Archives pour la catégorie Entreprises

Et les usagers !

Parfois aux arrêts, le public attend longtemps un transport et voit débouler en convoi jusqu’à trois bus de la même ligne. Pour eux, cela paraît absurde et ajoute à leur frustration. Bien entendu, ce sont les chauffeurs qui subissent le ressentiment général. Il faut secouer l’arbre de la direction pour que la régulation soit efficace.

STIB : Meuh Meuh fait sa com

De Meeûs, le grand chef de la Stib a été interviewé récemment dans Le Soir pour commenter l’accord du gouvernement bruxellois en ce qui concerne les transports en commun. Pour lui, c’est un « bel » accord, mais on se demande pour qui exactement.
La gratuité est prévue pour les moins de 25 ans et les plus de 65 ans, mais ce sera au détriment des autres dont le tarif va être revu à la hausse pour le 1er février 2020. De plus, la gratuité pour les pensionnés est simplement un retour à la situation d’avant 2013. Par ailleurs, c’était déjà gratuit pour les moins de 12 ans.
L’offre de transport en commun va augmenter. Au vu de la croissance démographique à Bruxelles, ils n’ont de toute façon pas le choix. Mais jusqu’à présent l’augmentation de l’offre n’a jamais compensé l’augmentation de la fréquentation. Nous sommes toujours entassés comme des sardines aux heures de pointes dont la plage horaire s’élargit. Et l’offre reste insuffisante en dehors de ces heures, en soirée, le week-end, les jours fériés, etc.
La STIB engage chaque année plus de travailleurs qu’il n’y a de départs, mais jamais assez pour satisfaire les demandes de congé du personnel et diminuer la pression à la productivité. La direction continue de jongler avec le personnel entre les dépôts pour fonctionner à minima.
Finalement, dans ce « bel » accord gouvernemental, rien pour les agents, pas d’amélioration des conditions de travail ni de hausse salariale, et presque rien pour les usagers qui vont rester debout à des tarifs onéreux.

Thomas Cook : des bénéfices pour les vautours, le désastre pour les salariés

La faillite de Thomas Cook, le géant mondial du voyage organisé, va laisser ses 22 000 salariés sur le carreau et faire passer un très mauvais moment aux 600 000 voyageurs qui doivent être rapatriés.
Cette faillite n’aura surpris que les voyageurs et les salariés car cela faisait de longs mois que les dirigeants et les actionnaires de la compagnie savaient qu’elle était en crise. Pendant toute cette période, les dirigeants ont touché des millions d’euros de primes et de salaires – 9 millions par an, rien que pour le CEO. La compagnie n’a pas hésité à continuer à vendre des voyages et à laisser partir les touristes jusqu’à la dernière minute, alors qu’il était évident que les hôtels ne seraient pas payés et les retours pas assurés.
Sur les marchés financiers, les traders-vautours se préparaient depuis ce printemps déjà à dépecer ce qu’il resterait de la compagnie au moment où elle fermerait définitivement. Ceux qui ont ainsi misé sur la faillite vont empocher plus de 200 millions d’euros ! Quant aux actionnaires, cela ne leur coûtera pas grand-chose, ils avaient tous déjà récupéré leur mise, et aucun compte ne leur sera demandé pour le désastre social que leur appétit du gain aura causé.

Grève à General Motors

Près de 50 000 salariés de General Motors aux États-Unis ont fait grève le 16 septembre à l’appel du syndicat de l’automobile UAW. C’est la première grève de cette ampleur depuis plus de 10 ans chez ce constructeur. Elle entre dans le cadre de la négociation d’un nouveau contrat collectif pour les années à venir entre les directions syndicales et le patron. Ce contrat comprend entre autres le montant que l’entreprise va payer pour les soins de santé des travailleurs et combien elle s’engage à payer de pensions. Car aux USA, ce sont des choses qui ne sont pas décidées ni organisées par les gouvernements, mais bien par les entreprises ! Cynique, General Motors refuse de payer les soins de santés, ferme 4 usines aux États-Unis alors que l’entreprise a empoché 8 milliards de dollars de profits l’an dernier, et 35 milliards en Amérique du Nord ces 3 dernières années.

Proximus : Leroy part les poches pleines

La patronne de Proximus, Dominique Leroy, a annoncé sa démission de l’entreprise. C’est elle qui a lancé un plan de restructuration visant à licencier 1 900 travailleurs, plan qu’elle ne négociera même pas vu qu’elle s’en va. Elle a gagné 950 000 euros en 2018, auxquels s’ajoutent 250 000 euros de bénéfices sur les actions Proximus qu’elle a revendues. Si elle a gagné autant c’est justement pour rentabiliser l’entreprise, y compris en licenciant des travailleurs et en externalisant des services. Dans cette société ceux qui détruisent des vies sont récompensés et ceux qui perdent leur emploi sont dénoncés.

