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Delhaize : une fusion avec Ahold préparée par la restructuration

Après l’acceptation de la suppression de 1800 emplois, des restrictions salariales et de la flexibilité accrue, les dividendes des actionnaires ont été augmentés. Qui l’eut cru ! Mais au-delà, cette restructuration a préparé le terrain pour une alliance avec le groupe Ahold, bien connu pour ses salaires extrêmement bas et sa flexibilité à outrance. C’est ce même groupe de distribution néerlandais que la direction de Delhaize avait présenté au début comme le concurrent ennemi qui menaçait le marché belge et obligeait à faire des sacrifices ! Les sacrifices sont faits, et l’épouvantail et devenu un allié. Ceux qui ont promis la stabilité et la sérénité en échange des concessions ont trompé les travailleurs. La meilleure réponse à l’incertitude actuelle est la mobilisation pour empêcher la direction de Delhaize d’imposer un recul plus important.

NV-A : changement de signe pas de politique

Le parti de Bart de Wever, en passant du V de la victoire à la main ouverte, cherche clairement à se donner une image de progrès social. Mais une apparence seulement, car « les mains qui poussent ensemble pour faire avancer », cela veut dire en réalité que les travailleurs doivent se retrousser les manches pour augmenter la productivité et les bénéfices. Ce n’est pas une main tendue, c’est une main levée en signe de stop, car les nationalistes flamands veulent arrêter les travailleurs immigrés. C’est aussi un signe de danger, car cette extrême-droite veut présenter les syndicats comme une nuisance à éliminer. L’idéologie de la NV-A est un poison pour la classe ouvrière de tout le pays, qui doit le combattre sans relâche.

FEB tout en mensonge et en hypocrisie

Pieter Timmermans, le patron de la Fédération des Entreprises de Belgique, demande l’arrêt des grèves parce que ça nuit à l’économie et donc aux travailleurs. Sans blague ! Les patrons comptent embaucher et augmenter les salaires en prenant sur les profits ?  Voilà pourtant qui serait utile aux travailleurs !
Le représentant des patrons regrette que les syndicats attaquent la loi sur le saut d’index en justice au détriment de la concertation sociale. Comme si le gouvernement et le patronat avaient jamais concédé quoi que ce soit de tangible aux travailleurs suite à une concertation ou un procès… Ce ne sont pas des « arguments » qui peuvent convaincre les patrons, mais la force de la mobilisation et des grèves.
Selon Timmermans, « la population en a marre de la grève ». Cela n’engage évidemment que lui ! Il voudrait faire croire que la majorité de la population, qui doit travailler pour vivre, aurait les mêmes intérêts que la minorité patronale qui vit du travail des autres. Mais non, quand les uns travaillent, les autres s’enrichissent.

Le travail est de plus en plus précaire

En 2014, 7,5% des travailleurs en Belgique ont vu leur contrat à durée déterminée arriver à échéance. La proportion de travailleurs sous contrat temporaire est passé en un an d’un peu moins de 9% à près de 12%. Depuis l’introduction du statut unique et la suppression de la période d’essai en 2014, les patrons ont de plus en plus engagé à durée déterminée. La précarité touche particulièrement les femmes et les travailleurs de moins de 25 ans dans des secteurs comme l’Horeca ou la distribution. Pour augmenter leur profits, les patrons veulent des travailleurs exploitables et jetables à merci.

Qui l’aurait cru, les riches ont des sous !

D’après la Cour des comptes, qui n’est pas vraiment une assemblée de révolutionnaires communistes, l’impôt sur la fortune pourrait rapporter jusqu’à 2,3 milliards d’euros en un an !
Certes, cela ne changerait pas la face du monde, ni de cette société capitaliste. Mais cela permettrait au moins de faire baisser la charge de travail dans les services publics en embauchant du personnel et du coup, d’améliorer les services à la population. Mais bon, ce n’est pas vraiment dans les intentions des petits copains des patrons, N-VA et Cie.

