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Laissés pour morts

Le gouvernement a laissé mourir plus de 4000 personnes âgées résidant en maisons de repos. Pour éviter de donner l’image de services hospitaliers débordés par la crise comme ce fut le cas en Italie, il a empêché l’admission dans les hôpitaux des personnes âgées malades qu’il a considérés à l’avance comme condamnées. Les homes ont vécu des hécatombes, ne recevant aucun soutien du gouvernement. Parfois, c’est plus de 30% des résidents qui sont morts comme à l’hospice d’Harscamp à Namur…  A Huy, c’est 98% des résidents et du personnel qui ont été testés positifs au coronavirus. Cette gestion de la santé a été réfléchie et c’est volontairement que le gouvernement a laissé mourir les plus âgés. C’est un crime ! Dans une société aussi riche que la nôtre, il aurait été possible de limiter l’expansion du coronavirus et de produire le matériel nécessaire à la gestion de la crise afin de les protéger de ce fléau. 

Négociations au compte-gouttes

Le 28 mars, les syndicats des travailleurs du secteur de la distribution ont abandonné les négociations avec l’organisation patronale Comeos. Les patrons n’ont aucune envie de payer des primes aux travailleurs et de s’engager à mettre en place des mesures de protection adéquate. Les syndicats ont accepté que les négociations ne soient plus menées au niveau sectoriel, mais au niveau de chaque entreprise.

C’est donc divisés que les travailleurs doivent aller à la bataille contre leur patron. Il faut obliger les patrons à céder et pour ça, il faut être le plus nombreux possible.

Le virus de la pauvreté à Bruxelles

De multiples associations bruxelloises dénoncent depuis le début du confinement l’aggravation des conditions de vie des plus pauvres. Parmi eux, les travailleurs sans-papiers payés à la journée ou à la semaine pour du travail au noir dans le secteur du nettoyage, de la restauration ou de la prostitution se sont retrouvés privés de leur salaire de misère dès l’annonce du confinement. Déjà particulièrement exploités avant la crise, ils en subissent d’autant plus lourdement les conséquences. Ne pouvant plus payer pour leur nourriture ou leur loyer, ils sont de plus en plus nombreux à s’adresser aux associations. Fairwork, l’une d’entre elles, confirme la multiplication des appels qu’elle reçoit de personnes incapables de se soigner, de se loger, ou même de se nourrir. La situation est telle que certaines associations décident de modifier temporairement leurs activités en se concentrant sur l’aide alimentaire. C’est le cas de l’asbl Pigment notamment, qui voit ses listes de bénéficiaires se remplir bien trop vite et son personnel enchaîner les heures supplémentaires. Le gouvernement, probablement trop occupé à sauver l’économie patronale, est aux abonnés absents. Les associations doivent donc faire appel aux donateurs et aux fondations pour payer les nombreux colis alimentaires. Dans cette société, les pauvres n’ont droit qu’à la charité quand les riches, eux, sont aidés à coups de milliards ! Les aides sont proportionnelles au compte en banque, et quand on n’en a pas, on ne compte pas.

En Inde, tapis rouge pour le patronat, matraques pour les travailleurs

Le gouvernement nationaliste de Modi n’a pas lésiné sur les moyens pour sauver les profits capitalistes. Comme en Belgique, les entreprises bénéficient de prêts avantageux, de délais de remboursement et d’exemptions fiscales. Les travailleurs, quant à eux, n’ont eu droit qu’au mépris et à la matraque. Une fois le confinement décrété, entreprises, usines et chantiers ont été fermés, y compris les sociétés de transports. En perdant leur maigre salaire, il devenait impossible pour de nombreux travailleurs habitant la capitale de payer leur loyer ou leur nourriture. Plusieurs centaines de milliers d’entre eux, originaires de la campagne, tentèrent d’abord de rentrer à pieds dans des villages parfois très éloignés pour travailler dans les champs. Pour plus d’une cinquantaine de personnes, ce voyage fut le dernier ; la fatigue et la faim eurent raison de leurs efforts. Devant ce scandale dénoncé dans les médias, des travailleurs ont manifesté leur colère et quelques bus furent enfin mis à leur disposition. Des milliers de personnes affluèrent donc dans les gares routières, créant un terrain propice pour la propagation du coronavirus. La seule réponse du gouvernement face à ces marées humaines fut la matraque, soit pour leur faire rebrousser chemin, soit pour les faire entrer dans les bus pleins à craquer. Depuis, ces quelques bus continuent leurs aller-retours et permettent à une partie des travailleurs d’échapper à la misère urbaine. Mais pour l’autre partie, la plus pauvre, coincée en ville faute de pouvoir payer le ticket de bus, l’enfer continue. Sans toit, ni toilettes, ni douches, le gouvernement ne leur donne que des miettes pour survivre

USA : Noir = pauvre = malade.

