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Une démonstration de force des cheminots

Suite à un accident à un passage à niveau en France, les conducteurs et les contrôleurs ont refusé de prendre leur service. Le mouvement s’est répandu comme une traînée de poudre à l’échelle du pays. Chaque cheminot pouvait s’identifier au conducteur, rescapé miraculeux et obligé de surmonter à lui seul les défaillances de la SNCF en matière de sécurité. Ils vivent tous au quotidien les suppressions d’effectifs, la recherche effrénée de la productivité au mépris de la santé et de la sécurité.

Des profits toxiques

Depuis 2012, la dotation pour l’Afsca a diminué de 20% et ses effectifs ont été réduits. En conséquence, il y a eu une diminution des contrôles de 11% entre 2016 et 2018.
L’agence a été créée après la crise de la dioxine en 1999. Depuis, les scandales alimentaires se sont multipliés : lasagnes au cheval, œufs contaminés au Fipronil jusqu’à l’affaire de Veviba en 2018, une entreprise représentant 30% du marché belge de la viande, qui ajoutait des déchets toxiques à ses produits.
Tous ces scandales ont toujours la même origine : la course au profit. Ainsi, les capitalistes peuvent incorporer sans scrupules des substances toxiques à la nourriture pour augmenter la productivité. Peu leur importe la santé des populations, ce qui compte pour eux, c’est le gain.

Drogués aux profits

Le 24 octobre dernier, de nombreux services hospitaliers et de soins à domicile étaient en grève parce que les patrons du secteur refusent de mettre en œuvre un accord social signé… le 25 octobre 2017 !
Les conditions de travail dans le secteur médical ne cessent de se dégrader : aux salaires de misère s’ajoutent les horaires interminables et le matériel défectueux. Cette situation engendre de risques toujours plus importants pour la santé des patients. Mais pour les patrons, seuls importent les profits ; les bouts de papier que sont les accords ils s’en moquent. Au ronron des négociations, les travailleurs ont opposé la grève et ils ont eu mille fois raison !

Pendant que les migrants meurent,
les bourgeois s’enrichissent…

Le 24 octobre dernier, les corps de 39 migrants morts ont été retrouvés dans un camion frigorifique en Angleterre. Il semblerait qu’il s’agit de familles originaires de Chine ou du Vietnam qui auraient payé des dizaines de milliers d’euros à des passeurs pour rejoindre le Royaume Uni mais qui ont fini morts de froid ou asphyxiés. L’ensemble de la classe politique anglaise a exprimé ses condoléances et condamné les passeurs et les trafiquants d’êtres humains.
Ces passeurs sont certainement des criminels mais la compassion des politiciens à l’égard des victimes est hypocrite car si les familles pauvres d’Asie, d’Afrique ou du Moyen Orient en sont réduites à devoir se cacher dans des camions pour passer les frontières, c’est bien parce que ces mêmes politiciens ont mis en place des barrières quasiment infranchissables pour empêcher les migrations. Ce sont eux qui donnent les ordres pour que les migrants interceptés par la police soient renvoyés dans leur pays d’origine manu militari, y compris quand c’est un retour certain vers la guerre, la misère ou la mort.
Ces 39 migrants morts s’ajoutent à tous ceux qui se noient régulièrement dans la Manche, aux dizaines de milliers qui disparaissent chaque année en tentant de traverser la mer méditerranée, sans compter ceux dont on n’entend jamais parler. Ils viennent d’Irak ou de Syrie, en guerre depuis l’invasion par les USA et leurs alliés européens. Ils fuient l’Afghanistan des Talibans, qui ont été financés par les USA pour contrer l’influence russe dans la région. D’autres viennent d’Éthiopie ou de Somalie, des pays en proie à la sécheresse et surtout à des guerres civiles permanentes menées par des chefs de guerre financés et armés en sous-main par des groupes d’intérêts le plus souvent européens ou américains.
Les gouvernements des grandes puissances, en concurrence pour le contrôle des régions stratégiques, en particulier pétrolières, sont la cause de ces migrations du désespoir, mais elles laissent les populations pauvres en supporter les conséquences.
Toute l’Europe est devenue une forteresse au pied de laquelle elles viennent s’échouer, souvent reléguées dans des camps infâmes, sur l’île grecque de Lesbos ou alors en Turquie, payée par l’Europe pour la débarrasser de ces « indésirables ».
En Australie, les migrants sont parqués sur une île au large du continent dans des conditions inhumaines. Aux USA, Trump fait construire son mur pour soi-disant protéger la population américaine contre les « trafiquants de drogue mexicains ». Or, ceux qui fuient le Mexique et les autres pays d’Amérique latine sont le plus souvent des familles pauvres qui espèrent échapper à des régimes corrompus et trouver un emploi stable et un revenu dans l’économie la plus puissante du monde. Et si les pays d’Amérique latine sont pauvres, ce n’est pas à cause de la fatalité, mais de la domination écrasante des trusts américains.
La richesse des multimilliardaires des pays riches s’est construite sur la misère des peuples : ces gens-là ont besoin que les travailleurs soient pauvres, précaires ou déracinés, pour leur imposer leurs conditions de salaire et de travail et en tirer le plus de profit possible.
S’il y a du chômage, c’est parce que les grandes entreprises licencient pour faire baisser leur coûts. Si les salaires sont trop bas pour vivre, c’est parce que le patronat refuse de les augmenter pour maintenir ses profits. S’il n’y plus d’agent pour la sécurité sociale ou les services publics, c’est parce que les grandes fortunes ne paient pas leur quotepart d’impôts. S’il y a de l’insécurité, c’est parce que ce système crée toujours plus de pauvreté et la précarité.
Or les plus grands voleurs, ce sont encore et toujours les grands bourgeois. Que des familles entières vivent dans la précarité et l’angoisse toute leur vie leur importe peu et ils se moquent bien que des pauvres migrants meurent en essayant de rejoindre un eldorado illusoire. Pire encore, des politiciens comme Trump, Salvini ou, le petit Francken, cherchent ouvertement à monter les travailleurs les uns contre les autres, sur base de leur nationalité ou de leur religion.
La réponse à cette politique n’est certainement pas de dresser des murs, mais au contraire d’unir les luttes des travailleurs de toutes origines. Les patrons se moquent bien de la nationalité de ceux qu’ils exploitent et ils profitent de la faiblesse des uns pour exploiter plus les autres. Il est nécessaire que les travailleurs s’unissent pour lutter ensemble contre leur ennemi commun, le capitalisme.

