La multinationale LafargeHolcim, basée en Suisse, est le leader mondial du béton et du ciment. Après des ONG locales, le journal Le Monde du 23 mars la met en cause pour le travail des enfants, employés en Ouganda par les fournisseurs de ce groupe pour extraire une roche utilisée pour ses ciments : la pouzzolane. Ces enfants mineurs, employés dès 11 ans pour moins de deux euros par jour, travaillent sans protection, parfois pieds nus, leurs poumons brulés par la poussière de roche, et se droguent pour tenir.
C’est à ce prix que LafargeHolcim fait encore 4,3 milliards d’euros de profits en 2015, malgré la baisse mondiale des constructions et verse près de 4 % de dividendes à ses actionnaires.
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Un Elephant ça trompe énormément
Les aciéries électriques ESB de Seraing ont été reprises en 2014 par la société Green Elephant. Mais la combine orchestrée par l’ancien actionnaire GMH devient trop flagrante. Le repreneur avait annoncé qu’il investirait 110 millions dont 100 millions d’argent public ! La pilule n’est pas passée, les salaires ne sont plus payés, l’argent du plan social a disparu. Du coup, lundi soir, les travailleurs ont retourné la voiture d’un membre de la direction et envoyé une pelleteuse dans les bureaux. Les patrons se comportent en voyous et s’imaginent que les travailleurs ne vont pas se mettre en colère. Eh bien, ils ont tort !
PSA : licencieur, un métier « bien »
En 2015, le groupe Peugeot a doublé les rémunérations de Carlos Tavares, président de son directoire. De 2,7 millions d’euros en 2014, la paie de ce monsieur est passée à 5,2. Ne parlons pas de la voiture de fonction, de la mutuelle et autres menus avantages : ce serait mesquin.
Le conseil d’administration a donné les raisons de ce doublement de revenus : en 2015, le groupe a réalisé 1,2 milliard de profits, et a dégagé une cagnotte de 5 milliards. Il omet de dire que pour réaliser cette performance, le groupe a supprimé 8 000 emplois.
Ce que les administrateurs et les actionnaires récompensent, ce sont les profits engrangés grâce à l’exploitation renforcée des travailleurs des usines qu’ils dirigent.
Travailleurs de Goodyear : une condamnation scandaleuse !
Vingt-quatre mois de prison dont neuf mois de prison ferme et cinq ans de mise à l’épreuve ! C’est la condamnation qui a été prononcée, en première instance, par le tribunal correctionnel d’Amiens à l’encontre de huit anciens salariés et militants de Goodyear.
La justice leur reproche d’avoir retenu deux cadres de l’entreprise pendant trente heures dans une salle de réunion dans le cadre d’une lutte contre la fermeture de leur usine.
Mais s’il y avait une justice, ce sont les tribunaux qui auraient dû « retenir » les dirigeants de cette multinationale et empêcher que la rapacité du groupe fasse 1143 chômeurs de plus.
Au lieu de cela, les ouvriers de Goodyear se sont battus avec les seuls moyens à leur disposition, leur force collective et leur capacité de révolte. Et aujourd’hui, ce sont huit d’entre eux que la justice voudrait envoyer derrière les barreaux. C’est bien la preuve que les lois et la justice ne sont pas faites pour les ouvriers !
Du plomb en or ?
Les actionnaires de BNP-Paribas-Fortis ont octroyé à la maison-mère BNP un dividende total de 3,25 milliards d’euros en 2015. C’est à peu de chose près le prix auquel l’Etat lui avait vendu sa participation en 2009, au moment de la crise de Fortis. La banque était à l’époque réputée ne plus valoir un clou. Mais c’était apparemment un clou en or vu ce qu’elle rapporte aujourd’hui ! Le mystère de la transformation du plomb en or n’est pas bien épais : en 2011, les salariés ont accepté de réduire leur salaire en échange d’une garantie d’emploi jusqu’en 2016. Cela n’a pas empêché les effectifs de fondre, de 19 000 salariés en 2009 à moins de 15 000 en 2015. Dans le même temps, la banque a fermé 150 agences et elle annonce plus de 1000 nouvelles suppressions de postes pour les trois prochaines années. Ce n’est pas le plomb que les capitalistes transforment en or, mais la misère humaine.
Baxter : encore des prétextes pour licencier.