Aux États-Unis, le coronavirus cause de très nombreux décès dans la communauté afro-américaine. Dans l’état d’Illinois, par exemple, alors que les Noirs ne représentent que 14 % de la population, ils comptent pour 41 % des morts dus au virus. Et il ne s’agit pas là d’un cas isolé, les chiffres se répètent partout dans le pays. Bien entendu, cela ne s’explique pas par une disposition génétique particulière à la communauté noire américaine, mais plutôt par sa situation sociale précaire. Nombre d’entre eux logent dans des habitations insalubres et trop étroites, qui causent des maladies respiratoires et facilitent la transmission du virus. Mal nourris, les cas de surpoids, de diabète et de problèmes cardiaques sont nombreux. Bien souvent, ils occupent des métiers surexposés et mal payés, qui les empêchent d’accéder à des soins médicaux de qualité bien trop coûteux. Bref, toutes ces injustices contribuent à aggraver les effets du coronavirus et le rendent donc d’autant plus mortel. On entend souvent dire que pauvres et riches sont logés à la même enseigne face à cette nouvelle catastrophe qui touche la planète, mais force est de constater que cela est un mensonge. Comme d’habitude quand des crises éclatent, ce sont les plus opprimés qui paient la facture la plus lourde dans cette société révoltante.

Fatale mascarade

Il y a à peine quelques semaines, le discours officiel de tous les gouvernements européens était : les personnes n’étant pas atteintes du Covid-19 n’ont pas besoin de masque. Au contraire même, porter un masque pouvait être contre-productif ! Il fallait les réserver au personnel médical. Pourtant l’expérience des pays asiatiques pour contenir les épidémies montrait déjà clairement que les masques étaient utiles.
Aujourd’hui, le même centre de crise déclare officiellement que « L’utilité du port du masque est incontestable ».
Pourquoi un tel revirement ? A l’époque il n’y avait pas de masques, ils avaient été revendus ou jetés pour faire des économies de stockage ! Alors plutôt que de dire la vérité et reconnaître leur imprévoyance, les politiciens ont préféré, comme d’habitude, prendre les gens pours des idiots

Moi d’abord

L’impréparation de l’ensemble des pays face à la pandémie – pourtant annoncée depuis des mois par l’Organisation Mondiale de la Santé, a créé une ruée sur les équipements de protection. On a vu des businessmen américains racheter, sur la piste de décollage, des cargaisons de masques à destination de l’Europe. La Turquie a interdit à ses entreprises de livrer des masques achetés et payés par la Belgique. Ou encore la république tchèque a intercepté des masques destinés à l’Italie, pourtant bien plus touchée par l’épidémie.
« Moi d’abord », c’est ça, la devise du capitalisme.

Ils ne perdent pas le nord…

Des entreprises belges, en Flandre et en Wallonie, vont se lancer dans la fabrication de masques. Certes, quand on voit comment les représentants des différents pays se sont battus entre eux pour obtenir des masques en Chine ou ailleurs, il peut être rassurant de savoir qu’il y aura bientôt une fabrication locale. Mais encore une fois, la production d’équipements de santé importants va dépendre du bon vouloir et des tarifs imposés par des capitalistes. D’ailleurs, l’un de ces patrons a annoncé la couleur : la production des masques doit être rentable. Or, la Région wallonne, qui va être son client principal, a aussi investi dans son entreprise. C’est le schéma classique : investissements publics et profits privés. Le virus n’a pas déréglé leur boussole : toujours pointée vers les profits.

Les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes !

Devant l’absence de mesures de protection prises par leurs patrons ou l’État, certains travailleurs ont refusé de continuer à travailler comme si de rien n’était. C’est le cas des chauffeurs de bus TEC de la région Liège-Verviers qui n’ont attendu l’accord de personne pour débrayer alors que leur direction prenait visiblement son temps pour réagir à la situation et améliorer la protection des chauffeurs. Dans le secteur des aides ménagères, l’inquiétude et la colère étaient grandes également et les syndicats n’ont pas tardé à signaler les risques auxquels les travailleurs/euses étaient confrontés. Pas question pour eux d’accepter un chômage temporaire car leurs salaires sont scandaleusement bas. A côté de l’artillerie lourde déployée par le gouvernement pour soutenir les patrons, les mesures qui concernent les travailleurs sont tout à fait dérisoires. L’État a effectivement ouvert la tirelire bien large pour sauver les patrons et assurer la continuité de leurs affaires. Devant les risques sanitaires que courent les travailleurs, il est nécessaire de mettre fin à toute activité non essentielle, et ce, sans perte de salaires.

Le gouvernement est démasqué !

Le gouvernement enchaîne les déboires dans la question de la livraison des masques. Une première cargaison d’un million de masques a d’abord disparu à Trieste, probablement parce que le vendeur avait trouvé, avant leur arrivée en Belgique, un meilleur acheteur. Ensuite, après avoir encore attendu quelques jours de trop, les premiers masques ont enfin été livrés, et ce, en partie grâce à la charité du propriétaire d’Alibaba, le multimilliardaire Jack Ma. Mais la saga ne s’arrête pas là. Un lot supplémentaire de cinq millions de masques a été annoncé à grands renforts de publicité. Or, au lieu de voir arriver des masques FFP2 et FFP3, seuls à offrir une protection suffisante contre le virus, les travailleurs de la santé ont vu arriver à la place de simples masques chirurgicaux ! C’est pitoyable de la part du gouvernement et une catastrophe de plus pour les travailleurs qui doivent continuer à travailleur sans protection.

En fait, dès les premiers signes de contagion de masse en Chine, plusieurs virologues avaient déjà averti le gouvernement de la nécessité de constituer des stocks de masques avant qu’il ne soit trop tard, mais il fallait alors apparemment mieux attendre… Qu’est-ce que De Block espérait ? Que rien ne se passerait ? Et qu’elle pourrait encore se vanter d’avoir fait des économies ?  Cette politique révèle aujourd’hui l’incapacité d’un gouvernement qui expose tous les travailleurs, et particulièrement ceux de la santé, aux dangers du coronavirus.