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Swissport : au tour des actionnaires de payer !

Swissport Belgium, l’une des deux entreprises qui assure la manutention à l’aéroport de Zaventem vient d’annoncer qu’elle déposait le bilan, jetant ainsi 1 500 travailleurs sur le pavé. C’est pourtant grâce à leur sueur et leur travail que l’entreprise a pu tourner pendant des années et verser de plantureux bénéfices à ses actionnaires. Et, quand la situation se dégrade et que la crise se profile, c’est encore à eux qu’on demande tous les sacrifices. Les actionnaires et les patrons ne prennent aucun risque : c’est en faisant la peau des travailleurs que ces rapaces capitalistes s’en sortent à chaque fois. Si les activités ont diminué, il y a toujours du travail ! Répartissons-le entre tous et prenons sur les profits passés pour maintenir les salaires, c’est au tour des capitalistes de payer !

Un comité d’accueil bien remonté

La tournée médiatique de Wilmès dans les hôpitaux ne s’est pas faite sans accroc… et tant mieux. Le 15 mai, une centaine de travailleurs de l’hôpital Saint-Pierre se sont rassemblés dans la cour pour lui tourner le dos et montrer ainsi leur refus de cette mascarade. C’est à cause de l’impréparation du  gouvernement et des années de restrictions budgétaires qu’ils se sont retrouvés en manque de personnel et de matériel face à la pandémie. Cela faisait plusieurs mois qu’ils revendiquaient de meilleures conditions de travail et, encore aujourd’hui, ils doivent se contenter de pieuses promesses. Leur geste a été accueilli avec beaucoup de sympathie par tous les travailleurs, ils peuvent être fiers de leur mobilisation !

Surdité à géométrie variable

Emmanuel André, ancien porte-parole interfédéral pour la lutte contre le coronavrius, a livré un diagnostic sans appel sur la manière dont Sciensano et le gouvernement ont géré la crise sanitaire. Dans plusieurs domaines, a-t-il dit, celui des masques et des tests notamment, ils ont fait la sourde oreille devant les recommandations des experts et se sont montrés incapables d’être prévoyants. On se souvient bien des mensonges qu’ils nous ont répétés pour couvrir leur incompétence. Il y a pourtant bien un domaine dans lequel ils n’ont pas traîné : leurs oreilles étaient bien ouvertes pour entendre les doléances du patronat… et pour lui répondre généreusement ! 

Tracing : pas confiance!

Pour accompagner sa stratégie de déconfinement, le gouvernement a lancé il y a peu le « tracing » des personnes infectées. Puisqu’il est toujours incapable de tester massivement la population, il préfère la fliquer. Il a d’abord voulu utiliser une application pour smartphone afin de s’occuper du traçage, mais devant la méfiance légitime de la population, il a temporairement abandonné cette possibilité et a préféré recourir au traçage physique. Ainsi, une armée de 2 000 contractuels se charge de passer des coups de fil aux malades et aux personnes qu’ils ont côtoyé en raflant toutes sortes d’informations personnelles stockées ensuite dans une base de données. Les politiciens assurent, la main sur le cœur ou dans des textes de loi, que ces informations seront utilisées seulement dans le cadre de l’épidémie, en respectant la vie privée de chacun. Mais ces belles paroles et ces bouts de papier ne dupent personne : menteur un jour… 

Les profiteurs de crise

Depuis le début du confinement, les supermarchés belges ont tourné à plein régime. Sans être confrontés à la concurrence des autres commerces, qui ont depuis été rouverts pour la plupart, ils ont pu augmenter les prix et profiter de la panique ambiante. Grâce à l’augmentation des ventes, ils ont réalisé plus de 500 millions d’euros de chiffre d’affaire supplémentaire par rapport à l’année dernière, soit une croissance de 10%. Ces profits, qui sont le fruit de véritables méthodes de requins, ont été gagnés sur le dos des travailleurs et au péril de leur santé. Mais malgré les efforts déployés par leurs salariés, les patrons n’ont même pas honte de leur refuser le versement d’une misérable prime. Dans cette crise comme pendant la guerre, c’est aux travailleurs qu’on demande tous les sacrifices, pendant que certains profiteurs trinquent à la santé de leur compte en banque.