Chili : explosion de colère

Une augmentation du prix du ticket de métro de Santiago a provoqué une révolte populaire dans tout le pays. L’ordre du président Piñera de déployer des soldats dans les rues a réveillé le cauchemar de la dictature militaire mais au lieu de décourager les manifestants, cela en a encouragé des milliers d’autres à descendre dans les rues de Santiago, faisant retentir des concerts de casseroles, aux cris de « Dehors, les militaires ! ». Le gouvernement a reculé. Il a annoncé, le 23 octobre, des mesures en faveur des plus pauvres, dont l’augmentation de 20 % du minimum retraite et le gel des tarifs de l’électricité. Mais cela ne suffira sans doute pas à satisfaire la population.

L’État de droit des magouilleurs…

Reynders, le ministre de tous les gouvernements depuis des années, finit sa carrière en Belgique et s’est trouvé une planque à l’Europe. Or, un agent de la Sûreté a révélé toutes les magouilles auxquelles il a été mêlé pendant ces années : fraudes lors du déménagement de la Police Fédérale, vente d’œuvres d’art à des prix surcotés, pots-de-vin pour la construction de l’ambassade belge à Kinshasa, corruption par des marchands d’armes. La liste est longue.
Surprise ? Après deux semaines d’enquête seulement, la Justice a décidé prestement de refermer le dossier. Il faut dire que Reynders entre bientôt en fonction comme commissaire européen… en charge de la Justice !