Multinationales = méga fraude fiscale

La Commission Européenne continue de poursuivre la Belgique pour ses pratiques d’ « Excess Rulings », qui lui permet de réduire les impôts de grandes entreprises multinationales en échange de leur installation en Belgique. On parle de 700 millions d’euros de manque à gagner pour les caisses publiques. Ce qui gêne la commission c’est que ce sont des aides d’État déguisées. Ce qui nous dérange c’est que ces entreprises ultra-richissimes ne paient quasiment aucun impôt avec la complicité du même gouvernement qui continue à imposer l’austérité aux familles populaires.

Contre-attaque à la Fnac

Fin février, la direction de la Fnac a annoncé vouloir licencier 56 personnes, soit plus d’un dixième de son personnel en Belgique. Des négociations patron-syndicats ont alors commencé et se sont déroulées sur plusieurs mois. En juin, les employés de quatre magasins, exaspérés par les atermoiements de la direction, entraient en grève. Finalement, ce 2 septembre, la direction a envoyé des lettres de licenciement à 26 travailleurs. Parmi eux, de nombreux délégués combatifs, dont elle veut se débarrasser en premier. A nouveau, les travailleurs ont répondu par la grève. Que le patron essaie de faire fonctionner ses magasins sans eux ! Ses 214 millions de bénéfices, la Fnac les fait uniquement grâce à eux. Ce ne sont pas des licenciements qu’ils devraient avoir mais bien les 214 millions de bénéfices que les actionnaires se font sur leur dos.

Une fusion à reculons…

Alors même que son parti était un artisan du morcellement de la SNCB en trois entités en 2005 (SNCB, SNCB-Holding et Infrabel), le ministre libéral François Bellot a sorti dans la presse l’idée lumineuse de fusionner à nouveau Infrabel et la SNCB !
A l’origine, le démembrement de la SNCB avait pour but de privatiser le service public et de permettre ainsi aux rapaces capitalistes de rafler des parts de l’entreprise.
Depuis, les problèmes s’accumulent, la coordination est devenue de plus en plus chaotique. En témoigne encore récemment la gestion lamentable de l’incendie de la Gare du Nord du 14 mai dernier qui paralysa complètement le réseau bruxellois.
En 2014, le pouvoir politique, confronté à l’inefficacité d’un tel fonctionnement, approuvait la fusion de la SNCB et de la SNCB-Holding. Ils ne le faisaient pas par bonté d’âme à l’égard de la population. Ce qui importe pour eux, ce sont les profits des capitalistes. Et même si certains s’enrichissent grâce aux privatisations, l’intérêt général des autres capitalistes compte lui aussi. Il est nécessaire pour eux que les chemins de fer fonctionnent bien, que les marchandises soient bien acheminées. Et c’est pourquoi, les politiques veulent aujourd’hui fusionner la SNCB et Infrabel… à rebours.

En grève pour mieux soigner

L’ensemble du personnel hospitalier du réseau Iris était en grève le lundi 3 juin. Les membres du personnel administratif, soignant et technique sont entrés en grève simultanément à Brugmann, Saint-Pierre, Bordet, Reine Fabiola et les Hôpitaux Iris Sud. Ils réclament plus de personnel, de meilleurs salaires, le remboursement des frais de transports, la réduction du temps de travail, etc.. La situation n’est plus tenable et nombre d’entre eux, inquiets, estiment ne plus être en mesure de soigner correctement les patients.
Des grèves avaient déjà eu lieu le 15 mars et le 8 mai à Brugmann. La direction avait alors essayé de temporiser, proposant de mettre en place des groupes de travail. Elle comptait ainsi enterrer le problème avec des discussions interminables. Cependant, les travailleurs ne s’en sont pas laissés conter. Ils sont repartis en grève et cette fois le mouvement a fait tache d’huile. Aujourd’hui, la direction régionale des hôpitaux déclare son impuissance, expliquant être paralysée par le pouvoir politique. Mais elle n’a qu’à s’accorder avec lui. Ce n’est pas le problème des travailleurs, qu’elle trouve une solution !

Double punition pour les usagers des TEC

La dernière action d’éclat du gouvernement wallon MR-CdH avant les élections a été d’imposer une sanction d’un million d’euros contre les TEC pour « non-respect du service garanti », en réalité une sanction suite aux mouvements de grève qui ont secoué l’entreprise publique à plusieurs reprises. Au lieu de financer correctement les TEC afin que les travailleurs puissent bénéficier de transports modernes et efficaces, les gouvernements n’ont eu de cesse de couper dans les budgets. C’est ce contre quoi les travailleurs des TEC ont fait grève à plusieurs reprises. Ce million d’euros en moins ne va faire qu’empirer les choses pour les chauffeurs, les mécaniciens et au bout du compte pour les usagers. Mais le MR s’en fiche, ce qui compte c’est le message aux bourgeois, petits et grands : ce gouvernement est contre les grèves et contre les travailleurs.