Nouveau mensonge démasqué

Pendant plusieurs semaines, le gouvernement et ses porte-paroles ont multiplié les discours sur l’inutilité du masque pour tous ceux qui ne travaillent pas dans le secteur des soins de santé. Aujourd’hui, c’est l’inverse qu’ils nous racontent. Ils recommandent l’usage du masque en tissu voire même d’une simple écharpe ou d’un foulard. Ils permettent effectivement de rajouter une barrière contre le virus mais ils offrent surtout au gouvernement l’avantage de ne pas devoir débourser un sou ! Cette histoire montre à quel point les politiciens n’ont pas été embarrassés de nous raconter des salades en nous regardant bien droit dans les yeux pendant leurs conférences de presse. Cela, ils l’ont fait pour couvrir leur incapacité à résorber la pénurie de (vrais) masques qu’ils ont eux-mêmes alimentée.

Pour les artistes, le gouvernement sort le violon mais pas le portefeuille

Après plusieurs semaines d’attente, le gouvernement vient d’annoncer… qu’il prévoit de réfléchir dans les prochaines semaines aux modalités d’une reprise des activités culturelles. Il fait donc mine de s’occuper enfin des travailleurs de ce secteur en leur promettant de satisfaire leur « besoin de s’exprimer », comme l’avait annoncé la Première ministre le mois dernier. Mais, pour 70% d’entre eux, qui ne peuvent prétendre au « statut d’artiste » et donc au chômage, et qui n’ont donc pas touché un centime depuis le confinement, cette annonce a de quoi mettre en colère. Ce n’est pas de s’exprimer dont ils ont besoin aujourd’hui, mais bien de manger. Les ministres, en versant une petite larme, sont tous d’accord pour leur donner un petit quelque chose, mais il faudra encore se contenter de promesses. Toute cette comédie détone avec la rapidité et la générosité dont ils ont fait preuve envers le patronat.

Covid-19 : leur société ou la nôtre

Du début à la fin, la gestion de la crise du Covid-19 a été scandaleuse. Dans toute l’Europe, comme aux États-Unis, les gouvernements ont hésité jusqu’au dernier moment à prendre la moindre mesure, trop occupés qu’ils étaient à maximiser les profits patronaux et à imposer des économies aux couches populaires. 

Aucun équipement de protection n’était disponible, ni pour les travailleurs de la santé, ni pour ceux des homes ou de la grande distribution, qui ont été envoyés en première ligne. Le gouvernement belge a mis des semaines pour obtenir des masques. Il a menti, prétendant que les masques n’étaient pas nécessaires, pour cacher le fait qu’il n’en n’avait simplement pas.

Le gouvernement a sciemment laissé les vieux mourir dans les homes pour éviter d’engorger les hôpitaux.

Une fois que le confinement s’est avéré incontournable, les seuls qui ont été vraiment protégés ont été les patrons : des milliards d’aides directes et indirectes, des reports de charges sociales, des garanties bancaires, des primes, etc. Pour les travailleurs, il n’y a eu que le « droit » au chômage économique ! Mais alors que les salaires étaient amputés, les prix des loyers ou de la nourriture, eux, n’ont pas baissé d’un centime !

 Le gouvernement a maintenant initié la phase de déconfinement, mais il n’y a toujours pas assez de masques ni de gel pour tout le monde. La seule chose dont le gouvernement n’est pas avare, ce sont des promesses et des remerciements qui ne coûtent rien.

Ce mépris de la vie des travailleurs n’est pas nouveau : quand les patrons envoyaient les mineurs respirer du charbon dans les mines, quand les gouvernants refusaient de reconnaître que l’amiante ou le tabac donnaient le cancer, quand ils fermaient les yeux sur des conditions de travail pénibles ou dangereuses, ils ont abandonné à une mort lente des centaines de milliers de travailleurs. La sueur et le sang des hommes a toujours été la source des profits patronaux, il n’y a donc rien de surprenant qu’aujourd’hui, les gouvernements belges ou autres n’aient pas pour objectif de sauver des vies et se contentent en réalité de contenir la crise sanitaire afin de limiter son impact sur l’économie.

Il est impressionnant de voir comment la même chose s’est produite dans quasiment tous les pays, avec des variantes dans l’incompétence ou le cynisme des gouvernements. C’est simplement parce que le rôle des États n’est pas de protéger la population ou d’arbitrer les conflits(,) mais d’assurer le bon fonctionnement de la machine économique contre tout ce qui pourrait menacer la continuité des profits capitalistes, que ce soient des conflits sociaux ou des coronavirus.

