs paient de leurs impôts !
Depuis lors, les différentes branches patronales, de l’industrie et du commerce, font des pieds et des mains pour rouvrir, se moquant bien de ce qui arrivera à ceux qui attraperont le virus dans leurs magasins. Mais dans la presse, ce sont eux qu’on plaint et ce sont eux qui ont un relais au gouvernement, en particulier via le MR.
L’hypocrisie a été à son sommet ce mois-ci, lorsque le gouvernement a annulé la possibilité de se réunir en extérieur à plus de quatre personnes, tandis qu’il restait possible de s’entasser dans les transports en commun. Le nombre de voyageurs dans les trains est limité pour aller à la mer, mais pas pour venir travailler !
« L’équipe des onze millions » ce sont des mots, la réalité c’est que même la gestion de la pandémie est imprégnée par la lutte des classes.
Tout le monde en a assez des restrictions, mais la solution n’est pas dans les mesures individualistes : rouvrir restaurants et commerces, se réunir pour faire la fête au bois, quitte à relancer l’épidémie. La classe ouvrière n’a jamais progressé de cette manière mais à travers des actions collectives et solidaires. C’est la différence entre les bourgeois et les prolétaires, les premiers prônent l’individu et se moquent des dégâts sociaux, sanitaires ou écologiques causés par leurs profits tandis que les travailleurs savent qu’ils ne peuvent s’en sortir que tous ensemble.
La réussite de la grève doit nous encourager à renforcer la mobilisation. Patronat et gouvernement attendent de voir la suite pour serrer la vis ou céder du terrain. La balle est dans le camp des travailleurs.
Grève du 29 mars : seule la lutte paie
Devant l’intransigeance des patrons, qui refusent de lâcher plus que 0,4 % d’augmentation salariale après avoir empoché les millions d’euros d’aide de l’État, les directions syndicales se sont résolues à appeler les travailleurs à la grève ce lundi 29 mars. En cette période de crise, patrons et actionnaires sont plus obstinés que jamais à ne rien rogner sur leurs bénéfices et, pour les maintenir, mènent une véritable guerre aux travailleurs. Si nous voulons améliorer nos salaires et, plus généralement, nos conditions de travail, il est nécessaire que nous les fassions trembler en leur montrant que, tous unis, notre force est mille fois plus grande que la leur. Ce n’est que quand ils craignent de tout perdre qu’ils se montrent généreux. Cette journée de grève, même si elle est largement insuffisante, est une occasion de nous préparer à cette lutte.
Propriété privée contre nécessité publique
Alors que la pandémie se poursuit et que l’on se trouve au seuil d’une troisième vague, les vaccins continuent à faire défaut. Bien qu’ils aient été produits grâce aux efforts de techniciens et de chercheurs inspirés par les précédentes découvertes scientifiques et payés en bonne partie grâce aux subsides publiques, les vaccins sont la propriété exclusive de quelques entreprises. Celles-ci gardent jalousement « leur » recette secrète et fixent librement les prix en organisant la production comme bon leur semble afin de pouvoir en tirer le maximum de profits. Nous voilà confrontés aujourd’hui au résultat de cette appropriation scandaleuse.