Saut d’index = baisse de salaire

Sans surprise, la majorité gouvernementale a voté à la chambre le saut d’index demandé par le patronat et ses petits amis Reynders et De Wever. L’opposition a voté contre, ce qui est notablement hypocrite puisque les gouvernements à participation socialiste ont approuvé par le passé toutes les manipulations du « panier de la ménagère », c’est-à-dire la liste des produits de consommation qui déterminent l’inflation. En excluant le tabac, l’alcool et les carburants et en substituant des produits blancs aux produits de marque, les gouvernements ont artificiellement vidé l’index de son contenu. Le saut d’index va un pas plus loin puisque si l’inflation augmente demain ou l’année prochaine, les salaires resteront bloqués et le pouvoir d’achat des travailleurs sera réduit d’autant. Et, au vu des derniers indicateurs économiques, c’est bien le scénario qui se profile.
Ce saut d’index n’a évidemment pas pour but de créer de l’emploi. Si le gouvernement défendait l’emploi, il commencerait par interdire les licenciements dans les grandes entreprises qui font des bénéfices comme Delhaize. Non, le saut d’index ne sert qu’à prendre de l’argent dans les poches des travailleurs pour le donner aux patrons. En refusant de considérer un saut d’index sur les loyers, les prix de l’énergie et les polices d’assurances, le gouvernement montre bien qu’il est du côté des riches contre les pauvres.
C’est sûr que ceux qui ont des salaires à 5 chiffres sont au-delà de ces petits tracas d’indexation ! La droite, des notables avec des gros salaires, a voté comme un seul homme les mesures réclamées par le patronat et préparées par un gouvernement à ses ordres.

Travailleurs immigrés criminalisés

Le jeudi 2 avril, Oumar Dansokho, un Guinéen de 25 ans, s’est immolé par le feu dans les toilettes de l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile. Le même jour, Benamar Lamri, un Marocain de 42 ans, a été retrouvé pendu au centre fermé de Merksplas. Chaque année, des immigrés privés de droit de séjour se suicident ou meurent d’overdose dans les centres fermés. C’est le résultat d’une politique qui s’en prend aux travailleurs les plus exploités, ceux qui fuient la misère et la guerre, et que l’État prive de papiers pour le plus grand bonheur des patrons du bâtiment ou de l’Horeca.

De plus en plus de pauvres

Plus d’un belge sur 7, c’est-à-dire plus d’un million et demi de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, fixé à un peu plus de 1000 euros par mois pour quelqu’un vivant seul. Et 5 pour cent de la population, soit plus d’un demi million de personnes, ne peuvent payer ni factures, ni loyer. À Bruxelles, plus de 2600 sans-abri se réfugient notamment dans les gares et les stations de métro. Les mesures de lutte contre la pauvreté prises par le gouvernement Di Rupo n’ont pas eu d’effet notable; par contre, ses réformes en matière de chômage vont augmenter fortement la pauvreté.

Rassemblement syndical du 11 mars

Dix mille militants se sont rassemblés le 11 mars place de la Monnaie. Cela montre que les délégués et les affiliés du rang ont répondu présent à l’appel, même si l’action n’était pas couverte par un arrêt de travail officiel. Les travailleurs des TEC en particulier ont fortement perturbé par leur mobilisation le réseau des transports en communs wallons.
La CGSP, plus en pointe, appelle à une grève générale le 22 avril. Quelle que soit la volonté réelle des syndicats de mener le combat jusqu’au bout, il est im-portant de participer aux actions programmées pour en faire des succès de masse.

Le gouvernement sabote la Sécurité sociale

Le ministre fédéral du Budget fait mine de s’étonner que le déficit de la sécurité sociale soit aggravé de près de 800 millions d’euros supplémentaires par rapport à ceux déjà prévus. Mais comment s’étonner de ces “dérapages” récurrents, alors que les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, n’ont fait que baisser les cotisations patronales au nom de la compétitivité, sous prétexte de créer de l’emploi, creusant ainsi toujours plus profondément le trou de la sécurité sociale. Et le nouveau gouvernement ne va pas inverser la tendance mais au contraire la renforcer puisque son ambition est de baisser le taux des cotisations patronales de 33% à 25%. Et bien sûr, pour tous ces politiciens au service de la bourgeoisie la solution est de faire payer les travailleurs en diminuant notamment les allocations de chômage et les pensions.