Une autre leçon de la crise est que seul l’altruisme des travailleurs a permis de s’en sortir : ceux de la santé se sont dévoués dans les hôpitaux et les homes, tandis que d’autres se chargeaient de la logistique et de la distribution des marchandises jusque dans les magasins ou à domicile. Ce ne sont pas les patrons, leurs cadres ou leurs politiciens qui l’ont fait, ce ne sont pas les financiers et les actionnaires, ce sont des travailleurs en chair et en os. L’économie virtuelle dont les médias nous rabâchent qu’elle est le système idéal, s’est effondrée : des milliards de dollars ont fondu comme neige au soleil devant les yeux affolés des financiers impuissants. 

Ce sont des femmes et des hommes en chair et en os qui font fonctionner toute la société. Pourtant, ce sont les travailleurs qui sont méprisés par elle, qui ont les conditions les plus pénibles et les salaires les plus bas. Durant cette crise, le monde du travail a encore une fois montré son rôle fondamental, tandis que les bourgeois, ces soi-disant maîtres du monde, se sont retrouvés tous nus et que leurs valets politiciens, plus rodés aux plans d’austérité qu’aux crises sanitaires, étalaient leur incompétence et leur inefficacité.

Si cela avait été les travailleurs qui avaient géré eux-mêmes cette crise, tout aurait été différent.

Il n’y aurait pas eu tous ces mensonges. La vérité sur les chiffres, sur la maladie aurait été publiée au fur et à mesure afin que toutes et tous sachent à quoi s’en tenir.

Les travailleurs des entreprises fermées auraient gardé leur salaire complet. Les patrons n’auraient eu qu’à prendre sur leurs bénéfices passés – leurs comptes en banques en regorgent.

Les entreprises auraient été réquisitionnées pour fabriquer des masques, des tests et tous autres produits nécessaires, qui auraient été distribués à tous, protégeant en premier les travailleurs de la santé et des homes.

Les travailleurs auraient pu se partager les tâches afin de distribuer la nourriture et autres biens de première nécessité à ceux qui ne pouvaient pas se déplacer, tout en minimisant les risques.

Ce n’aurait peut-être pas été un coup de baguette magique, mais c’est une question de priorités : les bourgeois choisissent l’argent, ils sont incapables de choisir autre chose. Les travailleurs auraient choisi la vie, car ils n’ont pas de profits à défendre.Nous n’avons pas besoin des capitalistes, ce sont les travailleurs qui devraient diriger la société !

Le confinement accroît les violences faites aux femmes

Les appels téléphoniques sur les lignes de soutien aux femmes victimes de violences conjugales ont triplé, le nombre de plaintes déposées pour violences domestiques a augmenté de 40% ! De fait, le confinement enferme les femmes avec leurs compagnons violents, sans possibilité de quitter le domicile, que ce soit pour le travail ou autre chose.

Les associations ont appelé le gouvernement à réagir et à mettre en place un plan national de soutien des victimes. Peine perdue. Le gouvernement s’est toujours délesté du problème auprès des associations… le sort des femmes, en particulier des femmes des classes populairesa toujours été le cadet des soucis de tous les gouvernements de la planète car c’est l’ensemble du système social, avec son idéologie sexiste, et la façon qu’il a de voir le corps des femmes comme une propriété des hommes, qui sécrète la violence masculine envers les femmes. Or, les femmes et les hommes sont côte-à-côte face aux difficultés de la vie comme dans les luttes sociales contre leurs patrons. C’est ensemble qu’ils parviendront à changer la société et à mettre fin à toutes les formes d’inégalité.

Les profits avant la santé

Le déconfinement est désormais au programme. Or, tous les experts s’accordent pour dire que, pour déconfiner, il faut tester massivement et fournir du matériel de protection à l’ensemble de la population. Il y a des entreprises textiles en Belgique que le gouvernement aurait pu réquisitionner pour fabriquer des masques mais il s’est gardé de leur imposer quoi que ce soit. Ce qu’on a vu à la place, ce sont des tentatives d’achat groupé, d’abord à un fraudeur turc, puis à des vendeurs de camelote colombiens, etc. Pour se procurer ce matériel aussi crucial que les masques, le gouvernement a préféré la pénurie plutôt que de remettre en cause les « lois du marché » et la liberté des capitalistes.

Pour le dépistage, c’est la même problème. La Belgique regorge d’entreprises pharmaceutiques. Il aurait suffi de réquisitionner ou de forcer ces entreprises à produire des tests. Mais de même, le gouvernement n’a jamais voulu remettre en cause la sacro-sainte propriété de ces capitalistes.Et c’est d’ailleurs parce qu’il a à cœur le bien-être des patrons qu’il pousse aujourd’hui au déconfinement rapide et à la reprise économique. C’est toujours la même incurie : les profits avant la santé.