Baxter qui emploie 1600 travailleurs à Lessines veut licencier 67 personnes dont des intérimaires, sous prétexte que la production de certains PVC polluants serait dorénavant interdite. Tous les pretextes sont bons pour les patrons. La direction annonce, comme souvent, que le chiffre de 67 pertes d’emplois serait le pire des cas. Il est donc à prévoir, qu’elle revoie ses ambitions à la baisse et, avec l’air de faire une concession, licencie uniquement les intérimaires. Comme si cela changeait quoi que ce soit. Comme si suspendre les contrats des intérimaires ce n’était pas aussi licencier des travailleurs !
Proximus veut se débarrasser des travailleurs âgés
La direction de Proximus voudrait se débarrasser des travailleurs de plus de 58 ans, bien loin des 67 voulus dans la réforme des pensions. Or Proximus est une compagnie dont l’état est actionnaire principal, le gouvernement trahit donc là le fond de sa pensée sur l’augmentation de l’âge de la retraite : ce n’est pas un moyen de faire travailler les gens plus longtemps, mais de réduire le montant des retraites. Clairement, aucun patron, y compris dans les entreprises publiques, ne veut garder les travailleurs âgés et tous veulent les remplacer par des jeunes moins chers. Alors, la pension à 67 ans ? En allongeant la durée de la cotisation, cela fait que les travailleurs n’auront jamais une carrière complète. Tout bénéfice pour les patrons qui payent ainsi de moins en moins de cotisations sociales, qui servent, entre autres, à financer… les pensions. Alors évidemment, à Proximus, il y avait un peu d’embarras devant cette annonce. Elle serait « prématurée ». On ne voit pas ce que cela change !
Grève contre la violence et la misère
Les travailleurs des antennes du CPAS de Charleroi ont fait grève le 28 octobre suite à l’agression de l’un d’eux par un bénéficiaire de l’aide sociale. Le nombre de demandeurs a tellement augmenté que les travailleurs des CPAS sont complètement débordés. En plus, avec le manque de moyens, les règles toujours plus contraignantes et la paperasserie sans fin, la tension monte. Les CPAS gèrent la misère, ce qui met les travailleurs des centres dans une situation complètement schizophrénique : face à la misère, il ne peuvent pas réellement venir en aide à ceux qui sont dans la détresse. Pire, l’octroi des aides est de plus en plus accompagné de contrôles, de sanctions et de surveillances. Les grévistes ont exprimé leur ras-le-bol de cette situation. En réalité, ce qu’il faut exiger c’est une augmentation d’urgence des budgets des CPAS.
Il y a déjà des attaques contre les grévistes !
Les centres de tri de la poste ont fait grève contre un plan qui vise à assimiler les samedis aux jours de la semaine. Le 26 octobre, la direction de BPost a fait lever par la justice les piquets de grévistes à Charleroi, Liège et Bruxelles. Auparavant, elle avait déjà embauché 43 intérimaires pour remplacer des grévistes au centre de tri de Charleroi. Preuve s’il en est que cette justice est aux ordres des patrons, privés comme publics. Du coup, les centres de distribution de Liège et Charleroi sont partis en grève eux aussi à partir du mardi 27. Le jeudi 29, alors que des grévistes étaient rassemblés place de la Monnaie, en commission paritaire, le plan était approuvé par la CGSLB et la CGSP. L’argumentation du syndicat socialiste était que l’assimilation du samedi à un jour de semaine serait une marque de solidarité avec ceux qui ne travaillent pas le samedi ! Or, refuser le nivellement par le bas des conditions de travail devrait être un principe élémentaire pour les directions syndicales ! D’autre part, la direction de la CGSP s’est dite rassurée que la direction garantisse l’emploi ! Combien de fois les directions syndicales ont-elles fait passer l’inacceptable auprès des travailleurs pour soi-disant « sauver l’emploi » ? Bref, il faudrait le défendre ce droit de grève, plutôt que le négocier, et arrêter de reculer comme le fait la CGSP.
Allons bon, le front commun fait profil bas !
Il y a de quoi être en colère ! Alors que les médias et les politiciens vomissent leur haine des grévistes, voilà que les trois directions syndicales décident de négocier le droit de grève ! Mais enfin, qu’on les envoie à la gare ces andouilles ! Les travailleurs doivent être fiers de faire grève, de réussir un mouvement le plus large possible ! Les directions syndicales choisissent la défensive au lieu de l’attaque. Ils trouvent que négocier est la meilleure tactique afin d’éviter que le gouvernement ne légifère. Ces négociations ne feront reculer en rien le gouvernement, ni la justice. Elles sont juste un aveu du manque de détermination des syndicats face aux patrons et au gouvernement, et un message démobilisateur envoyé aux travailleurs.