Les patrons doivent payer

Encore une fois, le déficit de la Sécurité sociale revient sur la table, et encore une fois le patronat veut le faire payer par les travailleurs.
Le débat a été relancé suite à la parution des dernières prévisions qui évaluent le « trou » à 3 milliards pour 2019 et jusqu’à six milliards dans les cinq années suivantes. On est loin des cris de victoire de Charles Michel qui prétendait avoir vaincu le dragon de l’endettement à force de sacrifices imposés aux travailleurs ! Les allocations ont été réduites, l’âge de la pension a été reporté à 67 ans et les salaires rabotés par les sauts d’index. Mais le déficit est toujours là…
Lors de la réunion entre la Ministre des affaires sociales, Maggie de Block, les patrons et les syndicats, ces derniers ont pointé du doigt, comme cause du déficit, les cadeaux fiscaux aux entreprises comme les flexi-jobs, les emplois étudiants ou le tax-shift qui ont réduit la contribution patronale au budget de la sécurité sociale. Évidemment, les patrons nient et la ministre temporise.
Mais si l’on replace ce chiffre dans son contexte, il prend une toute autre signification. La dette publique belge est de 460 milliards d’euros, dont 96% sont dus à des institutions financières belges ou internationales. Donc, premièrement le déficit de la sécu est une goutte d’eau et deuxièmement, la dette profite au patronat. Chaque année, le remboursement de cette dette lui rapporte 40 milliards d’euros, dont 10 milliards rien qu’en intérêts. Chaque travailleur rembourse donc avec ses impôts environ 7 000 euros par an.
Le montant du déficit de la Sécurité sociale n’est rien non plus quand on le compare à d’autres dépenses : le sauvetage des banques lors de la crise financière de 2008 a coûté 30 milliards. La fraude fiscale à grande échelle coûte 25 milliards par an. Pourtant, le nombre de fonctionnaires chargés de pourchasser les fraudeurs a été diminué par deux sous le gouvernement actuel. Les folies et les magouilles du système financier creusent dix fois plus le trou que les pensions, le chômage et les soins de santé de tous les travailleurs de Belgique !
Donc, non, le problème, ce n’est pas les pensions.
Le patronat refuse de parler de nouveaux impôts sous prétexte qu’il en paierait déjà plus qu’assez. C’est en tout cas ce qu’ils ont rappelé lors de cette réunion.
Or, le taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés a été divisé quasiment par deux depuis les années 1980. Il était de 48% à l’époque et il est maintenant officiellement de 25%. Les grosses entreprises, elles, s’arrangent même, grâce à des montages financiers complexes, pour ne payer que 3% de taxes. Chaque année, 250 milliards d’euros filent vers les paradis fiscaux, aux îles Caïmans ou autres Bermudes.
Donc, non, les patrons ne paient pas leur quote-part des dépenses publiques !
En réponse aux syndicats, les organisations patronales ont proposé un nouveau « pacte social » étalé sur 75 ans qui empêcherait la croissance des dépenses liées au vieillissement et réduirait les charges sur les entreprises. Non content de creuser le déficit public, le patronat voudrait encore une fois le faire payer par les travailleurs en reportant l’âge de la pension.
Que cela soit du pipeau, les patrons s’en moquent car de toute façon les gouvernements, de gauche comme de droite, répètent comme des perroquets que le travail coûte trop cher et que les travailleurs doivent se serrer la ceinture.
Mais en réalité, ce n’est pas le travail qui coûte trop cher. D’où vient l’argent qui sert à payer les salaires, les charges sociales et les pensions ? Exclusivement du travail ! Le bénéfice des capitalistes est lui aussi le produit de notre travail. C’est pour cela que nous, les communistes, nous disons que les capitalistes sont des parasites : ils ne créent rien mais ils profitent du fait que les entreprises leur appartiennent pour imposer leurs conditions à des travailleurs qui n’ont pas d’autre moyen de survivre que de se louer pour un salaire.
S’il n’y a pas assez d’argent pour les pensions, les hôpitaux ou les écoles, si les salaires sont trop bas, s’il n’y pas assez de personnel dans les entreprises, c’est exclusivement dû à l’appétit de profit des patrons qui en veulent toujours plus.
Nous savons tous que les gouvernements sont à leur service. Les seuls qui peuvent s’y opposer, ce sont les travailleurs eux-mêmes : ils sont les plus nombreux et ils sont au centre de toute l’économie. Ce qui leur manque, c’est un parti qui organise cette force et mène les luttes nécessaires pour faire payer le patronat.

L’empêchement de Trump : du cinéma de politiciens

Le Parti démocrate des États-Unis s’est lancé dans une procédure de destitution à l’égard de Trump. Il l’accuse de trahison pour avoir demandé des renseignements à l’État ukrainien sur le fils de son rival Biden en échange de menus services. Cette procédure n’a aucune chance d’aboutir. Il s’agit juste d’une manœuvre des Démocrates dans la campagne électorale pour la présidentielle de 2020.
Les Républicains à la sauce Trump ou autre comme les Démocrates se battent pour accéder au pouvoir afin de servir au mieux les intérêts des trusts américains. Une guéguerre qui ne concerne en rien les travailleurs.